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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de Guy Lafleur, O.C.

26 avril 2022


Honorables sénateurs, c’est avec une profonde tristesse que je prends la parole aujourd’hui alors que nous pleurons le décès du légendaire Guy Lafleur. Dans les jours suivant l’annonce de son décès, une vague d’hommages a déferlé aux quatre coins du pays, soulignant ce que nous savons tous à propos de M. Lafleur : il était une personne aimée dotée d’un talent remarquable.

Guy Lafleur était mon joueur préféré et mon idole pendant ma jeunesse, comme c’était le cas de beaucoup d’amateurs de hockey. Il était toujours enivrant de regarder son style unique, ses performances spectaculaires et ses prouesses de compteur prolifique, qui en ont fait un joueur sans pareil.

Lafleur a mené l’une des carrières de hockey les plus exceptionnelles en remportant cinq coupes Stanley avec les Canadiens de Montréal, en étant intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1988, et en étant nommé l’un des 100 plus grands joueurs de la LNH en 2017.

Ses nombreuses réalisations ont concrétisé son héritage en tant que figure dominante dans l’histoire du hockey montréalais et en tant que l’un des meilleurs hockeyeurs de tous les temps.

L’engagement et le dévouement de Guy Lafleur à l’égard du sport chéri qu’est le hockey étaient inébranlables, même après avoir accroché ses patins. Pendant des dizaines d’années après sa retraite en 1991, il a continué de redonner à ce sport au moyen d’innombrables contributions, notamment en assumant le rôle d’ambassadeur des Canadiens de Montréal et en établissant les Prix d’excellence Guy-Lafleur, un prix annuel remis au meilleur athlète étudiant et joueur de hockey dans ma province, le Québec.

Ses contributions ne se limitent pas seulement au hockey. Au cours des dernières années de sa vie, il s’est impliqué pour faire avancer la recherche sur le cancer à l’aide du Fonds Guy Lafleur, en soutenant la Fondation du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, où il a été lui-même un patient.

M. Lafleur laisse derrière lui un legs d’une valeur inestimable. Il a marqué l’ensemble du monde du hockey et bien au-delà. Des millions de Canadiens continuent de l’adorer profondément. C’est non seulement en raison de son talent légendaire, mais aussi de sa nature humble à l’extérieur de la patinoire, de sa générosité, de son abord facile et, surtout, des souvenirs précieux qu’il a laissés aux amateurs de hockey et aux Canadiens, des souvenirs qu’ils chériront indubitablement pour toujours.

Guy Lafleur a déjà parlé à un groupe de jeunes hockeyeurs, à qui il a offert des sages conseils. Il leur a dit de toujours travailler fort et de toujours jouer avec passion, comme si c’était le dernier match de leur vie.

Sur ces mots, chers collègues, je tiens à offrir mes plus sincères condoléances à toute la famille Lafleur ainsi qu’aux millions d’amateurs de hockey avec qui il a forgé un lien unique tout au long de sa carrière.

Les chants glorieux de « Guy, Guy, Guy! » nous manqueront énormément, et nous nous en souviendrons toujours affectueusement. Merci.

L’honorable Jean-Guy Dagenais [ - ]

Honorables sénatrices et sénateurs, je veux intervenir aujourd’hui pour rendre hommage dans cette Chambre à une légende du hockey qui est décédée vendredi dernier, Guy Lafleur.

Depuis vendredi, on dirait que la Terre a cessé de tourner, surtout au Québec. Dans les nouvelles, on ne parle plus de la guerre en Ukraine, de l’inflation à 6 % ou encore de la prochaine vague de la pandémie. En fait, il n’y a qu’un seul sujet qui mobilise toute l’attention, et c’est le décès du numéro 10 du Canadien de Montréal, Guy Lafleur, emporté par un cancer du poumon à l’âge de 70 ans.

Depuis vendredi, les chaînes de télévision du pays nous montrent sans arrêt les exploits sur la glace d’un joueur surdoué, d’un compteur de buts extraordinaire et spectaculaire, surnommé « Flower » par les anglophones, ou encore le « Démon blond » par les francophones.

Guy Lafleur était la dernière grande vedette vivante du Canadien de Montréal, après Maurice Richard et Jean Béliveau. Plus de 35 ans après avoir accroché ses patins, Guy Lafleur était encore l’idole des amateurs de hockey québécois et l’idole de tout un peuple. Sa personnalité, sa franchise et sa très grande humilité avaient fait de lui un personnage plus grand que nature.

Les hommages continuent de pleuvoir depuis cinq jours et ils continueront probablement jusqu’à la semaine prochaine lorsque des funérailles nationales seront célébrées le 3 mai, à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, à Montréal.

Quand on regarde la carrière de Guy Lafleur, on comprend vite à quel point le talent était présent en lui. À 12 ans, le jeune hockeyeur de Thurso épatait déjà au Tournoi pee-wee de Québec où il a marqué 64 buts en trois saisons.

