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PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances

Les frais d'intérêt de la dette fédérale

18 mai 2023


Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Il est toujours comique de vous entendre faire la leçon au leader de l’opposition sur le respect de cette institution. La vérité, c’est que le gouvernement que vous représentez n’a cessé de manquer de respect au Parlement. Ces derniers jours, la ministre des Finances n’a pas répondu aux questions d’un député à la Chambre des communes et l’a traité de valet de son parti. Cette même ministre se présente devant un comité de la Chambre des communes — dont nous avons paralysé les travaux pendant des semaines pour que la ministre des Finances s’y présente et réponde à des questions élémentaires — et dit qu’elle en a assez des discours alarmistes des conservateurs en matière fiscale. Or, monsieur le leader, nous en avons assez de l’incompétence fiscale des libéraux.

Au bout du compte, nous posons des questions respectueuses au nom des contribuables, et on nous doit des réponses.

Je vais vous poser la même question que le parlementaire a posée à la ministre des Finances, avec le même ton respectueux. Pouvez‑vous dire aux Canadiens combien nous dépensons ou combien nous projetons de dépenser pour le service de la dette au cours du prochain exercice financier?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ + ]

Je vous remercie de la question. J’ai bien peur de ne pas avoir la réponse à cette question. Cela dit, je vous remercie de l’avoir soulevée. Je salue à tout le moins le ton que vous avez utilisé, même si je ne peux pas en dire autant du préambule de la question.

Monsieur le leader du gouvernement, le Sénat est appelé à voter sur des projets de loi budgétaires. Le Sénat approuve des projets de loi budgétaires. Vous êtes le leader du gouvernement, mais vous ne savez pas que le service de la dette se chiffre à 43,9 milliards de dollars? Je trouve cela incroyable. La situation est incroyable depuis des jours, tant à la Chambre des communes que dans cette enceinte. Lorsque les conservateurs posent une question élémentaire au gouvernement, cela met en évidence le manque de confiance des Canadiens dans l’actuel gouvernement. En réalité, au Canada, le gouvernement consacre davantage d’argent au service de la dette qu’aux transferts au titre de la santé. Voilà probablement pourquoi le gouvernement ne veut même pas parler des 43,9 milliards de dollars. C’est embarrassant et honteux.

La ministre et le gouvernement éprouvent-ils simplement un mépris total envers le Parlement et l’obligation de répondre à nos questions? En vérité, monsieur le leader du gouvernement, c’est ce qu’on voit depuis des semaines chaque fois que l’opposition tente d’obtenir des réponses à des questions élémentaires. Après sa comparution devant le comité, la ministre a accusé d’intimidation le député qui l’avait interrogée. Imaginez un peu, chaque fois que l’opposition pose des questions, on l’accuse entre autres d’intimidation et de partisanerie. Or, nous ne faisons que nous acquitter de la tâche que les Canadiens nous ont confiée en nous envoyant ici à Ottawa.

C’est aussi ce que vous faites, monsieur le leader du gouvernement. Et tous les membres du gouvernement Trudeau font de même. Vous dénigrez régulièrement notre institution parlementaire et le travail de l’opposition. Chaque fois que vous critiquez l’opposition parce qu’elle fait des reproches au gouvernement — alors que c’est le rôle fondamental qui lui incombe —, vous présentez le Parlement sous un jour très négatif.

La question que je pose, à vous et tous les membres du gouvernement Trudeau, et à laquelle j’aimerais réellement obtenir une réponse, est la suivante. Qui croyez-vous être dans cette Chambre et où croyez-vous être? C’est une question fort simple. Qui êtes-vous dans cette Chambre, quel est votre titre et où vous situez-vous?

Le sénateur Gold [ + ]

Je suis au Sénat du Canada. Je suis le représentant du gouvernement du Sénat. C’est ce que vous m’avez demandé.

Vos observations concernant le respect pour cette institution et toutes vos allégations déforment fondamentalement les propos que je répète constamment. Lorsque vous manquez de respect, à l’égard du gouverneur général par exemple, lorsque vous prêtez des intentions au premier ministre ou autrement dans la façon dont vous formulez vos questions, vous ne rendez pas justice à la gravité des problèmes que vous soulevez. Chers collègues, je l’ai dit maintes fois et je le répète. Je respecte le rôle de l’opposition. Je respecte la légitimité des questions que vous posez. Toutefois, ce que je trouve inacceptable, c’est la manière dont vous les formulez, le manque de respect dont vous faites preuve à l’égard des 68 sénateurs qui ont été nommés au moyen d’un processus transparent fondé sur le mérite en qualifiant ce processus de simulacre, ou lorsque vous dites que le rapporteur n’est qu’un écran de fumée, et je crois que les Canadiens aussi trouvent cela inacceptable.

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