« Une expérience de vie enrichissante » : le sénateur Dagenais prend sa retraite
Le sénateur Jean-Guy Dagenais a consacré près de 40 ans à une carrière dans le corps de police et s’est présenté comme candidat pour le Parti conservateur avant de prendre sa retraite en 2011. Peu après, il fut nommé au Sénat.
Après une carrière de 14 ans au Sénat marquée par son engagement au sein de divers comités – notamment le Comité sénatorial de la sécurité nationale de la défense et des anciens combattants – il a pris sa retraite le 2 février 2025.
Du corps de police à la Chambre rouge, le sénateur Dagenais a fait part de ses réflexions, avec SenCAplus, sur une vie dédiée au service public.
Vous avez servi au sein du corps de police de la Sûreté du Québec de 1972 à 2011. Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir policier?
C’était l’influence de mon père, qui a été policier à Montréal pendant 32 ans. Il m’a donné le goût d’appliquer la justice, tout en servant la population. J’aimais la patrouille parce qu’on avait un contact direct avec les gens et on était directement sur les événements.
Vous avez travaillé pendant plusieurs années au sein de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec. Comment en êtes-vous venu à vous impliquer dans le syndicat des policiers?
En 1984, les policiers de la Sûreté du Québec ont exercé leurs premiers moyens de pression contre le gouvernement provincial pour revendiquer de meilleurs salaires. Alors, à ce moment-là, je me suis impliqué comme délégué syndical au sein de mon détachement.
Par la suite, j’ai été élu directeur régional de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec et puis vice-président aux finances, un rôle que j’ai occupé pendant deux mandats. En 2004, j’ai été élu président de l’association pour deux autres mandats.
En tant que président, j’ai négocié un nouveau contrat de travail et un nouveau régime de retraite pour les policiers.
Vous vous êtes présenté aux élections fédérales de 2011 sous la bannière du Parti conservateur. Qu’est-ce qui vous a motivé à entrer en politique?
En 2008, pendant la campagne électorale fédérale, j’ai appuyé un projet de loi concernant les jeunes contrevenants proposé par le premier ministre de l’époque, Stephen Harper. Après sa réélection, son bureau m’a invité à le rencontrer pour me remercier de mon appui. C’était ma première visite au bureau officiel du premier ministre. C’était une belle rencontre, M. Harper et moi avons bien cliqué et, peu à peu, on a commencé à me solliciter pour devenir candidat conservateur.
Au départ, j’ai refusé. J’ai dit qu’il valait mieux être un requin dans un ruisseau qu’un méné dans l’océan. Autrement dit, j’étais le patron de ma boîte et ça me convenait. Mais je dois avouer que j’aimais la politique, surtout après mon expérience en tant que président d’une association de policiers. Alors j’ai enfin accepté de me lancer et je suis devenu candidat dans la circonscription de Saint-Hyacinthe—Bagot au Québec en 2011.
J’ai adoré faire campagne, parce que cela m’a permis de rencontrer les gens et de prendre le temps de les écouter. En tant que policier, j’étais au service de la population, et comme syndicaliste, j’étais au service de mes membres. Finalement, j’ai tout fait pour gagner l’élection, mais on ne peut pas toujours gagner.
Moins d’un an après votre candidature électorale, vous avez été nommé au Sénat. Comment avez-vous réagi à cette nouvelle?
Après la campagne électorale, j’ai dit à ma conjointe que le moment était venu de prendre notre retraite. Nous sommes partis en Floride et, deux semaines avant Noël, le sénateur Claude Carignan m’a appelé pour me dire que j’étais sur une courte liste de candidats pour être nommé au Sénat. J’ai cru qu’il plaisantait, mais, quelques jours plus tard, le bureau du premier ministre m’a appelé pour me dire que mon nom figurait sur la liste. J’étais à la fois surpris et ému.
J’étais venu au Sénat en 2010 pour le discours du Trône, mais à part cela, je n’y avais jamais mis les pieds. Alors imaginez-vous d’entrer au Sénat la première journée, et voir tous ces gens qui applaudissent. Plus tard, j’ai confié à ma conjointe que j’étais aussi nerveux que la journée de mes noces!
Vous avez travaillé sur le projet de loi C-377, qui oblige les groupes syndicaux à divulguer certaines informations financières. Certains syndicats s’y opposaient, mais vous, en tant qu’ancien président de syndicat – étiez en faveur. Pourquoi?
Quand j’étais vice-président aux finances de l’association, je déposais les états financiers à chaque congrès. Cela incluait les détails sur les salaires, les vacances, les frais d’avocat et les frais actuariels. Alors pour moi, cette transparence était tout à fait normale.
