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« Faire de mon mieux, jusqu’au bout » : Le sénateur Cotter prend sa retraite

Le sénateur Brent Cotter, assis sur un canapé dans son bureau.

Avant sa nomination au Sénat, le sénateur Brent Cotter était surtout connu comme un pionnier canadien de l’éthique juridique. Il a coécrit des manuels et donné des cours universitaires sur l’éthique juridique bien avant que le sujet ne devienne un cours obligatoire dans les facultés de droit du Canada. L’année dernière, l’Association canadienne pour l’éthique juridique lui a décerné un prix d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations. L’une des personnes qui ont posé sa candidature l’a décrit (en anglais seulement) comme étant quelqu’un de positif, souriant, gentil, serviable et solidaire.

Au cours de sa longue carrière dans la fonction publique, le sénateur Cotter a occupé des postes de haut niveau au sein du gouvernement provincial de la Saskatchewan, notamment en tant que sous-ministre de la Justice, sous-procureur général et sous-ministre des Affaires intergouvernementales et autochtones.

Avant de prendre sa retraite le 18 décembre 2024, le sénateur Cotter s’est entretenu avec SenCAplus pour discuter de sa carrière juridique et de son travail dans la fonction publique, ses années au Sénat et l’humour comme outil à la Chambre rouge.


Le sénateur Brent Cotter lors de sa cérémonie d’assermentation le 4 février 2020 avec les sénateurs Marc Gold et Kim Pate.

Vous avez été nommé sénateur au début de 2020. Qu’est-ce qui vous a poussé à poser votre candidature pour devenir sénateur?

En 2016, un ami de la Saskatchewan m’a suggéré de poser ma candidature. J’y ai réfléchi et j’ai décidé de préparer une demande. Je n’ai reçu aucune nouvelle pendant environ trois ans, et j’avais donc fait une croix là‑dessus. Mais un vendredi, une personne du Bureau du premier ministre m’a téléphoné pour une entrevue, et le lundi suivant, le premier ministre Justin Trudeau m’appelait pour m’offrir une nomination. Je me suis rendu à Ottawa le lendemain. J’avais 70 ans lorsque j’ai reçu l’appel et je savais que je ne disposais donc que d’un peu moins de cinq ans au Sénat, alors autant me jeter à corps perdu dans le travail.

Vous vous êtes fait le champion des personnes en situation de handicap, notamment en faisant la promotion du projet de loi C-22, Loi sur la prestation canadienne pour les personnes handicapées. Quel est votre lien personnel avec cette cause et pourquoi était-il important pour vous que ce projet de loi soit adopté?

Ma fille Kelly, âgée de 44 ans, est atteinte d’une déficience intellectuelle et vit dans une résidence d’aide à la vie autonome sur l’île de Vancouver. Les habitants de cette résidence fabriquent des coussins colorés avec des dons de laine qu’ils tissent à l’aide de métiers à tisser. Presque un an après mon arrivée au Sénat, le sénateur Jim Munson, qui était un défenseur des personnes en situation de handicap, a pris sa retraite.

Le sénateur Cotter avec son fils, Rob, sa fille, Kelly et sa petite fille, Charlotte. (Crédit photo : Bureau du sénateur Brent Cotter)

J’ai dit à ma fille qu’elle devrait lui faire un coussin en guise de cadeau de la part de la communauté des personnes en situation de handicap. Elle a décidé que sa résidence devrait plutôt fabriquer 100 coussins, un pour chaque sénateur.

Kelly défend depuis longtemps la cause des personnes en situation de handicap et je la soutiens, même si je suis loin d’être au front de la bataille. Je crois que le 100 Pillow Project (en anglais seulement) est la raison pour laquelle on m’a demandé de parrainer le projet de loi C-22 au Sénat. Je me suis vite pris au jeu.

Je suis très heureux de l’issue du projet de loi C-22, mais je suis déçu de sa mise en œuvre, parce que le gouvernement a choisi des critères stricts pour les bénéficiaires de la prestation.

Vous avez été l’un des premiers professeurs et auteurs dans le domaine de l’éthique juridique au Canada. Comment avez-vous commencé à vous intéresser à cet aspect du droit canadien?

Il faut remonter au scandale du Watergate dans les années 1970. J’étais étudiant à l’époque, et je me souviens avoir regardé à la télévision les audiences du Sénat américain lorsqu’il a été révélé que plusieurs avocats avaient participé à la dissimulation de ce crime. Quelques années plus tard, l’American Bar Association a imposé à toutes les facultés de droit du pays un cours obligatoire sur l’éthique juridique.

