PÉRIODE DES QUESTIONS — Les services publics et l'approvisionnement
Le processus d'acquisition
8 novembre 2023
Sénateur Gold, hier, un comité de la Chambre des communes a entendu un témoignage dévastateur dans le cadre de son étude sur l’arnaque de la sous-traitance d’ArriveCAN. L’ancien directeur général de l’Agence des services frontaliers du Canada a accusé son supérieur de l’époque d’avoir menti au comité, en particulier sur qui avait pris la décision de faire appel à GC Strategies. Il a déclaré qu’il avait recommandé Deloitte, mais qu’on lui avait dit que cette société était au banc des punitions. Il a ajouté que son supérieur lui a précisé que la décision venait d’en haut.
Sénateur Gold, les seules personnes qui se trouvent au-dessus du supérieur du directeur général sont le président de l’Agence des services frontaliers du Canada et le ministre lui-même. Laquelle de ces personnes a décidé de non seulement faire fi des centaines d’experts en TI de la fonction publique, mais aussi de Deloitte pour privilégier des proches du Parti libéral qui se sont rempli les poches par l’entremise de GC Strategies?
Je suis sûr que nous sommes tous inquiets, honorables sénateurs. N’est-ce pas?
Qui a donné l’ordre, sénateur Gold? Est-ce le président de l’Agence des services frontaliers du Canada ou le ministre? Qui a donné l’ordre?
Je vais apporter quelques points.
D’abord, les allégations selon lesquelles un supérieur aurait menti sont très troublantes. Je n’ai pas de commentaires sur la véracité des observations d’un employé à propos de son ancien supérieur.
Comme vous le savez, chers collègues, l’Agence des services frontaliers du Canada a suspendu les contrats avec GC Strategies, Coradix Technology et Dalian Enterprises. Le gouvernement est au courant que la GRC enquête sur ces allégations.
Les inconduites de toutes sortes dans le processus d’acquisition ne sont jamais acceptables. Pour protéger l’intégrité des enquêtes en cours, le gouvernement ne fera pas d’autres observations.
Plus ça change, plus c’est pareil. L’ex‑directeur général en question a également affirmé dans son témoignage que, lorsqu’il a quitté l’Agence des services frontaliers du Canada, le montant total pour ArriveCAN auquel il arrivait était de 6,3 millions de dollars. Il a dit avoir été stupéfait d’apprendre que ce montant avait explosé pour atteindre 54 millions de dollars — c’est un Canadien de plus qui a compris que Justin Trudeau n’en vaut simplement pas le coût.
Cette explosion des coûts peut-elle être expliquée par le fait qu’on ait écarté Deloitte pour choisir GC Strategies? La personne qui a pris cette décision ne devrait-elle pas avoir à rendre des comptes, sénateur Gold? Ne croyons-nous pas en la responsabilité? Qui a pris cette décision et pourquoi ne voulez-vous pas que cette personne rende des comptes?
Toutes les circonstances entourant cette affaire, y compris la détermination de qui dit vrai, font présentement l’objet d’une enquête de la GRC. Le gouvernement et son représentant au Sénat ne feront aucun autre commentaire d’ici la conclusion de ces enquêtes.