Je crois qu’il est essentiel pour les membres qui paient des cotisations syndicales de savoir ce que les organisations syndicales font avec leurs argents. Je ne comprenais pas pourquoi certains syndicats s’opposaient à cette idée. C’est une simple question de transparence.
J’ai défendu le projet de loi. Ce n’était pas facile parce qu’il y avait des sénateurs libéraux, et même quelques sénateurs conservateurs, qui s’y opposaient. Mais finalement, on a gagné et j’étais bien content.
Vous avez siégé à plusieurs autres comités sénatoriaux, notamment en tant que président du Sous-comité des anciens combattants. Quels moments marquants retenez-vous de votre travail en comité?
J’ai été membre du comité de la sécurité nationale et de la défense pendant 11 ans. L’une de mes principales préoccupations concernait l’équipement des Forces armées canadiennes. Nous avons d’excellents militaires, mais je considère qu’ils sont mal équipés.
De plus, il manque environ 16 000 militaires pour combler nos effectifs. Il y a environ sept ans, nous avons soumis un rapport intitulé Sous-financement des Forces armées canadiennes : Passons de la parole aux actes, qui soulignait ce problème. Malheureusement, il reste encore non résolu.
Le comité s’est rendu à NORAD, où nous avons visité Cheyenne Mountain. C’est clair qu’on a besoin de moderniser nos satellites pour protéger l’Arctique. Les Russes possèdent des sous-marins sous la glace dans cette région, et les Chinois s’en approchent aussi. Nos Rangers jouent un rôle crucial, mais eux aussi sont malheureusement mal équipés. En tant qu’ancien policier, je sais que pour assurer la sécurité des citoyens, il est essentiel de disposer de l’équipement, mais aussi de militaires.
J’ai également siégé au comité des finances. Si je devais formuler une critique, ce serait le temps alloué pour étudier le budget. En tant que membre du comité, nous n’avons que trois semaines pour analyser un budget de 40 milliards de dollars, ce qui est loin d’être suffisant. Ce type de document remplit un classeur de 600 pages! J’ai souvent dit au président du comité que je ne pouvais pas voter pour quelque chose que je n’ai pas eu le temps d’examiner en profondeur.
Enfin, imaginez un ancien policier qui se retrouve au comité de l’agriculture. Je me souviens d’une étude sur la mortalité précoce des abeilles causée par les néonicotinoïdes. J’avais quitté la fonction de policier et j’étudiais maintenant les abeilles!
Vous avez travaillé dans l’édifice du Centre avant que celui-ci ne ferme ses portes pour des travaux de réhabilitation en 2019. Quels souvenirs gardez-vous de votre travail dans cet édifice?
J’étais au Sénat en 2014 lors de la fusillade sur la Colline du Parlement, au cours de laquelle le caporal Nathan Cirillo a été tué. C’était un mercredi, le jour du caucus conservateur national, et nous étions tous réunis dans la grande salle de l’édifice de Centre avec le premier ministre Harper.
J’étais assis près de la porte et j’ai entendu des balles ricocher sur les murs – je suis ancien policier, je connais le bruit des balles. Alors j’ai crié à tout le monde : « Couchez-vous entre les rangées, il y a des tireurs à l’extérieur! » Nous avons escorté M. Harper jusqu’à un garde-robe avec son chef de cabinet, et bloqué les portes avec des chaises. Quand les agents de la GRC sont arrivés à la porte pour sécuriser le premier ministre, je leur ai demandé de me montrer une pièce d’identité avant de leur ouvrir.
Nous sommes restés en confinement jusqu’à 20 h ce soir-là. On nous a apporté un peu de nourriture, mais le plus drôle, c’est qu’il n’y avait qu’une salle de toilette pour environ 225 personnes dans la grande salle. C’est une expérience que je n’oublierai jamais.
Quels sont vos projets pour la retraite?
J’ai déjà quelque chose de prévu, mais rien de définitif encore. J’aimerais continuer à travailler pour rester actif, ce qui est bon pour la santé mentale aussi.
Ma conjointe et moi aimons beaucoup voyager, et nous avons l’intention de continuer à le faire. Nous n’avons pas d’enfants, mais nous avons beaucoup d’amis, alors on va prendre le temps d’aller les voir. Nous sommes en bonne santé, ma femme et moi, nous avons eu une belle vie. Je ne sais pas combien d’années il nous reste, mais nous comptons bien en profiter.
Ma vie au Sénat a été une très belle expérience. En 14 ans, j’ai eu la chance de côtoyer des Canadiens de partout au Canada, de différents cheminements de carrière et différentes expériences de vie : des journalistes, des gens d’affaires, des professionnels et des policiers. Pour moi, c’était une expérience de vie enrichissante.
Regardez les hommages et le discours d’adieu du sénateur Jean-Guy Dagenais dans la Chambre du Sénat.
