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« Un immense privilège » : La sénatrice Omidvar fait ses adieux à la Chambre rouge

La sénatrice Ratna Omidvar dans son bureau.

Qu’elle se batte pour les droits des migrants, qu’elle aide le secteur de la bienfaisance ou qu’elle soutienne les relations du Canada avec l’Allemagne, la sénatrice Ratna Omidvar a défendu tout au long de sa carrière des causes liées à sa propre vie. 

Avant sa nomination à la Chambre rouge, elle a dirigé une organisation de bienfaisance axée sur la lutte contre la pauvreté, fondé un « groupe de réflexion et d’action » et coécrit un livre sur les expériences des migrants, intitulé Flight and Freedom : Stories of Escape to Canada (« Fuite et liberté, récits de refuges au Canada »), entre autres réalisations. 

La sénatrice Omidvar s’est entretenue avec SenCAplus pour expliquer comment elle a continué à œuvrer en faveur de la diversité et de l’inclusion au Sénat, et ce qu’elle prévoit de faire après son départ à la retraite, le 5 novembre 2024.


Vous avez fui l’Iran avec votre famille en 1981 et avez fini par atterrir au Canada. Comment s’est déroulée votre arrivée au Canada, en période de récession, en tant que nouvelle arrivante? 

Les émotions les plus fortes ont été l’exaltation et le soulagement, parce que nous étions en sécurité. Par contre, nous avons ensuite été confrontés à la réalité. Nous nous sommes rendu compte qu’il était beaucoup plus difficile que nous ne l’aurions imaginé de reprendre le cours de notre vie pour créer un foyer et un moyen de subsistance, en partie à cause de la récession. Je me souviens que les taux hypothécaires étaient de 18 % et qu’il était difficile de trouver un emploi sans expérience professionnelle au Canada. Les premières années n’ont pas été faciles pour nous. 

Mon expérience est commune à celle d’innombrables autres nouveaux arrivants qui viennent au Canada avec beaucoup d’attentes et d’espoirs qui sont ensuite tempérés par la réalité lorsqu’ils arrivent sur le terrain.

Vous avez été directrice générale et présidente de la fondation Maytree pendant 16 ans. Qu’est-ce qui vous a d’abord attiré dans le secteur de la bienfaisance? 

J’avais auparavant vécu en Inde, en Allemagne et en Iran, et dans la plupart de ces pays, la charité est davantage de nature religieuse. Je n’en faisais pas partie. Au Canada, par contre, il existe un vaste sous-secteur de la société qui se consacre au bien public d’une manière que je n’avais jamais connue auparavant. 

J’y suis entrée par hasard. J’étais bénévole à la garderie de ma fille et j’avais organisé une collecte de fonds dans le but de réunir 800 $ pour l’achat de poussettes triples. Nous avons dépassé notre objectif, et l’expérience a été enrichissante. Le bénévolat a joué un rôle important dans ma réinstallation dans ce pays. 

La St. Stephen’s Community House, une organisation de bienfaisance de Toronto, a vu quelque chose en moi et m’a embauchée. J’ai pu ainsi lancer ma carrière.

Vous avez une amitié particulière avec la sénatrice Donna Dasko, qui remonte à bien avant que l’une ou l’autre d’entre vous n’entre dans la Chambre rouge. Racontez-nous l’histoire de votre rencontre. 

Oh, mon Dieu, cette histoire me ramène en 1984. J’étais une jeune bénévole un peu naïve, aux yeux écarquillés, et la sénatrice Dasko était présidente du conseil d’administration de la St. Stephen’s Community House.

Avant d’être nommée à la Chambre haute, la sénatrice Ratna Omidvar a fondé le Global Diversity Exchange, un « groupe de réflexion et d’action » au sein de ce qui est aujourd’hui l’Université métropolitaine de Toronto, qui se concentrait sur l’analyse de l’intégration des migrants dans la main-d’œuvre, les conseils d’administration et bien d’autres choses encore. (Crédit photo: Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar)

Née en Inde, scolarisée en Allemagne et mariée en Iran, la sénatrice Omidvar s’est installée au Canada avec sa famille au début des années 1980. Elle est photographiée ici en train d’accueillir un nouvel arrivant lors d’une cérémonie de citoyenneté canadienne au Centre ismaélien de Toronto en 2017. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar)

La sénatrice Omidvar prononce un discours à l’ambassade du Canada en Allemagne à Berlin en 2017. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar)

Elle m’a offert mon premier emploi. J’ai été nommée au Sénat en 2016, puis la sénatrice Dasko m’a rejointe deux ans plus tard. J’étais sa marraine, et c’était comme si la boucle était bouclée.