Dans les rangs juniors, en 1971, il a eu une saison de 130 buts en 62 matchs avec les Remparts de Québec, en plus de remporter le tournoi de la Coupe Memorial.

Puis, avec le Canadien de Montréal, Guy Lafleur a marqué l’histoire avec six saisons consécutives de 50 buts et plus. Il a récolté tous les trophées individuels possibles de la Ligue nationale de hockey, et rien de moins que cinq tournois de la Coupe Stanley, dont quatre consécutifs de 1976 à 1979.

Soit dit en passant, il a remporté sa première coupe Stanley en 1973, alors qu’il avait comme coéquipier Frank Mahovlich, que plusieurs sénateurs connaissent bien puisqu’il a siégé au Sénat pendant 15 ans.

Au-delà du hockey, on peut dire que Guy Lafleur a été une figure importante de la culture populaire du Québec. Selon moi, il a contribué autant, sinon davantage que Maurice Richard à la motivation des Québécois francophones de réussir dans toutes les sphères de la société.

Depuis vendredi, les ovations se multiplient pour le héros qu’était Guy Lafleur. Il était important pour moi que ce concert d’éloges ait des échos jusque dans cette Chambre.

Merci à Guy Lafleur pour tout ce qu’il a été pour les amateurs de hockey et pour tous les Canadiens. Je me permets également d’offrir en votre nom les condoléances de tout le Sénat à sa femme, à ses enfants et à toute sa famille.

L’honorable Patrick Brazeau [ - ]

Honorables sénateurs, le printemps est habituellement le temps des bourgeons et des fleurs; malheureusement, la semaine dernière, une fleur s’est éteinte.

Le 22 avril dernier, le Démon blond nous a quittés à la suite d’un combat contre le cancer du poumon.

Le « Turbo de Thurso » a joué 15 années pour le Canadien de Montréal, lors desquelles il a récolté cinq coupes Stanley, connu six années consécutives de 50 buts et accumulé plus de 100 points. Ajoutons à ce palmarès trois trophées Lester-B.-Pearson et deux trophées Hart, le trophée Conn-Smythe, le trophée Rocket Richard, le trophée Ted-Lindsay, six participations au Match des étoiles, le retrait de son chandail et son intronisation au Temple de la renommée du hockey.

Guy Lafleur a touché le cœur de beaucoup de gens. Tous les enfants parlaient de Guy Lafleur et voulaient être comme lui. C’était l’idole de beaucoup de Québécois, peu importe leur âge.

Quand on voyait le vent soulever les cheveux blonds de Guy en pleine accélération sur la glace, les partisans savaient que quelque chose de spécial allait se produire sur la glace. Guy Lafleur était non seulement l’un des meilleurs joueurs au monde, mais il était et sera toujours une légende.

J’ai eu l’occasion de rencontrer Guy Lafleur et de jouer contre lui. Lors du passage de l’équipe des Anciens Canadiens à Maniwaki, il y a quelques années, j’ai eu l’honneur de jouer contre mon idole de jeunesse pour la somme de 1 000 $.

Les nombreux partisans faisaient la file pour avoir l’occasion de serrer la main de Guy ou de prendre une photo avec lui. Comme le temps passait et que l’heure de la partie approchait, certaines personnes commençaient à être nerveuses, car la file d’admirateurs qui voulaient rencontrer Guy était encore longue. Tout à coup, Guy s’est levé de sa chaise et a crié aux adeptes : « Ne vous inquiétez pas, l’autobus ne partira pas pour l’aréna tant que je ne serai pas dedans! », ce qui a calmé la foule qui voulait rencontrer son idole.

J’ai rencontré beaucoup de personnes que les gens idolâtrent, peu importe leur métier, mais quand j’ai rencontré Guy Lafleur, j’ai senti que je serrais la main d’une légende, d’une personne très spéciale. Jamais je n’ai vu quelqu’un avec un profil tel que celui de Guy Lafleur traiter les admirateurs avec tant de classe.

Quand on était devant lui, c’était comme si on le connaissait depuis longtemps. Il démontrait un intérêt envers ses admirateurs qu’on ne voit pas souvent. Il leur posait autant de questions qu’il en recevait. Ce jour-là, j’ai vu un athlète, un des meilleurs de sa profession, avec tous ses trophées et ses coupes Stanley, être simplement un petit gars de la place. C’est un moment qui m’a touché et que je voulais partager avec vous.

Pendant plusieurs années, au printemps, Guy Lafleur nous a inspirés, mais ce printemps, nous lui demandons de reposer en paix, et nous le remercions pour tous ces souvenirs.

J’offre mes condoléances à toute la famille Lafleur, parce qu’elle est maintenant intronisée dans nos cœurs.

Merci.

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