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Le sénateur Jean-Guy Dagenais a consacré près de 40 ans à une carrière dans le corps de police et s’est présenté comme candidat pour le Parti conservateur avant de prendre sa retraite en 2011. Peu après, il fut nommé au Sénat.
Après une carrière de 14 ans au Sénat marquée par son engagement au sein de divers comités – notamment le Comité sénatorial de la sécurité nationale de la défense et des anciens combattants – il a pris sa retraite le 2 février 2025.
Du corps de police à la Chambre rouge, le sénateur Dagenais a fait part de ses réflexions, avec SenCAplus, sur une vie dédiée au service public.
Vous avez servi au sein du corps de police de la Sûreté du Québec de 1972 à 2011. Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir policier?
C’était l’influence de mon père, qui a été policier à Montréal pendant 32 ans. Il m’a donné le goût d’appliquer la justice, tout en servant la population. J’aimais la patrouille parce qu’on avait un contact direct avec les gens et on était directement sur les événements.
Vous avez travaillé pendant plusieurs années au sein de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec. Comment en êtes-vous venu à vous impliquer dans le syndicat des policiers?
En 1984, les policiers de la Sûreté du Québec ont exercé leurs premiers moyens de pression contre le gouvernement provincial pour revendiquer de meilleurs salaires. Alors, à ce moment-là, je me suis impliqué comme délégué syndical au sein de mon détachement.
Par la suite, j’ai été élu directeur régional de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec et puis vice-président aux finances, un rôle que j’ai occupé pendant deux mandats. En 2004, j’ai été élu président de l’association pour deux autres mandats.
En tant que président, j’ai négocié un nouveau contrat de travail et un nouveau régime de retraite pour les policiers.
Vous vous êtes présenté aux élections fédérales de 2011 sous la bannière du Parti conservateur. Qu’est-ce qui vous a motivé à entrer en politique?
En 2008, pendant la campagne électorale fédérale, j’ai appuyé un projet de loi concernant les jeunes contrevenants proposé par le premier ministre de l’époque, Stephen Harper. Après sa réélection, son bureau m’a invité à le rencontrer pour me remercier de mon appui. C’était ma première visite au bureau officiel du premier ministre. C’était une belle rencontre, M. Harper et moi avons bien cliqué et, peu à peu, on a commencé à me solliciter pour devenir candidat conservateur.
Au départ, j’ai refusé. J’ai dit qu’il valait mieux être un requin dans un ruisseau qu’un méné dans l’océan. Autrement dit, j’étais le patron de ma boîte et ça me convenait. Mais je dois avouer que j’aimais la politique, surtout après mon expérience en tant que président d’une association de policiers. Alors j’ai enfin accepté de me lancer et je suis devenu candidat dans la circonscription de Saint-Hyacinthe—Bagot au Québec en 2011.
J’ai adoré faire campagne, parce que cela m’a permis de rencontrer les gens et de prendre le temps de les écouter. En tant que policier, j’étais au service de la population, et comme syndicaliste, j’étais au service de mes membres. Finalement, j’ai tout fait pour gagner l’élection, mais on ne peut pas toujours gagner.
Moins d’un an après votre candidature électorale, vous avez été nommé au Sénat. Comment avez-vous réagi à cette nouvelle?
Après la campagne électorale, j’ai dit à ma conjointe que le moment était venu de prendre notre retraite. Nous sommes partis en Floride et, deux semaines avant Noël, le sénateur Claude Carignan m’a appelé pour me dire que j’étais sur une courte liste de candidats pour être nommé au Sénat. J’ai cru qu’il plaisantait, mais, quelques jours plus tard, le bureau du premier ministre m’a appelé pour me dire que mon nom figurait sur la liste. J’étais à la fois surpris et ému.
J’étais venu au Sénat en 2010 pour le discours du Trône, mais à part cela, je n’y avais jamais mis les pieds. Alors imaginez-vous d’entrer au Sénat la première journée, et voir tous ces gens qui applaudissent. Plus tard, j’ai confié à ma conjointe que j’étais aussi nerveux que la journée de mes noces!
Vous avez travaillé sur le projet de loi C-377, qui oblige les groupes syndicaux à divulguer certaines informations financières. Certains syndicats s’y opposaient, mais vous, en tant qu’ancien président de syndicat – étiez en faveur. Pourquoi?
Quand j’étais vice-président aux finances de l’association, je déposais les états financiers à chaque congrès. Cela incluait les détails sur les salaires, les vacances, les frais d’avocat et les frais actuariels. Alors pour moi, cette transparence était tout à fait normale.
