PÉRIODE DES QUESTIONS — La sécurité publique
L'ingérence étrangère
16 mai 2023
Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.
Monsieur le leader du gouvernement, la fin de semaine dernière, le ministre de la Sécurité publique de Justin Trudeau, Marco Mendicino, a admis lors d’une entrevue télévisée qu’il y avait de nouveaux postes de police illégaux du Parti communiste chinois au Canada, et qu’ils intimidaient des citoyens canadiens. Bien entendu, honorables sénateurs, le ministre a promis, sans surprise, que la GRC les fermerait sans attendre. Le problème, monsieur le leader du gouvernement, c’est qu’il y a quelques semaines à peine, le ministre a déclaré à la Chambre des communes que ces postes de police illégaux avaient déjà été fermés. Nous savons maintenant, par la voie des médias, qu’il y a dans notre ville deux postes de police illégaux du Parti communiste chinois qui sont en activité depuis des années.
La question est la suivante : lorsque le ministre a pris la parole à la Chambre des communes, a-t-il simplement fait étalage de sa totale incompétence et de celle du gouvernement en matière d’ingérence étrangère, ou tentait-il d’induire les Canadiens en erreur?
Je vais préciser ma question pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté : quand le gouvernement Trudeau et le ministre Mendicino fermeront-ils, une fois pour toutes, ces postes de police illégaux du Parti communiste chinois et, s’ils n’ont pas l’intention de le faire, pourquoi?
Comme le gouvernement l’a déclaré, et comme je l’ai déclaré au nom du gouvernement, la GRC a fait enquête et continue de faire enquête sur les allégations concernant de prétendus postes de police illégaux au Canada. Néanmoins, le gouvernement n’intervient pas dans les enquêtes de la GRC.
Le ministre et moi avons clairement affirmé dans nos déclarations que la GRC poursuit son travail d’enquête et prendra toutes les mesures nécessaires pour mettre les Canadiens à l’abri de toute ingérence étrangère sur notre territoire.
Oui. Vous avez été clair et le gouvernement l’a aussi été. Vous avez dit : « Nous allons poursuivre notre enquête. Nous continuerons d’avoir des rapporteurs spéciaux qui feront des rapports réguliers ou nous continuerons de charger des employés de la Fondation Pierre Elliott Trudeau de rédiger des rapports. »
Cependant, au bout du compte, aucune mesure n’a été prise. Des postes de police illégaux à la solde du Parti communiste chinois mènent des activités en sol canadien depuis des mois.
Par surcroît, le gouvernement a mis deux ans avant de se pencher sur le cas d’un député qui a fait l’objet de menaces — le député et sa famille ont été ciblés — de la part du Parti communiste chinois dans le cadre d’une tentative d’ingérence. Le gouvernement n’a rien fait dans ce dossier. Il a fallu deux ans avant que le gouvernement finisse par expulser la personne qui était directement responsable des menaces en question.
Les questions que j’ai à poser sont très simples. Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que le gouvernement ferme ces postes de police illégaux? Combien de temps faudra-t-il pour qu’il exige que les responsables de ces activités rendent des comptes et soient jugés avec toute la rigueur de la loi canadienne? Bref, on pourra dire que le gouvernement est sérieux dans ce dossier uniquement lorsque ces postes de police auront été fermés et que les responsables de ces activités illégales en sol canadien auront été traités avec toute la rigueur de la loi canadienne.
Il incombe à un gouvernement, à tout gouvernement responsable, de prendre des mesures appropriées, prudentes et conformes aux normes en vigueur.
Un parti de l’opposition a évidemment la prérogative de dire tout ce qu’il veut sans avoir la responsabilité d’étayer ses propos par des mesures concrètes.
Le gouvernement a été informé des allégations contre le député Michael Chong par le Globe and Mail. Une semaine plus tard, le diplomate concerné a été expulsé. Il s’agit là d’une réponse appropriée, rapide et responsable.
Le gouvernement continuera à agir de façon responsable et prudente lorsqu’il recevra des renseignements auxquels il doit donner suite.