PÉRIODE DES QUESTIONS — Le patrimoine canadien
La Société Radio-Canada
8 mai 2024
Sénateur Gold, je veux revenir à CBC/Radio-Canada parce que la société a annoncé 800 mises à pied. Le fait que CBC/Radio-Canada connaît des temps difficiles n’est pas nouveau. Les cotes d’écoute de CBC/Radio-Canada s’effondrent depuis de nombreuses années, et si elle licencie ces 800 employés, ses cotes d’écoute tomberont probablement à zéro. Vous parlez de temps difficiles, mais les seules personnes qui ont eu des temps difficiles sont les contribuables qui paient pour un service, sénateur Gold, dont ils ne veulent manifestement pas.
Ma question est très simple. Pourquoi votre gouvernement s’obstine-t-il, par idéologie, à dépenser des centaines et des centaines de millions de dollars chaque année pour un service qui n’intéresse plus les Canadiens? Ils ne sont pas au rendez-vous. Vous parlez du consumérisme comme s’il s’agissait d’une chose négative. Savez-vous ce qu’est le consumérisme? Ce sont les contribuables. Ce sont eux les consommateurs. Pourquoi votre gouvernement oblige-t-il les contribuables à payer pour un service qu’ils ne reçoivent pas et dont ils ne veulent pas? Pourquoi les forcez-vous à payer pour cela?
Je n’ai rien dit de négatif sur le consumérisme. J’ai simplement indiqué qu’un pays aussi vaste que le Canada peut choisir de soutenir, ou non, la radiodiffusion publique et non commerciale. Historiquement, le gouvernement et le Canada ont choisi d’avoir un radiodiffuseur public national, comme l’ont fait d’autres pays. Cette décision est remise en question parce que les temps changent et par ceux, si je peux utiliser vos termes, dont l’idéologie est, si ce n’est hostile — bien que ce soit peut-être un terme juste —, certainement indifférente aux valeurs et aux vertus de quelque chose qui n’est pas exclusivement animé par les forces du marché. Ce sont des choix politiques que les partis et les gouvernements ont le droit de faire.
CBC/Radio-Canada est en difficulté et elle continuera de s’efforcer d’être plus pertinente pour les Canadiens. De nombreux Canadiens apprécient encore CBC/Radio-Canada et souhaitent qu’elle soit maintenue.
Sénateur Gold, le gouvernement prétend se préoccuper de la radiodiffusion en général. Même si les radiodiffuseurs privés éprouvent des difficultés, le gouvernement subventionne un radiodiffuseur public à hauteur de 1,4 milliard de dollars, en plus de lui permettre de faire concurrence à ces radiodiffuseurs privés sur le marché de la publicité privée. Voyez‑vous le problème? Voyez-vous ce qui ne va pas? Si le gouvernement se soucie de la vigueur de la radiodiffusion, qu’il la laisse se développer et prospérer en éliminant un organe comme CBC/Radio-Canada qui ne fait qu’augmenter la concurrence sur le marché et qui est payé par le gouvernement pour concurrencer les radiodiffuseurs.
Ce que je vois, sénateur Housakos, c’est que les radiodiffuseurs publics sont confrontés à un sérieux défi en ce qui a trait à la politique publique en ce XXIe siècle. La question est simple : quelle est la manière responsable d’aborder cet enjeu? Vous et votre parti avez un point de vue particulier, que le gouvernement du Canada ne partage pas.