DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — L'honorable Jane Cordy
5 novembre 2024
Honorables sénateurs, en tant que membre de l’équipe de rêve, je prends la parole aujourd’hui pour dire quelques mots au sujet de ma collègue, la sénatrice Jane Cordy, dont j’admire depuis longtemps le travail et le dynamisme.
Comme on l’a dit, au moment de sa nomination en 2000, elle n’était que la troisième Néo-Écossaise. J’admire la sénatrice Cordy pour ses aptitudes à enseigner et à donner l’exemple. À mon arrivée au Sénat, elle répondait à des questions avant même qu’elles me traversent l’esprit. Il est facile d’imaginer que, devant une classe, elle enseignait de manière très engagée et inspirante. L’année dernière, j’ai organisé un événement en Nouvelle-Écosse et elle y a assisté. J’ai pu constater qu’elle avait tissé des liens étroits et chaleureux avec ses anciens élèves, car ceux qui étaient présents ont profité de l’occasion pour se remémorer de précieux souvenirs avec leur enseignante.
Alors que nombre de nos collègues ont souligné le leadership de la sénatrice Cordy à la tête du Groupe progressiste du Sénat, son travail au sein des comités et ses interventions dans un trop grand nombre de dossiers pour pouvoir les énumérer ici, je souhaite aujourd’hui vous faire part de certaines de ses réalisations moins connues, outre son impressionnant talent de leader.
Saviez-vous — en fait oui, vous le savez maintenant si vous avez écouté son discours — qu’elle est porte-parole du regroupement des personnes touchées par la drépanocytose en Nouvelle-Écosse et ailleurs au pays depuis de nombreuses années? Ce travail revêt un caractère bien spécial. La sénatrice Cordy a joué un rôle important dans la sensibilisation à la drépanocytose. Elle a vu un groupe de personnes sous-représentées et s’est servie de son poste de sénatrice pour défendre les droits de ces personnes de concert avec elles. Je vous en remercie sincèrement en leur nom à tous.
J’ai aussi pu constater à quel point la sénatrice Cordy a de la compassion quand nous avons visité des pénitenciers fédéraux lors des missions d’observation dans le cadre de l’étude du Comité des droits de la personne sur les droits des prisonniers. Alors que nos visites des prisons ont causé un choc à la plupart des membres du comité — je pense que la sénatrice Pate et moi étions les seules à avoir déjà été dans une prison...
Pas comme ils pourraient le croire.
Je me souviendrai toujours de la sensibilité, de la compassion, de l’empathie et de l’amour dont la sénatrice Cordy a fait preuve avec les personnes que nous avons rencontrées. Elle perçoit l’humanité dans tous les gens, où qu’ils soient. C’est un euphémisme de dire que nous allons nous ennuyer d’elle, de sa sagesse, de sa bonté, de sa solidarité et de son soutien.
Sénatrice Cordy, que nous surnommons « lady Jane » dans notre groupe, je vous souhaite ce qu’il y a de mieux dans ce nouveau chapitre de votre vie.
Honorables sénateurs, je tiens moi aussi à prendre la parole pour rendre hommage à la sénatrice Cordy, un hommage bien mérité.
Je suis arrivé ici en 2009 en tant que jeune conservateur exubérant et j’ai vu de l’autre côté de la Chambre la sénatrice Cordy, une fervente libérale qui se battait sans relâche pour sa région et les choses en lesquelles elle croyait. Certains diront qu’elle était probablement aussi partisane que je le suis la plupart du temps.
Bien sûr, la sénatrice Cordy et moi avons eu la chance de travailler ensemble, comme elle l’a mentionné, pendant le scandale des dépenses qui a secoué le Sénat. À l’époque, la chose intelligente à faire avec son argent, c’était de parier que nous serions comme chats et chiens et que c’était probablement la pire chose que les caucus libéral et conservateur pouvaient faire, mais la sénatrice Cordy et moi avons accompli trois choses. Nous avons farouchement débattu sur les enjeux, mais nous avons écouté avec ouverture d’esprit et bonne foi, et nous avons toujours trouvé un consensus dans l’intérêt de l’institution, car nous savions, fondamentalement, que peu importe notre allégeance politique, nous étions ici pour servir les Canadiens. Je dois dire que si je n’avais pas appris certains de ces précieux principes auprès de la sénatrice Cordy, nous n’aurions pas pu accomplir ce que nous avons fait durant cette période pour améliorer la reddition de compte et la transparence de cet endroit. À mes yeux, elle est un modèle et une pédagogue.
Elle a fait preuve de leadership pendant cette période difficile. Des décisions difficiles que nous avons prises à l’époque nous semblent maintenant aller de soi. Aujourd’hui, les débats du Sénat sont diffusés, les dépenses des sénateurs sont publiées sur les sites Web du Sénat et les séances du Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration sont publiques et diffusées. Pourtant, certaines de ces petites réformes étaient révolutionnaires à l’époque et se butaient à une forte opposition. La sénatrice Cordy et moi avons toutefois chaudement lutté pour que ces réformes aient lieu, parce qu’elles nous paraissaient essentielles en cette ère moderne.