Je crois qu’il est essentiel pour les membres qui paient des cotisations syndicales de savoir ce que les organisations syndicales font avec leurs argents. Je ne comprenais pas pourquoi certains syndicats s’opposaient à cette idée. C’est une simple question de transparence.
J’ai défendu le projet de loi. Ce n’était pas facile parce qu’il y avait des sénateurs libéraux, et même quelques sénateurs conservateurs, qui s’y opposaient. Mais finalement, on a gagné et j’étais bien content.
Vous avez siégé à plusieurs autres comités sénatoriaux, notamment en tant que président du Sous-comité des anciens combattants. Quels moments marquants retenez-vous de votre travail en comité?
J’ai été membre du comité de la sécurité nationale et de la défense pendant 11 ans. L’une de mes principales préoccupations concernait l’équipement des Forces armées canadiennes. Nous avons d’excellents militaires, mais je considère qu’ils sont mal équipés.
De plus, il manque environ 16 000 militaires pour combler nos effectifs. Il y a environ sept ans, nous avons soumis un rapport intitulé Sous-financement des Forces armées canadiennes : Passons de la parole aux actes, qui soulignait ce problème. Malheureusement, il reste encore non résolu.
Le comité s’est rendu à NORAD, où nous avons visité Cheyenne Mountain. C’est clair qu’on a besoin de moderniser nos satellites pour protéger l’Arctique. Les Russes possèdent des sous-marins sous la glace dans cette région, et les Chinois s’en approchent aussi. Nos Rangers jouent un rôle crucial, mais eux aussi sont malheureusement mal équipés. En tant qu’ancien policier, je sais que pour assurer la sécurité des citoyens, il est essentiel de disposer de l’équipement, mais aussi de militaires.
J’ai également siégé au comité des finances. Si je devais formuler une critique, ce serait le temps alloué pour étudier le budget. En tant que membre du comité, nous n’avons que trois semaines pour analyser un budget de 40 milliards de dollars, ce qui est loin d’être suffisant. Ce type de document remplit un classeur de 600 pages! J’ai souvent dit au président du comité que je ne pouvais pas voter pour quelque chose que je n’ai pas eu le temps d’examiner en profondeur.
Enfin, imaginez un ancien policier qui se retrouve au comité de l’agriculture. Je me souviens d’une étude sur la mortalité précoce des abeilles causée par les néonicotinoïdes. J’avais quitté la fonction de policier et j’étudiais maintenant les abeilles!
Vous avez travaillé dans l’édifice du Centre avant que celui-ci ne ferme ses portes pour des travaux de réhabilitation en 2019. Quels souvenirs gardez-vous de votre travail dans cet édifice?
J’étais au Sénat en 2014 lors de la fusillade sur la Colline du Parlement, au cours de laquelle le caporal Nathan Cirillo a été tué. C’était un mercredi, le jour du caucus conservateur national, et nous étions tous réunis dans la grande salle de l’édifice de Centre avec le premier ministre Harper.
J’étais assis près de la porte et j’ai entendu des balles ricocher sur les murs – je suis ancien policier, je connais le bruit des balles. Alors j’ai crié à tout le monde : « Couchez-vous entre les rangées, il y a des tireurs à l’extérieur! » Nous avons escorté M. Harper jusqu’à un garde-robe avec son chef de cabinet, et bloqué les portes avec des chaises. Quand les agents de la GRC sont arrivés à la porte pour sécuriser le premier ministre, je leur ai demandé de me montrer une pièce d’identité avant de leur ouvrir.
Nous sommes restés en confinement jusqu’à 20 h ce soir-là. On nous a apporté un peu de nourriture, mais le plus drôle, c’est qu’il n’y avait qu’une salle de toilette pour environ 225 personnes dans la grande salle. C’est une expérience que je n’oublierai jamais.
Quels sont vos projets pour la retraite?
J’ai déjà quelque chose de prévu, mais rien de définitif encore. J’aimerais continuer à travailler pour rester actif, ce qui est bon pour la santé mentale aussi.
Ma conjointe et moi aimons beaucoup voyager, et nous avons l’intention de continuer à le faire. Nous n’avons pas d’enfants, mais nous avons beaucoup d’amis, alors on va prendre le temps d’aller les voir. Nous sommes en bonne santé, ma femme et moi, nous avons eu une belle vie. Je ne sais pas combien d’années il nous reste, mais nous comptons bien en profiter.
Ma vie au Sénat a été une très belle expérience. En 14 ans, j’ai eu la chance de côtoyer des Canadiens de partout au Canada, de différents cheminements de carrière et différentes expériences de vie : des journalistes, des gens d’affaires, des professionnels et des policiers. Pour moi, c’était une expérience de vie enrichissante.
Regardez les hommages et le discours d’adieu du sénateur Jean-Guy Dagenais dans la Chambre du Sénat.