La sénatrice Omidvar entourée de sa famille, de ses amis et de ses collègues avant sa cérémonie d’assermentation au Sénat en 2016.

Vous avez également consacré votre carrière aux droits des réfugiés et des migrants. Comment avez-vous pu faire progresser ce travail en tant que sénatrice? 

Je suis très fière de mes efforts législatifs en faveur des réfugiés et des migrants, qu’il s’agisse de la Loi modifiant la Loi sur la citoyenneté ou de projets de loi publics, comme mon travail avec la sénatrice Yonah Martin sur sa loi sur les « Canadiens perdus »

J’ai lancé une enquête sur l’immigration, et plusieurs de mes collègues se sont levés et ont parlé de leurs propres expériences. Ce fut l’un des moments les plus émouvants du Sénat. 

Je suis également fière du travail que j’ai accompli sur le projet de loi C-41, qui permet aux organismes de bienfaisance et aux organismes sans but lucratif d’envoyer de l’aide en Afghanistan sans craindre d’être inscrits sur la liste des entités terroristes. Enfin, en tant que présidente du Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie (SOCI), j’ai supervisé le rapport sur la main-d’œuvre temporaire et migrante à bas salaire. Je continue à travailler dur sur le dossier de l’Ukraine et à faire ce que je peux pour les Ukrainiens déplacés. Mon projet de loi S-278, s’il est adopté, permettrait au Canada de saisir les biens de l’État russe et de les réaffecter à l’Ukraine en cas de besoin. 

Il existe un lien très fort entre mes valeurs, mes expériences et le travail que je fais. Je suis très satisfaite de la manière dont j’ai pu exprimer ces valeurs et laisser mes empreintes sur le parcours législatif de ce pays. Ce fut un immense privilège.

Plus de 30 ans après leur première rencontre, la sénatrice Ratna Omidvar a marrainé son amie et collègue de longue date, la sénatrice Donna Dasko, lors de la cérémonie d’assermentation de cette dernière en 2018. Aussi sur la photo, le sénateur V. Peter Harder, représentant du gouvernement au Sénat à l’époque.

En sa qualité de vice-présidente du Comité sénatorial spécial sur le secteur de la bienfaisance, la sénatrice Omidvar salue l’ancien gouverneur général David Johnston pendant l’étude du comité sur la façon dont le Canada peut mieux soutenir le secteur des organismes de bienfaisance et des organismes sans but lucratif.

Avec les sénateurs Flordeliz (Gigi) Osler, à gauche, et René Cormier, la sénatrice Omidvar s’adresse aux journalistes lors d’une conférence de presse pour lancer le rapport sur les travailleurs migrants temporaires par le Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie en mai 2024.

Y a-t-il un autre comité ou travail législatif qui vous a particulièrement marquée? 

En tant que présidente du SOCI, je suis très satisfaite de la qualité du travail que nous avons réalisé sur des études allant des travailleurs étrangers temporaires à l’analyse comparative entre les sexes et à la prévention du suicide. J’ai également été très active au Comité sénatorial des droits de la personne. Nous avons fait du travail fantastique, y compris un rapport marquant sur l’islamophobie, un examen approfondi de la réforme pénitentiaire et une étude sur le phénomène troublant des déplacements forcés à l’échelle mondiale, laquelle est toujours en cours. 

Vous avez des liens étroits avec l’Allemagne, que vous avez entretenus en participant au Groupe interparlementaire Canada-Allemagne. Parlez-nous du travail que vous avez accompli pour soutenir les relations entre ces deux pays et expliquez-nous leur importance pour vous. 

J’ai une relation personnelle de longue date avec l’Allemagne. J’y suis allée à l’école, j’en ai appris la langue et je suis devenue professeure d’allemand. C’est aussi là que j’ai rencontré mon mari. 

L’Allemagne et le Canada entretiennent des relations commerciales étroites, et 10 % des Canadiens sont d’origine allemande. L’Allemagne est un partenaire extrêmement important pour nous, notamment en ce qui concerne les questions de changement climatique et de développement des ressources. 