Je suis fier de dire que, bien que nous ayons été au Sénat pendant que celui-ci traversait une crise existentielle, nous n’avons jamais tenu un vote. Pendant les réunions du Comité de la régie interne, nous n’avons jamais eu de désaccord sur quelque sujet que ce soit : nous trouvions une solution ensemble. Cet élément, comme beaucoup d’autres, fait partie du grand héritage que vous laissez à cette institution. Vous avez siégé à de nombreux comités, sénatrice Cordy. Je n’énumérerai pas toutes vos réalisations, mais je peux dire que vous avez laissé votre marque au Sénat. À tous ceux qui m’ont demandé comment j’avais pu travailler avec une personne aussi partisane, j’ai répondu : « Elle est partisane, elle est solide, elle est brillante et elle a de fortes convictions. » Toutefois, les premiers mots qui me viennent toujours à l’esprit pour décrire la sénatrice Cordy sont toujours « bienveillante » et « sympathique ».
L’enseignement fondamental que je retiens d’elle, c’est qu’on peut se montrer ferme, résolu, et même belliqueux pour défendre des idées auxquelles on croit, mais qu’on peut le faire avec dignité, gentillesse et douceur. Il y a quelque chose chez la sénatrice Cordy qui la caractérise : elle maîtrise l’art de dire aux gens d’aller au diable d’une manière telle qu’ils lui demandent le chemin.
Je n’arrête pas de dire aux gens : « Elle est gentille et aimable, mais elle n’est pas du genre à se laisser faire. C’est l’une des sénatrices les plus fortes que j’aie jamais vues dans cette institution. » Elle est une voix forte pour le Canada atlantique, le Parti libéral et le Sénat indépendant. Je tiens à dire ceci à Bob Cordy et à votre merveilleuse famille : merci d’avoir accepté de partager cette femme extraordinaire avec nous. L’institution s’en porte mieux.
Jane, je vous souhaite un avenir merveilleux, plein de santé et de bonheur pour vous et votre famille. Que Dieu vous bénisse.
Honorables sénateurs, je prends la parole sur les terres non cédées de la nation algonquine anishinabe pour honorer, remercier et célébrer notre remarquable collègue, cette humble et efficace leader qu’est l’honorable Jane Cordy.
Jane a servi le Sénat, les habitants du Cap-Breton, les Néo‑Écossais, les Canadiens et les citoyens du monde entier avec une grande distinction pendant près de 25 ans. Notre ancien collègue du Sénat et mon invité d’aujourd’hui, le général Roméo Dallaire, qui nous fait l’honneur de sa présence, m’a demandé de faire part de ses observations sur notre collègue. Il a dit :
Jane est reconnue pour sa sensibilité envers ses semblables. C’est une sénatrice très forte qui travaille dur — un véritable modèle pour les autres.
Cet éloge incontestable nous interpelle tous. Jane est sans aucun doute un modèle pour moi. Chers collègues, comme vous l’avez entendu, depuis la Confédération, 107 Néo-Écossais ont été nommés au Sénat. Comme Jane l’a dit, elle est la troisième femme de l’histoire à représenter la Nouvelle-Écosse. Margaret Norrie a été la première en 1972, sœur Peggy Butts a été la deuxième en 1997, la sénatrice Wanda Thomas Bernard est la quatrième et je suis la cinquième parmi ces 107 sénateurs. Chers collègues, je crois que nous sommes tous heureux de voir que notre Chambre reflète mieux les Canadiens, puisqu’environ la moitié des sénateurs sont des femmes et que la diversité ne cesse de croître au Sénat. Jane, Wanda et moi avons parlé de notre désir de voir un plus grand nombre de Néo-Écossaises compétentes nommées au Sénat, où 10 sièges sont destinés aux Néo-Écossais. Or, après le départ de Jane Cordy, il ne restera plus que deux Néo-Écossaises au Sénat.
Honorables collègues, la sénatrice Jane Cordy a eu une brillante carrière en éducation et dans le milieu communautaire avant sa nomination au Sénat. Elle laissera ici un immense héritage. Je me dois de saluer son travail concernant la santé mentale et la toxicomanie; les aînés et le vieillissement; les enfants et l’éducation; la sclérose en plaques, la drépanocytose et d’autres maladies héréditaires du sang; ainsi que l’OTAN, la sécurité en matière de genre et les relations canado-américaines. Son incidence a été importante. L’approche généreuse, positive et inclusive de Jane Cordy en matière de leadership a également eu une incidence importante. En reconnaissance de ses talents de leader, de son entregent, de son intelligence et du rôle qu’elle a joué dans la formation et la constitution du nouveau Groupe progressiste du Sénat, Jane a été choisie comme sa leader et a joué un rôle crucial dans sa réussite.
Jane, vous êtes une amie, une sénatrice remarquable, une représentante de notre province et une personne bonne et gentille. Honorables sénateurs, veuillez vous joindre à moi pour souhaiter à la sénatrice Jane Cordy une heureuse retraite avec Bob, Alison, Michelle et ses précieux petits-enfants. Merci.