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PÉRIODE DES QUESTIONS — Les affaires étrangères

L'exportation de la technologie de la défense en Turquie

15 mars 2021


Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement. Sénateur Gold, grâce aux documents qui ont été présentés vendredi dernier au comité de la Chambre des communes, nous savons maintenant que l’exemption de l’année dernière à l’égard de l’interdiction visant les exportations militaires du Canada vers la Turquie a été accordée pour aider la Turquie à combattre en Syrie. Or, cette interdiction avait justement été mise en place en réponse à l’incursion que la Turquie avait effectuée l’année précédente dans le Nord de la Syrie.

Ma question est simple. En quoi est-ce logique, monsieur le leader du gouvernement? À quoi bon imposer une interdiction? Le ministre fait-il toujours ce que le ministère des Affaires mondiales lui demande, ou recevait-il ses ordres du bureau du premier ministre? Il semble on ne peut plus évident maintenant que le Canada ne devient qu’un simple pantin du président Erdoğan et du régime turc.

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Honorables sénateurs, le gouvernement n’est le pantin d’aucun dirigeant étranger. Il prend des décisions qui concordent avec l’intérêt supérieur du Canada. Lorsque la situation est complexe, comme dans le cas de la Turquie, le gouvernement prend les décisions qui sont dans l’intérêt supérieur des Canadiens.

Si je comprends bien, vous êtes en train de me dire que la décision du Canada de violer sa propre interdiction d’exporter des armes en Turquie a été prise dans l’intérêt supérieur défini par le premier ministre Trudeau et son cabinet. C’est toute une façon de voir les choses, monsieur le sénateur Gold.

Monsieur le sénateur Gold, ma question complémentaire est encore plus simple. J’espère obtenir une réponse plus claire. Quelle est la position du gouvernement concernant les membres de l’OTAN qui décident de n’en faire qu’à leur tête et violent sans aucune gêne le droit international? Nous en avons vu de nombreux exemples de la part de notre partenaire au sein de l’OTAN qu’est la Turquie et de la part de son président, M. Erdogan. Songeons à l’occupation du Nord de Chypre et au non-respect flagrant des eaux territoriales de la Grèce, un autre membre de l’OTAN. Au cours des derniers mois, la Turquie a continué de se montrer agressive dans le dossier de la mer Égée. Il y a quelques mois, nous l’avons également vue reconvertir l’ancienne basilique Sainte-Sophie, un site historique reconnu par l’UNESCO. Le gouvernement turc a agi unilatéralement, et le gouvernement canadien n’a même pas protesté.

Quand le gouvernement va-t-il se tenir debout face à M. Erdogan? Est-il en train d’attendre que M. Erdogan lui téléphone pour lui donner ses prochaines instructions?

Le sénateur Gold [ - ]

Encore une fois, monsieur le sénateur, votre question contient beaucoup trop d’hypothèses et de suppositions tout simplement erronées pour que je gaspille le temps du Sénat à y répondre de manière détaillée. Je répète que le gouvernement ne reçoit pas de directives d’un chef d’État étranger dans ce dossier. Le Canada entretient des relations complexes avec tous les pays avec qui il fait affaire, y compris ses alliés de l’OTAN. Nous continuerons à œuvrer dans l’intérêt supérieur des Canadiens.

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