J’étais à l’Université Duke, en Caroline du Nord, où je travaillais sur un projet d’écriture pendant mon congé sabbatique de l’Université Dalhousie, lorsque cette règle est entrée en vigueur. Le doyen de la faculté de droit de Duke m’a demandé de donner un cours obligatoire de première année sur l’éthique juridique. J’ai accepté, et le sujet m’a passionné d’emblée. À mon retour à Dalhousie, j’ai convaincu l’université d’ajouter un cours obligatoire d’éthique juridique. La faculté est devenue la troisième faculté de droit du pays à le faire, et désormais, l’éthique juridique est enseignée dans toutes les facultés de droit du Canada.

Vous avez été président du Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles, vice-président du Comité sur l’éthique et les conflits d’intérêts des sénateurs et membre du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts. Quels travaux législatifs ou de comité vous a particulièrement marqué?

Le sénateur Cotter a tiré profit de ses dizaines d’années d’expertise dans le domaine de l’éthique juridique pour son rôle de président du Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles.

Je dois admettre que je n’avais pas de grandes attentes pour ce qui est du comité de l’agriculture. J’en suis devenu membre uniquement parce que l’agriculture est particulièrement importante pour la Saskatchewan. Mais nous avons réalisé une étude majeure sur la santé des sols qui s’est avérée plus satisfaisante que je ne l’espérais. Comme je l’ai déjà mentionné, au début, j’avais mes réserves, mais je me suis vite laissé prendre au jeu. Ce fut une expérience des plus agréable et le président de ce comité, le sénateur Rob Black, est incroyablement dévoué à l’agriculture.

En ce qui concerne le comité des affaires juridiques, j’ai fait de mon mieux pour diriger un comité équitable et neutre en tant que président. Nous avons eu des débats animés, mais j’ai trouvé que les membres du comité étaient respectueux. Enfin, siéger au Comité sur l’éthique et les conflits d’intérêts des sénateurs sous la présidence de la sénateure Judith G. Seidman a été une expérience merveilleuse.

De plus, les greffiers et le personnel apportent un soutien formidable aux comités; ils considèrent le rôle de sénateur avec tant de respect qu’ils m’ont amené à réfléchir plus profondément à mon rôle.

Les membres du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts visitent la Glacier FarmMedia Discovery Farm à Langham, en Saskatchewan, dans le cadre de l’étude du comité sur la santé des sols. De gauche à droite : les sénateurs David M. Arnot, Sharon Burey, Paula Simons, Rob Black et Brent Cotter.

Vous avez la réputation de raconter des histoires drôles et des blagues en Chambre. Comment avez-vous préservé votre sens de l’humour malgré les longues journées et nuits de travail à la Chambre haute?

J’ai grandi dans une famille unie et aimante. Mon père était très gentil et très doux. Il ne cherchait pas tant l’attention, mais on lui demandait souvent d’animer des soirées parce qu’il avait un sens de l’humour charmant. Il avait l’habitude de dire que, pour créer un lien avec votre public, il faut être chaleureux. Il devient alors beaucoup plus facile pour les autres de comprendre et d’accepter ce que vous essayez de dire. Je cherche souvent des occasions de raconter des anecdotes, car cela permet généralement de capter l’attention des gens.

Par exemple, la sénatrice Paula Simons m’a demandé de participer à son enquête sur les municipalités canadiennes. J’ai commencé mon discours en racontant mon premier jour à la faculté de droit à Halifax. J’avais voyagé en train de Moose Jaw jusqu’en Nouvelle-Écosse, et je ne connaissais personne à l’est de Toronto. J’étais assis dans le salon des étudiants lorsqu’un gars s’est approché de moi et s’est présenté comme étant Jim McPherson, de Lunenburg, en Nouvelle-Écosse. Je lui ai dit que j’étais Brent Cotter de Moose Jaw, en Saskatchewan. Alors, il m’a dit : « À Lunenburg, nous avons beaucoup de traditions et de façon de faire. Et je suis sûr qu’à Moose Jaw aussi, il y a beaucoup de traditions et de façon de faire. Mais chez nous, une des choses qu’on ne fait pas, c’est de se promener avec la braguette ouverte! »

Je suppose que ma braguette était baissée et qu’il l’a remarquée de l’autre bout de la pièce. J’ai utilisé cette histoire drôle et pleine d’autodérision pour parler de la façon dont on noue des liens les uns avec les autres dans nos communautés.

Quelle est la chose que la plupart des Canadiens seraient surpris d’apprendre à votre sujet?

