PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances
Le taux d’inflation au Canada
28 avril 2022
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Sénateur Gold, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a témoigné devant le Comité sénatorial permanent des banques et du commerce. Il a reconnu que lui et ses lieutenants à la Banque du Canada avaient tout faux en ce qui a trait à l’inflation. Il a également reconnu qu’ils ont mal évalué la vigueur de l’inflation :
En janvier, nous disions que l’inflation atteindrait un sommet d’environ 5 %, et qu’on observerait en ce moment des signes de baisse. Elle est maintenant à 6,7 %, et il faudra plus de temps pour la faire baisser.
Monsieur le leader du gouvernement, allez-vous reconnaître que le premier ministre Trudeau et son gouvernement devraient commencer à suivre l’exemple du gouverneur de la Banque du Canada et admettre qu’ils se sont également trompés en matière d’inflation? En outre, conviendrez-vous également qu’il est grand temps que M. Trudeau commence à réfléchir à la politique monétaire?
Merci de votre question. Je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous dites que le gouvernement « avait tout faux ». Je crois que nous pouvons tous convenir que, tout comme le gouverneur, nous faisons des prédictions et des évaluations en fonction des meilleures données disponibles sur le moment. Toutefois, les circonstances changent et il faut revoir les évaluations, comme c’est le cas en l’occurrence.
Le gouvernement du Canada est préoccupé par la hausse du coût de la vie pour les Canadiens. Il est préoccupé par l’inflation et les répercussions qu’elle peut avoir sur le bien-être des gens et leurs attentes à l’égard de l’avenir, et il envisage d’utiliser tous les outils à sa disposition pour tenter de s’attaquer à cette grave question.
Pour corriger une erreur, il faut d’abord reconnaître qu’on en a commis une. D’après votre réponse, je constate une certaine volonté de reconnaître que le gouvernement s’est trompé dans ses calculs.
Monsieur le leader du gouvernement, cette année, la famille canadienne moyenne de quatre personnes dépensera 966 $ de plus que l’an dernier en épicerie. En mars dernier, le panier d’épicerie coûtait 8,7 % de plus que l’année précédente. Le prix des œufs est en hausse de 8,5 %, plus que le mois dernier. Le prix du lait est en hausse de 7,7 %, et celui des pâtes d’un incroyable 17,8 %. Il ne s’agit pas de produits de luxe, mais bien d’aliments de base. Ces hausses surviennent alors que les familles paient déjà plus pour le logement et le carburant et pour transporter leurs enfants à l’école et en revenir. Le gouverneur de la Banque du Canada dit maintenant que l’inflation pourrait augmenter davantage. Le mot « transitoire », qui était le préféré de la ministre des Finances, n’est certainement plus d’actualité.
Sénateur Gold, comment diable pouvez-vous défendre les politiques d’impôts et de dépenses élevés de votre gouvernement qui continuent d’alimenter l’inflation, alors que les familles sont déjà à bout de ressources?
Merci de votre question. En tant que représentant du gouvernement au Sénat, je crois savoir — et je tiens à l’affirmer catégoriquement — que l’objectif principal du gouvernement est de rendre le coût de la vie plus abordable pour les Canadiens, comme il est énoncé dans le budget de 2022 qui a été présenté récemment au Sénat.
Le gouvernement est d’avis qu’à long terme, les mesures du budget, ainsi que les autres mesures qu’il a déjà prises, contribueront à surmonter des difficultés structurelles de longue date et, à court terme, qu’elles contribueront à sensiblement améliorer les conditions de vie de plus de Canadiens. À court terme, les Canadiens peuvent avoir l’assurance qu’ils recevront le soutien du gouvernement lorsqu’ils en auront le plus besoin. Par exemple, dans le budget de 2022, on trouve toute une gamme de mesures pour contribuer à la réduction du coût de la vie, notamment 475 millions de dollars qui seront versés en 2022-2023 pour fournir un paiement unique de 500 $ aux personnes à qui l’inabordabilité du logement pose problème. Il y a d’autres mesures qui représentent toute une variété de tentatives pour régler ce problème sérieux et réel auquel les Canadiens sont confrontés.