
DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de Gilles Loiselle, c.p., O.Q.
24 novembre 2022
Chers collègues, je voudrais rendre hommage à un grand serviteur du Québec et du Canada, Gilles Loiselle, décédé le 29 septembre dernier.
M. Loiselle était natif de Ville-Marie, dans la région de l’Abitibi‑Témiscamingue. Bien que sa carrière l’ait amené à parcourir le monde, il n’a jamais oublié ses origines. Il s’est toujours fait un devoir de retourner occasionnellement en Abitibi.
M. Loiselle a commencé sa carrière comme journaliste au journal Le Droit pour ensuite devenir correspondant de Radio-Canada. Il était reconnu comme un journaliste rigoureux. Couvrant la politique internationale dans les années 1960, il participe avec tant d’autres illustres journalistes à la découverte du monde que font alors les Québécois francophones.
Il est ensuite recruté par Daniel Johnson pour rejoindre la fonction publique québécoise. D’abord attaché de presse de la Délégation générale du Québec à Paris, il devient ensuite diplomate, notamment comme délégué général du Québec à Londres pendant les discussions sur le rapatriement de la Constitution. Il est à noter que M. Loiselle a œuvré au sein de trois partis politiques différents, ce qui démontre bien son professionnalisme et son expertise.
C’est Brian Mulroney, en collaboration avec son vieil ami Marcel Masse, qui le convainc ensuite de se lancer en politique active. Il est élu député du Parti progressiste-conservateur du Canada dans la circonscription fédérale de Langelier, en 1988. Il sert comme ministre d’État aux Finances et président du Conseil du Trésor dans le Cabinet de Brian Mulroney, et comme ministre des Finances, en 1993, dans le Cabinet de Kim Campbell.
Parmi les grandes réalisations de M. Loiselle, notons la refonte des lois qui gouvernent les grandes institutions financières, laquelle aura montré sa robustesse lors des crises financières mondiales qui suivront, ainsi que la modernisation de l’administration publique, avec pour corollaire l’instauration d’un régime plus sévère du contrôle des dépenses.
Après sa défaite en 1993, il conseille Paul Desmarais pendant environ deux décennies. M. Loiselle a donc participé directement et dans plusieurs rôles différents à l’essor qu’a connu le Québec depuis les années 1950. Ce fils d’une famille nombreuse d’une région éloignée a représenté le Québec dans les grandes capitales européennes : Paris, Rome, Londres. Il a contribué à mettre en place des politiques structurantes pour l’économie canadienne, en plus du libre-échange avec les États-Unis et de la création de la TPS.
Il a essayé, comme ses collègues progressistes-conservateurs du Québec, de réparer les erreurs de M. Trudeau père et de permettre au Québec de signer la Constitution dans l’honneur et l’enthousiasme. Après cette vie publique bien remplie, il a su accompagner un des plus grands hommes d’affaires que le Canada ait connus.
En mon nom personnel et au nom du Sénat, j’offre mes sincères condoléances à son épouse, Lorraine, à ses enfants, Frédéric et Anne, ainsi qu’à tous ses parents et amis.
Merci, monsieur Loiselle, de votre contribution au Québec et au Canada. Bon repos.