Le groupe d’amitié parlementaire, présidé par le sénateur Peter M. Boehm et dont j’ai été la vice-présidente, a développé des relations avec les parlementaires allemands. Les relations entre l’Allemagne et le Canada ont été principalement axées sur des questions liées au commerce, à l’Union européenne et à l’OTAN. Il existe une communauté d’opinions sur l’immigration qui, à mon avis, constitue une occasion inespérée de nous rapprocher.

Selon vous, qu’est-ce que les deux pays ont à apprendre l’un de l’autre en matière de migration? La situation de l’Allemagne est très différente de celle du Canada. 

Nos situations peuvent être différentes, notamment sur le plan géographique et historique, mais les deux pays sont confrontés à des difficultés similaires pour répondre à certains besoins du marché du travail et pour reconnaitre les titres de compétences étrangers afin d’aider les personnes à se réinstaller. 

Il existe des parcours intéressants que nous pouvons nous communiquer mutuellement. 

J’ai l’intention de poursuivre ces discussions bilatérales pendant ma retraite et de travailler à la création d’une communauté entre les acteurs de la société civile, les législateurs et les décideurs politiques des deux pays.

La très honorable Adrienne Clarkson, ancienne gouverneure générale du Canada, était membre du conseil d’administration du Centre mondial du pluralisme. La sénatrice Omidvar a fait partie pendant plusieurs années du jury des prix du Centre mondial pour le pluralisme. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar)

La sénatrice Omidvar avec son amie d’enfance, la réalisatrice et scénariste primée Deepa Mehta. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar

La sénatrice Omidvar avec sa petite-fille, Nylah Omidvar, qui est caporale de section dans les Cadets de l’Aviation royale du Canada. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar)

Que comptez-vous faire d’autre pendant votre retraite? 

J’ai reçu des demandes d’intervention et j’ai accepté une bourse en politiques publiques à l’École de politique publique de l’Université métropolitaine de Toronto. Et qui sait? Peut-être qu’un autre livre dort en moi.

 

Pour en savoir plus sur la sénatrice Ratna Omidvar, lisez cet article sur SenCAplus.

 

Regardez les hommages et le discours d’adieu de la sénatrice Omidvar dans la Chambre du Sénat

« Un immense privilège » : La sénatrice Omidvar fait ses adieux à la Chambre rouge

La sénatrice Ratna Omidvar dans son bureau.

Qu’elle se batte pour les droits des migrants, qu’elle aide le secteur de la bienfaisance ou qu’elle soutienne les relations du Canada avec l’Allemagne, la sénatrice Ratna Omidvar a défendu tout au long de sa carrière des causes liées à sa propre vie. 

Avant sa nomination à la Chambre rouge, elle a dirigé une organisation de bienfaisance axée sur la lutte contre la pauvreté, fondé un « groupe de réflexion et d’action » et coécrit un livre sur les expériences des migrants, intitulé Flight and Freedom : Stories of Escape to Canada (« Fuite et liberté, récits de refuges au Canada »), entre autres réalisations. 

La sénatrice Omidvar s’est entretenue avec SenCAplus pour expliquer comment elle a continué à œuvrer en faveur de la diversité et de l’inclusion au Sénat, et ce qu’elle prévoit de faire après son départ à la retraite, le 5 novembre 2024.


Vous avez fui l’Iran avec votre famille en 1981 et avez fini par atterrir au Canada. Comment s’est déroulée votre arrivée au Canada, en période de récession, en tant que nouvelle arrivante? 

Les émotions les plus fortes ont été l’exaltation et le soulagement, parce que nous étions en sécurité. Par contre, nous avons ensuite été confrontés à la réalité. Nous nous sommes rendu compte qu’il était beaucoup plus difficile que nous ne l’aurions imaginé de reprendre le cours de notre vie pour créer un foyer et un moyen de subsistance, en partie à cause de la récession. Je me souviens que les taux hypothécaires étaient de 18 % et qu’il était difficile de trouver un emploi sans expérience professionnelle au Canada. Les premières années n’ont pas été faciles pour nous. 

Mon expérience est commune à celle d’innombrables autres nouveaux arrivants qui viennent au Canada avec beaucoup d’attentes et d’espoirs qui sont ensuite tempérés par la réalité lorsqu’ils arrivent sur le terrain.