J’ai participé à des compétitions de curling et j’ai joué pour l’équipe de Nouvelle-Écosse lors du Brier 1981 à Halifax. Nous n’avons pas été très performants et nous étions une équipe assez dysfonctionnelle, mais le public a beaucoup soutenu l’équipe locale. J’étais un professeur de droit relativement jeune, et j’ai donc fini par m’éloigner de l’aspect compétitif du curling.

Le sénateur Cotter pose dans son bureau au Sénat.

Quel conseil donneriez-vous aux futurs sénateurs?

Réfléchissez dès le départ à ce que vous souhaitez réaliser, puis trouvez des moyens de vous intégrer à l’institution pour atteindre vos objectifs. Ce rôle s’accompagne d’une courbe d’apprentissage importante, mais vous pouvez trouver de petits moyens de renforcer votre crédibilité auprès de vos collègues du Sénat. Par exemple, mon rôle au Sénat s’apparente à mon rôle de sous-ministre : fournir des conseils juridiques sur les initiatives des autres. J’en tire une grande satisfaction. Je n’ai jamais voulu être un sénateur très connu du public.

Cela dit, je pense que les futurs sénateurs devraient décider de la manière dont ils veulent communiquer avec leurs communautés. Je n’étais pas présent sur les médias sociaux, et je regrette de ne pas avoir eu un meilleur plan de communication. J’encouragerais les prochains sénateurs à décider s’ils veulent le faire et comment.

Quels sont vos plans pour la retraite?

Je ne sais pas encore, mais j’ai trop d’énergie pour simplement prendre ma retraite. Je chercherai probablement des opportunités à temps partiel, probablement dans la fonction publique. Ma conjointe a pris sa retraite en juin et elle espère que nous voyagerons; nous allons donc planifier cela. Il ne serait pas approprié de ma part de chercher d’autres défis à relever alors que je suis encore sénateur. Je m’y consacrerai donc le matin du 18 décembre. Je veux faire de mon mieux, jusqu’au bout.

J’espère avoir apporté une modeste contribution et avoir pu servir les gens pendant mes années au Sénat. Ce fut une expérience enrichissante.

Le sénateur Cotter avec sa famille. (Crédit photo : Bureau du sénateur Brent Cotter)

La conjointe du sénateur Cotter, Elaine Gibson, avec sa petite fille, Charlotte. (Crédit photo : Bureau du sénateur Brent Cotter)

« Faire de mon mieux, jusqu’au bout » : Le sénateur Cotter prend sa retraite

Le sénateur Brent Cotter, assis sur un canapé dans son bureau.

Avant sa nomination au Sénat, le sénateur Brent Cotter était surtout connu comme un pionnier canadien de l’éthique juridique. Il a coécrit des manuels et donné des cours universitaires sur l’éthique juridique bien avant que le sujet ne devienne un cours obligatoire dans les facultés de droit du Canada. L’année dernière, l’Association canadienne pour l’éthique juridique lui a décerné un prix d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations. L’une des personnes qui ont posé sa candidature l’a décrit (en anglais seulement) comme étant quelqu’un de positif, souriant, gentil, serviable et solidaire.

Au cours de sa longue carrière dans la fonction publique, le sénateur Cotter a occupé des postes de haut niveau au sein du gouvernement provincial de la Saskatchewan, notamment en tant que sous-ministre de la Justice, sous-procureur général et sous-ministre des Affaires intergouvernementales et autochtones.

Avant de prendre sa retraite le 18 décembre 2024, le sénateur Cotter s’est entretenu avec SenCAplus pour discuter de sa carrière juridique et de son travail dans la fonction publique, ses années au Sénat et l’humour comme outil à la Chambre rouge.


Le sénateur Brent Cotter lors de sa cérémonie d’assermentation le 4 février 2020 avec les sénateurs Marc Gold et Kim Pate.

Vous avez été nommé sénateur au début de 2020. Qu’est-ce qui vous a poussé à poser votre candidature pour devenir sénateur?

En 2016, un ami de la Saskatchewan m’a suggéré de poser ma candidature. J’y ai réfléchi et j’ai décidé de préparer une demande. Je n’ai reçu aucune nouvelle pendant environ trois ans, et j’avais donc fait une croix là‑dessus. Mais un vendredi, une personne du Bureau du premier ministre m’a téléphoné pour une entrevue, et le lundi suivant, le premier ministre Justin Trudeau m’appelait pour m’offrir une nomination. Je me suis rendu à Ottawa le lendemain. J’avais 70 ans lorsque j’ai reçu l’appel et je savais que je ne disposais donc que d’un peu moins de cinq ans au Sénat, alors autant me jeter à corps perdu dans le travail.

