PÉRIODE DES QUESTIONS — Le Bureau du Conseil privé
Le rapporteur spécial indépendant sur l'ingérence étrangère
1 juin 2023
Ma question aujourd’hui s’adresse encore une fois au leader du gouvernement libéral au Sénat.
Monsieur le leader, vous semblez vraiment vous inscrire en faux contre les questions de l’opposition officielle, comme si nous n’avions pas le droit de faire notre travail. Vous remettez en question notre intégrité et notre professionnalisme lorsque nous vous posons des questions. Je pose des questions à titre de leader du caucus conservateur, au nom des Winnipégois, de mes concitoyens manitobains et, bien sûr, de l’ensemble des Canadiens. Je fais mon travail, monsieur le leader. J’ajoute que je le fais au meilleur de mes capacités et que vous remettez en question notre droit de vous poser des questions.
Monsieur le leader, dans le cadre de votre travail, vous évoquez souvent l’importance de se plier à la volonté de l’autre endroit. Or, les députés ont voté et nous ont fait parvenir quelque chose.
Hier, monsieur le leader, une nette majorité de députés de la Chambre des communes ont voté pour démettre de ses fonctions le titulaire du poste de rapporteur spécial qui a été créé de toutes pièces par le premier ministre. Seuls les députés libéraux ont voté pour le maintenir en fonctions. Pourtant, peu après le vote, le rapporteur spécial a diffusé un communiqué dans lequel il conteste le résultat du vote et affirme qu’il ne démissionnera pas.
Monsieur le leader, n’est-il pas légèrement hypocrite de demander aux sénateurs d’accepter la volonté de la Chambre alors que le gouvernement refuse de le faire?
La réponse est non. Le gouvernement estime que dans son rapport, le rapporteur spécial a fourni de précieux renseignements aux Canadiens et que le processus public qu’il prévoit piloter, ainsi que le travail de nombreuses institutions, dont celui de l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement et du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, constituent l’approche la plus appropriée pour s’attaquer à l’ingérence étrangère.
Serait-ce que dans une société démocratique, le gouvernement n’a pas à respecter la démocratie?
Non, pas ce gouvernement-là.
Dans sa déclaration, le rapporteur spécial, qui occupe un poste créé de toutes pièces, défie l’autorité même de la Chambre. Cette déclaration a manifestement été rédigée avant le vote, tout comme le rapport a été envoyé à la traduction avant même la rencontre du rapporteur avec Erin O’Toole, dont le SCRS dit qu’il a été la cible de l’ingérence de Pékin. Le rapporteur spécial a déclaré hier que son mandat lui a été confié par le gouvernement. Voilà. C’est précisément ce que je dis depuis le début, monsieur le leader. C’est ce que nous disons. Il n’est pas indépendant. Il s’agit d’un vieil ami de la famille Trudeau et d’un membre de la fondation Trudeau. Il a été embauché à un poste créé de toutes pièces pour aider le premier ministre et son gouvernement. C’est le Bureau du Conseil privé qui s’occupe des demandes de renseignements des médias. Il n’est pas indépendant.
« Notre démocratie est fondée sur la confiance »; voilà, monsieur le leader, comment débutait la mascarade du rapporteur spécial la semaine dernière. Si ce dernier et le premier ministre peuvent aussi facilement faire fi des résultats du vote démocratique des élus, pourquoi les Canadiens devraient-ils croire le gouvernement Trudeau quand il parle d’ingérence de Pékin, ou de quoi que ce soit d’autre, quand on y pense?
Je vous remercie de votre question. Comme je l’ai déjà dit à maintes reprises et comme je m’apprête à le répéter encore aujourd’hui, le gouvernement est d’avis que le rapporteur spécial s’est acquitté de son mandat de façon exemplaire dans son rapport. Le travail qui se poursuivra dans la foulée de ce rapport sera dans l’intérêt de la population canadienne et servira à la protéger contre l’ingérence étrangère.