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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le Mois de l'histoire des Noirs

John Paris fils

14 février 2023


Honorables sénateurs, comme nous soulignons les récits et les réalisations de tant d’incroyables Canadiens noirs dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, j’aimerais prendre quelques instants pour rendre hommage à une personne qui représente beaucoup pour moi et pour beaucoup d’amateurs de hockey : John Paris fils.

C’était un joueur de hockey talentueux de Windsor, en Nouvelle‑Écosse, qui avait été recruté par nul autre que Scotty Bowman pour jouer dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec en 1960. À la suite d’un cruel jeu du sort, la carrière de John a été stoppée par ses combats contre la maladie de Hodgkin et d’autres problèmes de santé. Il a toutefois pu poursuivre une extraordinaire carrière d’entraîneur, faisant figure de pionnier à chaque instant.

Il a été le premier entraîneur noir de la Ligue de hockey junior majeur du Québec; le premier recruteur noir de la LNH; le premier directeur général noir d’une ligue de hockey professionnel; et le premier entraîneur noir du hockey professionnel, menant les Knights d’Atlanta jusqu’au championnat de la Ligue internationale de hockey en 1994. Toutefois, le jour où il a guidé les Riverains de Richelieu jusqu’à la Coupe Air Canada a probablement compté parmi les moments de sa carrière au hockey dont il a été le plus fier. Il a fracassé de nombreux plafonds de verre et surmonté les obstacles avec classe et excellence.

Laissez-moi vous parler un peu du caractère de l’homme. Pendant mes années de hockey mineur dans la région de Montréal, je n’ai jamais eu le privilège d’être entraîné par John. Je connaissais toutefois la légende de John Paris fils comme entraîneur dans le midget AAA et la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Ma propre carrière de joueur n’a jamais abouti non plus — pour des raisons bien différentes, bien sûr —, mais j’ai touché un peu au métier d’entraîneur. C’est ainsi que j’ai rencontré John Paris fils en 2004, lors d’une saison écourtée par le lock-out dans la Ligue nationale de hockey. Comme tout le monde dans la ligue, John essayait de se tenir occupé, alors il entraînait une équipe de la Ligue nord-américaine de hockey, à Laval. Je me suis présenté à lui à la patinoire de Laval et je lui ai demandé s’il accepterait de venir une fin de semaine pour diriger quelques pratiques de mon équipe AAA de hockey de printemps, un groupe de joueurs de 8 ans dont mon fils faisait partie. Bien entendu, lorsque j’ai approché M. Paris, je lui ai demandé très humblement quelle serait la rémunération requise pour quelqu’un ayant une telle expérience et un tel parcours professionnel. Il m’a répondu : « Leo, je serais heureux de venir. Vous pouvez me payer ce que vous voulez ou rien du tout. » Il est venu cette fin de semaine‑là et est resté six mois.

Chers collègues, permettez-moi de vous dire que je n’ai jamais vu quelqu’un qui pouvait captiver les enfants, les motiver, communiquer avec eux et leur enseigner des choses comme John le faisait. Leurs yeux s’illuminaient à la simple mention de son nom et de ses méthodes d’entraînement. Dans la suite de leur carrière de hockeyeurs, que ce soit dans le junior, au collège ou même dans la LNH pour deux d’entre eux, ils n’ont jamais oublié le temps qu’ils ont passé avec le « coach John » lorsqu’ils avaient 8 ans. Il n’était pas seulement le meilleur entraîneur de hockey noir, il était le meilleur entraîneur, point final. Plus important encore, il était une bonne personne et un être humain incroyable.

Chers collègues, j’espère que vous vous joindrez à moi pour souligner les contributions de John tant sur la glace qu’à l’extérieur en appuyant un mouvement en ligne visant à introniser John Paris fils au Temple de la renommée du hockey en tant que bâtisseur et entraîneur. Chers collègues, je vous encourage à en apprendre davantage sur cette légende du hockey canadien et à signer la pétition visant à l’admettre là où il mérite d’être, soit au Temple de la renommée du hockey de la LNH. Merci.

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