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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La liberté d'expression

6 mai 2021


Honorables sénateurs, Internet est non seulement l’espace numéro un pour mener des activités commerciales et diffuser des nouvelles et de l’information, mais aussi la plus puissante tribune de communications personnelles qui soit. La majorité des gouvernements ont choisi de ne pas réglementer ou censurer ces échanges. La liberté d’expression, les différences d’opinions, les désaccords, la critique et le débat sont tous des principes fondamentaux de la démocratie. Comme l’a déjà dit avec éloquence John F. Kennedy :

[...] un pays qui craint de laisser son peuple juger librement de ce qui est vrai et de ce qui est faux est un pays qui a peur de son propre peuple.

Je sais que les temps ont changé, mais à l’ère d’Internet, les principes fondamentaux doivent continuer de s’appliquer. En fait, il est d’autant plus important qu’ils s’appliquent, vu l’incessante circulation de l’information.

Laissons les idées s’affronter; celles qui ont du mérite devraient l’emporter. Combattons les mauvaises idées en en proposant de meilleures et exerçons notre jugement. Si vous n’aimez pas le discours d’une personne, changez de poste, annulez votre abonnement ou déconnectez-vous des réseaux. Vous pouvez me mettre en sourdine si vous n’aimez pas ma position. Comme Noam Chomsky l’a dit, si on ne croit pas à la liberté d’expression pour les gens qu’on méprise, on n’y croit pas du tout.

Un plan pour obliger les géants du Web à soutenir financièrement le milieu culturel et le secteur du journalisme du Canada s’est transformé en un moyen de censurer le contenu en ligne, même celui qui est créé par vous et moi sur Facebook, Twitter ou YouTube. Le projet de loi initial excluait les communications personnelles, mais cette protection a été retirée. Le simple fait d’envisager une telle censure est antidémocratique. De nombreux Canadiens ont clairement demandé au gouvernement de lancer une vaste consultation publique sur le sujet, et je me joins à eux. Comme l’a écrit John Stuart Mill dans De la liberté de pensée et de discussion en 1859 — et cette réflexion est toujours d’actualité :

On ne peut jamais être sûr que l’opinion qu’on s’efforce d’étouffer est fausse; et si nous l’étions, ce serait encore un mal.

Merci.

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