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PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances

Le taux d’inflation au Canada

17 octobre 2022


Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.

Monsieur le leader du gouvernement, les Canadiens d’un océan à l’autre sont aux prises avec des taux d’inflation injustes. Plus que jamais auparavant, les factures de téléphone cellulaire et le prix de l’énergie, des loyers et des aliments grimpent, au point que les Canadiens de la classe moyenne sont dévastés. Nous voyons la bulle immobilière. Récemment, j’ai lu un article qui disait que Vancouver et Toronto comptent parmi les cinq villes où sévit la plus grosse bulle immobilière au monde. Imaginez! Le logement coûte plus cher dans ces villes canadiennes qu’à New York, à Londres ou à Tokyo. Tout cela parce que le gouvernement gère l’économie de manière irresponsable. Pas plus tard qu’il y a un an, le gouverneur de la Banque du Canada, le premier ministre et la ministre des Finances disaient que le gros défi qui attendait les Canadiens serait la stagnation, et non l’inflation. C’est incroyable comme ils se sont mis le doigt dans l’œil.

Je pose ma question depuis quelques semaines déjà. Qui sera tenu responsable de ce résultat dévastateur? Ne me dites pas qu’il s’agit d’un phénomène mondial, car la France, l’Autriche, le Japon, l’Arabie saoudite et l’Inde réussissent tous à maintenir un taux d’inflation beaucoup plus sain que le Canada.

Qui en est responsable? Qui assumera la responsabilité de cette catastrophe?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Merci de votre question. Le gouvernement est responsable de la forte croissance économique au pays. Il est responsable du maintien de la forte croissance du produit intérieur brut, le PIB. Récemment, la cote de crédit AAA du Canada et sa perspective économique stable ont été réaffirmées par S&P Global.

Le gouvernement est responsable et il faut lui donner du mérite, puisque le mérite et le blâme sont les deux côtés d’une même médaille; vous cherchez à jeter le blâme. Or, dans son rapport sur les perspectives économiques et financières publié récemment, le directeur parlementaire du budget affirme ceci :

Pour l’exercice en cours, 2022-2023, [le déficit budgétaire] devrait revenir à 25,8 milliards de dollars (0,9 % du PIB), si la politique demeure inchangée [...] le déficit budgétaire devrait continuer de baisser [...]

À l’aube de la crise, c’est le Canada qui avait le ratio net dette‑PIB le plus bas de tout le G7. D’ailleurs, le Canada a augmenté son avantage relatif pendant toute la pandémie.

Je crois que, même s’il est vrai et troublant que le coût de la vie cause de fortes pressions sur les ménages au pays, les Canadiens devraient être heureux que le gouvernement ait dirigé l’économie du pays pendant cette épreuve. C’est pour cette raison que le gouvernement met en place les mesures ciblées dont j’ai parlé plus tôt et dont le Sénat sera appelé à débattre.

Monsieur le leader, la seule raison pour laquelle le Canada a encore un ratio dette-PIB à peu près convenable par rapport aux autres pays, c’est que votre gouvernement a hérité du meilleur ratio dette-PIB au monde en 2015, et que celui-ci n’a cessé de diminuer au cours des sept dernières années.

De plus, vous êtes également passés maîtres dans l’art d’accumuler des dettes et des déficits records tout en faisant grimper l’inflation, ce qui porte particulièrement préjudice aux Canadiens de la classe moyenne et à ceux qui travaillent fort pour en faire partie.

Mon autre question est liée au problème de l’inflation que nous connaissons. On s’attend à ce que les coûts de l’énergie montent en flèche cet hiver. Encore une fois, vous allez dire que je cherche à trouver un coupable. Ce n’est pas le cas. J’essaie simplement de comprendre les raisons de cette situation afin que votre gouvernement puisse changer de cap.

Le Canada a récemment reçu la visite du chancelier allemand. Celui-ci a demandé au Canada de fournir davantage de gaz naturel liquéfié, ou GNL, et davantage d’énergie propre et canadienne aux Européens en cette période difficile. À l’heure actuelle, le Canada n’a ni l’infrastructure ni la capacité nécessaire pour y parvenir.

La principale raison de cette situation est que votre gouvernement a fait preuve d’une grande irresponsabilité et d’un manque de mesure à l’égard du secteur de l’énergie et de l’environnement, en adoptant notamment des mesures législatives comme les projets de loi C-69 et C-48.

Êtes-vous prêt à reconnaître que votre manque de mesure à l’égard du secteur de l’énergie et de l’environnement est à l’origine de la situation catastrophique qui se profile à l’horizon, à savoir l’augmentation des prix de l’énergie, à laquelle s’ajoute l’inflation provoquée par le gouvernement actuel?

Le sénateur Gold [ + ]

Je vous remercie de votre question. Non, je ne reconnais pas une telle chose. Avec tout le respect que je vous dois, sénateur Housakos, vous déformez la réalité économique et les faits.

Le gouvernement a adopté une politique équilibrée pour tenter de tenir adéquatement le cap du développement durable du secteur de l’énergie et de la protection de l’environnement.

Je rappelle à l’honorable sénateur que certaines des difficultés, surtout celles liées à l’exportation du gaz naturel vers nos alliés européens, un sujet dont la ministre Freeland a parlé avec éloquence dans son discours prononcé à Washington, soit dit en passant, découlent de décisions prises par Québec et d’autres provinces, qui, à tort ou à raison, jugent inacceptable que des pipelines soient construits sur leur territoire.

Cela dit, je suis encouragé par les développements au Nouveau-Brunswick, où il y a des discussions à ce sujet. Le gouvernement discute avec les promoteurs du terminal de réception de gaz naturel liquéfié de la société énergétique espagnole Repsol au Nouveau‑Brunswick. Le gouvernement est déterminé à faire ce qu’il peut pour aider ses alliés. Il est déterminé à faire ce qu’il peut pour assurer la durabilité et le dynamisme du secteur de l’énergie.

Je n’accepte tout simplement pas la prémisse de votre question, comme j’ai essayé de l’expliquer.

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