Vous avez été directrice générale et présidente de la fondation Maytree pendant 16 ans. Qu’est-ce qui vous a d’abord attiré dans le secteur de la bienfaisance? 

J’avais auparavant vécu en Inde, en Allemagne et en Iran, et dans la plupart de ces pays, la charité est davantage de nature religieuse. Je n’en faisais pas partie. Au Canada, par contre, il existe un vaste sous-secteur de la société qui se consacre au bien public d’une manière que je n’avais jamais connue auparavant. 

J’y suis entrée par hasard. J’étais bénévole à la garderie de ma fille et j’avais organisé une collecte de fonds dans le but de réunir 800 $ pour l’achat de poussettes triples. Nous avons dépassé notre objectif, et l’expérience a été enrichissante. Le bénévolat a joué un rôle important dans ma réinstallation dans ce pays. 

La St. Stephen’s Community House, une organisation de bienfaisance de Toronto, a vu quelque chose en moi et m’a embauchée. J’ai pu ainsi lancer ma carrière.

Vous avez une amitié particulière avec la sénatrice Donna Dasko, qui remonte à bien avant que l’une ou l’autre d’entre vous n’entre dans la Chambre rouge. Racontez-nous l’histoire de votre rencontre. 

Oh, mon Dieu, cette histoire me ramène en 1984. J’étais une jeune bénévole un peu naïve, aux yeux écarquillés, et la sénatrice Dasko était présidente du conseil d’administration de la St. Stephen’s Community House.

Avant d’être nommée à la Chambre haute, la sénatrice Ratna Omidvar a fondé le Global Diversity Exchange, un « groupe de réflexion et d’action » au sein de ce qui est aujourd’hui l’Université métropolitaine de Toronto, qui se concentrait sur l’analyse de l’intégration des migrants dans la main-d’œuvre, les conseils d’administration et bien d’autres choses encore. (Crédit photo: Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar)

Née en Inde, scolarisée en Allemagne et mariée en Iran, la sénatrice Omidvar s’est installée au Canada avec sa famille au début des années 1980. Elle est photographiée ici en train d’accueillir un nouvel arrivant lors d’une cérémonie de citoyenneté canadienne au Centre ismaélien de Toronto en 2017. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar)

La sénatrice Omidvar prononce un discours à l’ambassade du Canada en Allemagne à Berlin en 2017. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar)

Elle m’a offert mon premier emploi. J’ai été nommée au Sénat en 2016, puis la sénatrice Dasko m’a rejointe deux ans plus tard. J’étais sa marraine, et c’était comme si la boucle était bouclée.

La sénatrice Omidvar entourée de sa famille, de ses amis et de ses collègues avant sa cérémonie d’assermentation au Sénat en 2016.

Vous avez également consacré votre carrière aux droits des réfugiés et des migrants. Comment avez-vous pu faire progresser ce travail en tant que sénatrice? 

Je suis très fière de mes efforts législatifs en faveur des réfugiés et des migrants, qu’il s’agisse de la Loi modifiant la Loi sur la citoyenneté ou de projets de loi publics, comme mon travail avec la sénatrice Yonah Martin sur sa loi sur les « Canadiens perdus »

J’ai lancé une enquête sur l’immigration, et plusieurs de mes collègues se sont levés et ont parlé de leurs propres expériences. Ce fut l’un des moments les plus émouvants du Sénat. 

Je suis également fière du travail que j’ai accompli sur le projet de loi C-41, qui permet aux organismes de bienfaisance et aux organismes sans but lucratif d’envoyer de l’aide en Afghanistan sans craindre d’être inscrits sur la liste des entités terroristes. Enfin, en tant que présidente du Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie (SOCI), j’ai supervisé le rapport sur la main-d’œuvre temporaire et migrante à bas salaire. Je continue à travailler dur sur le dossier de l’Ukraine et à faire ce que je peux pour les Ukrainiens déplacés. Mon projet de loi S-278, s’il est adopté, permettrait au Canada de saisir les biens de l’État russe et de les réaffecter à l’Ukraine en cas de besoin. 

Il existe un lien très fort entre mes valeurs, mes expériences et le travail que je fais. Je suis très satisfaite de la manière dont j’ai pu exprimer ces valeurs et laisser mes empreintes sur le parcours législatif de ce pays. Ce fut un immense privilège.