Vous vous êtes fait le champion des personnes en situation de handicap, notamment en faisant la promotion du projet de loi C-22, Loi sur la prestation canadienne pour les personnes handicapées. Quel est votre lien personnel avec cette cause et pourquoi était-il important pour vous que ce projet de loi soit adopté?

Ma fille Kelly, âgée de 44 ans, est atteinte d’une déficience intellectuelle et vit dans une résidence d’aide à la vie autonome sur l’île de Vancouver. Les habitants de cette résidence fabriquent des coussins colorés avec des dons de laine qu’ils tissent à l’aide de métiers à tisser. Presque un an après mon arrivée au Sénat, le sénateur Jim Munson, qui était un défenseur des personnes en situation de handicap, a pris sa retraite.

Le sénateur Cotter avec son fils, Rob, sa fille, Kelly et sa petite fille, Charlotte. (Crédit photo : Bureau du sénateur Brent Cotter)

J’ai dit à ma fille qu’elle devrait lui faire un coussin en guise de cadeau de la part de la communauté des personnes en situation de handicap. Elle a décidé que sa résidence devrait plutôt fabriquer 100 coussins, un pour chaque sénateur.

Kelly défend depuis longtemps la cause des personnes en situation de handicap et je la soutiens, même si je suis loin d’être au front de la bataille. Je crois que le 100 Pillow Project (en anglais seulement) est la raison pour laquelle on m’a demandé de parrainer le projet de loi C-22 au Sénat. Je me suis vite pris au jeu.

Je suis très heureux de l’issue du projet de loi C-22, mais je suis déçu de sa mise en œuvre, parce que le gouvernement a choisi des critères stricts pour les bénéficiaires de la prestation.

Vous avez été l’un des premiers professeurs et auteurs dans le domaine de l’éthique juridique au Canada. Comment avez-vous commencé à vous intéresser à cet aspect du droit canadien?

Il faut remonter au scandale du Watergate dans les années 1970. J’étais étudiant à l’époque, et je me souviens avoir regardé à la télévision les audiences du Sénat américain lorsqu’il a été révélé que plusieurs avocats avaient participé à la dissimulation de ce crime. Quelques années plus tard, l’American Bar Association a imposé à toutes les facultés de droit du pays un cours obligatoire sur l’éthique juridique.

J’étais à l’Université Duke, en Caroline du Nord, où je travaillais sur un projet d’écriture pendant mon congé sabbatique de l’Université Dalhousie, lorsque cette règle est entrée en vigueur. Le doyen de la faculté de droit de Duke m’a demandé de donner un cours obligatoire de première année sur l’éthique juridique. J’ai accepté, et le sujet m’a passionné d’emblée. À mon retour à Dalhousie, j’ai convaincu l’université d’ajouter un cours obligatoire d’éthique juridique. La faculté est devenue la troisième faculté de droit du pays à le faire, et désormais, l’éthique juridique est enseignée dans toutes les facultés de droit du Canada.

Vous avez été président du Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles, vice-président du Comité sur l’éthique et les conflits d’intérêts des sénateurs et membre du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts. Quels travaux législatifs ou de comité vous a particulièrement marqué?

Le sénateur Cotter a tiré profit de ses dizaines d’années d’expertise dans le domaine de l’éthique juridique pour son rôle de président du Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles.

Je dois admettre que je n’avais pas de grandes attentes pour ce qui est du comité de l’agriculture. J’en suis devenu membre uniquement parce que l’agriculture est particulièrement importante pour la Saskatchewan. Mais nous avons réalisé une étude majeure sur la santé des sols qui s’est avérée plus satisfaisante que je ne l’espérais. Comme je l’ai déjà mentionné, au début, j’avais mes réserves, mais je me suis vite laissé prendre au jeu. Ce fut une expérience des plus agréable et le président de ce comité, le sénateur Rob Black, est incroyablement dévoué à l’agriculture.

En ce qui concerne le comité des affaires juridiques, j’ai fait de mon mieux pour diriger un comité équitable et neutre en tant que président. Nous avons eu des débats animés, mais j’ai trouvé que les membres du comité étaient respectueux. Enfin, siéger au Comité sur l’éthique et les conflits d’intérêts des sénateurs sous la présidence de la sénateure Judith G. Seidman a été une expérience merveilleuse.

De plus, les greffiers et le personnel apportent un soutien formidable aux comités; ils considèrent le rôle de sénateur avec tant de respect qu’ils m’ont amené à réfléchir plus profondément à mon rôle.

