PÉRIODE DES QUESTIONS — La santé
La réglementation des liquides à vapoter
10 décembre 2019
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat.
Sénateur Harder, je pense qu’au cours des derniers mois, nous avons tous lu de nombreux articles sur les inquiétudes que soulève le vapotage chez les jeunes. Pensons à l’enquête publiée en novembre par le Globe and Mail et qui s’intitulait « How the vaping industry is targeting teens — and getting away with it » ou comment l’industrie des produits de vapotage cible impunément les jeunes. Cette enquête — vous avez peut-être lu l’article — a révélé que les fabricants de cigarettes électroniques ciblent les jeunes et font la promotion d’arômes, notamment de gâteau, de bonbon et de crème glacée. Ils payent des influenceurs dans les médias sociaux pour endosser des produits et font tirer des produits de vapotage. Ils font la promotion en ligne des saveurs de liquides à vapoter susceptibles de plaire aux enfants. Ils organisent des événements avec des mannequins attrayants et bien d’autres caractéristiques dérangeantes.
Comme nous le savons tous, cela va à l’encontre de la réglementation fédérale en vigueur. Manifestement, les fabricants de cigarettes électroniques font fi des règles. Je sais que vous ne pouvez pas donner une réponse détaillée, mais je pense qu’il serait juste de dire que cela m’inquiète passablement. Je pense que cela inquiète également un grand nombre de sénateurs de même que les Canadiens. Je pense que les Canadiens doivent savoir ce qui est fait pour combler rapidement ce vide juridique. Je pense que nous voulons tous éviter d’élever une nouvelle génération de consommateurs de nicotine.
Je remercie l’honorable sénatrice de sa question. Je sais qu’elle, l’honorable sénatrice Seidman et d’autres sénateurs étudient la législation. La question que vous soulevez est une question dont nous avons déjà débattu dans cette enceinte. Comment trouver le juste équilibre quand une technologie, le vapotage, que certains experts présentent comme un moyen de réduire la consommation de nicotine afin de favoriser l’abandon du tabac, peut aussi servir à initier les jeunes et les personnes vulnérables à cette pratique en leur présentant de manière séduisante, comme vous l’avez dit, les accessoires et le vapotage?
Les experts ont formulé des conseils, mais l’expérience nous a montré que les choses ne se sont pas passées tout à fait comme certains d’entre eux l’avaient prédit. Voilà pourquoi le gouvernement se préoccupe aussi des répercussions des mesures législatives sur le vapotage, et du mandat qui a été donné au secteur du vapotage lors de la dernière législature. Il y avait des restrictions sur l’emballage, et je pense que le Sénat a joué un rôle clé dans le durcissement de ces restrictions, si je peux utiliser ce terme.
Je tiens à assurer au Sénat que le gouvernement travaille avec le secteur privé pour restreindre la publicité, et qu’il est en train de poser des limites sur les produits de vapotage, que ce soit par rapport aux arômes, à la teneur en nicotine ou à la disponibilité en ligne. Le gouvernement reste en contact étroit avec la communauté médicale afin de surveiller les cas de maladies liées au vapotage, et prendre les mesures appropriées. Je sais que cet enjeu représente une priorité dans le mandat de la nouvelle ministre de la Santé, et que le gouvernement a l’intention d’aller de l’avant comme je l’ai expliqué.