Plus de 30 ans après leur première rencontre, la sénatrice Ratna Omidvar a marrainé son amie et collègue de longue date, la sénatrice Donna Dasko, lors de la cérémonie d’assermentation de cette dernière en 2018. Aussi sur la photo, le sénateur V. Peter Harder, représentant du gouvernement au Sénat à l’époque.

En sa qualité de vice-présidente du Comité sénatorial spécial sur le secteur de la bienfaisance, la sénatrice Omidvar salue l’ancien gouverneur général David Johnston pendant l’étude du comité sur la façon dont le Canada peut mieux soutenir le secteur des organismes de bienfaisance et des organismes sans but lucratif.

Avec les sénateurs Flordeliz (Gigi) Osler, à gauche, et René Cormier, la sénatrice Omidvar s’adresse aux journalistes lors d’une conférence de presse pour lancer le rapport sur les travailleurs migrants temporaires par le Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie en mai 2024.

Y a-t-il un autre comité ou travail législatif qui vous a particulièrement marquée? 

En tant que présidente du SOCI, je suis très satisfaite de la qualité du travail que nous avons réalisé sur des études allant des travailleurs étrangers temporaires à l’analyse comparative entre les sexes et à la prévention du suicide. J’ai également été très active au Comité sénatorial des droits de la personne. Nous avons fait du travail fantastique, y compris un rapport marquant sur l’islamophobie, un examen approfondi de la réforme pénitentiaire et une étude sur le phénomène troublant des déplacements forcés à l’échelle mondiale, laquelle est toujours en cours. 

Vous avez des liens étroits avec l’Allemagne, que vous avez entretenus en participant au Groupe interparlementaire Canada-Allemagne. Parlez-nous du travail que vous avez accompli pour soutenir les relations entre ces deux pays et expliquez-nous leur importance pour vous. 

J’ai une relation personnelle de longue date avec l’Allemagne. J’y suis allée à l’école, j’en ai appris la langue et je suis devenue professeure d’allemand. C’est aussi là que j’ai rencontré mon mari. 

L’Allemagne et le Canada entretiennent des relations commerciales étroites, et 10 % des Canadiens sont d’origine allemande. L’Allemagne est un partenaire extrêmement important pour nous, notamment en ce qui concerne les questions de changement climatique et de développement des ressources. 

Le groupe d’amitié parlementaire, présidé par le sénateur Peter M. Boehm et dont j’ai été la vice-présidente, a développé des relations avec les parlementaires allemands. Les relations entre l’Allemagne et le Canada ont été principalement axées sur des questions liées au commerce, à l’Union européenne et à l’OTAN. Il existe une communauté d’opinions sur l’immigration qui, à mon avis, constitue une occasion inespérée de nous rapprocher.

Selon vous, qu’est-ce que les deux pays ont à apprendre l’un de l’autre en matière de migration? La situation de l’Allemagne est très différente de celle du Canada. 

Nos situations peuvent être différentes, notamment sur le plan géographique et historique, mais les deux pays sont confrontés à des difficultés similaires pour répondre à certains besoins du marché du travail et pour reconnaitre les titres de compétences étrangers afin d’aider les personnes à se réinstaller. 

Il existe des parcours intéressants que nous pouvons nous communiquer mutuellement. 

J’ai l’intention de poursuivre ces discussions bilatérales pendant ma retraite et de travailler à la création d’une communauté entre les acteurs de la société civile, les législateurs et les décideurs politiques des deux pays.

La très honorable Adrienne Clarkson, ancienne gouverneure générale du Canada, était membre du conseil d’administration du Centre mondial du pluralisme. La sénatrice Omidvar a fait partie pendant plusieurs années du jury des prix du Centre mondial pour le pluralisme. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar)

La sénatrice Omidvar avec son amie d’enfance, la réalisatrice et scénariste primée Deepa Mehta. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar

La sénatrice Omidvar avec sa petite-fille, Nylah Omidvar, qui est caporale de section dans les Cadets de l’Aviation royale du Canada. (Crédit photo : Bureau de la sénatrice Ratna Omidvar)

Que comptez-vous faire d’autre pendant votre retraite? 

J’ai reçu des demandes d’intervention et j’ai accepté une bourse en politiques publiques à l’École de politique publique de l’Université métropolitaine de Toronto. Et qui sait? Peut-être qu’un autre livre dort en moi.

 

Pour en savoir plus sur la sénatrice Ratna Omidvar, lisez cet article sur SenCAplus.

 

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