Les membres du Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts visitent la Glacier FarmMedia Discovery Farm à Langham, en Saskatchewan, dans le cadre de l’étude du comité sur la santé des sols. De gauche à droite : les sénateurs David M. Arnot, Sharon Burey, Paula Simons, Rob Black et Brent Cotter.

Vous avez la réputation de raconter des histoires drôles et des blagues en Chambre. Comment avez-vous préservé votre sens de l’humour malgré les longues journées et nuits de travail à la Chambre haute?

J’ai grandi dans une famille unie et aimante. Mon père était très gentil et très doux. Il ne cherchait pas tant l’attention, mais on lui demandait souvent d’animer des soirées parce qu’il avait un sens de l’humour charmant. Il avait l’habitude de dire que, pour créer un lien avec votre public, il faut être chaleureux. Il devient alors beaucoup plus facile pour les autres de comprendre et d’accepter ce que vous essayez de dire. Je cherche souvent des occasions de raconter des anecdotes, car cela permet généralement de capter l’attention des gens.

Par exemple, la sénatrice Paula Simons m’a demandé de participer à son enquête sur les municipalités canadiennes. J’ai commencé mon discours en racontant mon premier jour à la faculté de droit à Halifax. J’avais voyagé en train de Moose Jaw jusqu’en Nouvelle-Écosse, et je ne connaissais personne à l’est de Toronto. J’étais assis dans le salon des étudiants lorsqu’un gars s’est approché de moi et s’est présenté comme étant Jim McPherson, de Lunenburg, en Nouvelle-Écosse. Je lui ai dit que j’étais Brent Cotter de Moose Jaw, en Saskatchewan. Alors, il m’a dit : « À Lunenburg, nous avons beaucoup de traditions et de façon de faire. Et je suis sûr qu’à Moose Jaw aussi, il y a beaucoup de traditions et de façon de faire. Mais chez nous, une des choses qu’on ne fait pas, c’est de se promener avec la braguette ouverte! »

Je suppose que ma braguette était baissée et qu’il l’a remarquée de l’autre bout de la pièce. J’ai utilisé cette histoire drôle et pleine d’autodérision pour parler de la façon dont on noue des liens les uns avec les autres dans nos communautés.

Quelle est la chose que la plupart des Canadiens seraient surpris d’apprendre à votre sujet?

J’ai participé à des compétitions de curling et j’ai joué pour l’équipe de Nouvelle-Écosse lors du Brier 1981 à Halifax. Nous n’avons pas été très performants et nous étions une équipe assez dysfonctionnelle, mais le public a beaucoup soutenu l’équipe locale. J’étais un professeur de droit relativement jeune, et j’ai donc fini par m’éloigner de l’aspect compétitif du curling.

Le sénateur Cotter pose dans son bureau au Sénat.

Quel conseil donneriez-vous aux futurs sénateurs?

Réfléchissez dès le départ à ce que vous souhaitez réaliser, puis trouvez des moyens de vous intégrer à l’institution pour atteindre vos objectifs. Ce rôle s’accompagne d’une courbe d’apprentissage importante, mais vous pouvez trouver de petits moyens de renforcer votre crédibilité auprès de vos collègues du Sénat. Par exemple, mon rôle au Sénat s’apparente à mon rôle de sous-ministre : fournir des conseils juridiques sur les initiatives des autres. J’en tire une grande satisfaction. Je n’ai jamais voulu être un sénateur très connu du public.

Cela dit, je pense que les futurs sénateurs devraient décider de la manière dont ils veulent communiquer avec leurs communautés. Je n’étais pas présent sur les médias sociaux, et je regrette de ne pas avoir eu un meilleur plan de communication. J’encouragerais les prochains sénateurs à décider s’ils veulent le faire et comment.

Quels sont vos plans pour la retraite?

Je ne sais pas encore, mais j’ai trop d’énergie pour simplement prendre ma retraite. Je chercherai probablement des opportunités à temps partiel, probablement dans la fonction publique. Ma conjointe a pris sa retraite en juin et elle espère que nous voyagerons; nous allons donc planifier cela. Il ne serait pas approprié de ma part de chercher d’autres défis à relever alors que je suis encore sénateur. Je m’y consacrerai donc le matin du 18 décembre. Je veux faire de mon mieux, jusqu’au bout.

J’espère avoir apporté une modeste contribution et avoir pu servir les gens pendant mes années au Sénat. Ce fut une expérience enrichissante.

Le sénateur Cotter avec sa famille. (Crédit photo : Bureau du sénateur Brent Cotter)

La conjointe du sénateur Cotter, Elaine Gibson, avec sa petite fille, Charlotte. (Crédit photo : Bureau du sénateur Brent Cotter)

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