Le discours du Trône
Motion d'adoption de l'Adresse en réponse--Suite du débat
28 mai 2024
Honorables sénateurs, j’ai remarqué l’enthousiasme suscité dans cette enceinte lorsque le page m’a apporté mon lutrin. Je sais que vous attendez tous avec impatience le troisième épisode de mon discours sur l’héritage de M. Trudeau, intitulé « Un filet de sécurité sociale décousu ».
Honorables sénateurs, je prends la parole pour poursuivre ma série de discours sur l’héritage de Justin Trudeau. Ceux d’entre vous qui veulent prendre congé, faites-le rapidement. C’est comme un enregistreur vidéo personnel : vous pouvez l’enregistrer et le regarder plus tard.
Certes, je rêve en couleurs. J’en rêve constamment, comme beaucoup de gens. C’est peut-être votre cauchemar. C’est mon rêve.
Aujourd’hui, je veux me concentrer sur l’état du filet de sécurité sociale canadien sous le gouvernement Trudeau. Je sais que pour certains sénateurs nommés par Trudeau, le fait qu’un sénateur conservateur souligne les ratages de Justin Trudeau est une perte de temps colossale, comme nous l’avons entendu l’autre jour, ici même, lors de la période des questions. Ils préféreraient débattre de la vertu du programme libéral de 2015 et de leur esprit éclairé.
Je suis désolé de vous l’annoncer, chers collègues, mais les Canadiens souffrent. Et non, ce n’est pas une perte de temps colossale que d’énoncer les faits et de souligner la responsabilité de Justin Trudeau dans cette souffrance. C’est un fait qu’au cours des neuf dernières années, les Canadiens ont vu et senti les mailles du filet de sécurité sociale se desserrer. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un article soit publié ou qu’un reportage soit diffusé sur la situation de l’itinérance au pays, sur la quasi-impossibilité pour les Canadiens d’accéder à la propriété ou sur la demande écrasante qui met à rude épreuve les banques alimentaires.
Sous Justin Trudeau, le coût du logement a doublé, les paiements hypothécaires ont doublé et les loyers ont doublé. Après neuf ans sous la gouverne de Justin Trudeau, un Canadien sur quatre saute des repas parce qu’il n’a pas les moyens de manger trois fois par jour.
Je ne vois pas pourquoi cela ne mérite pas d’être entendu. Au cours des trois dernières années, le recours aux banques alimentaires a augmenté de 50 %. Il y a 38 % de plus d’itinérants au pays qu’en 2019. À Toronto seulement, il y a actuellement 256 campements de sans-abri. Il est de plus en plus clair que les besoins élémentaires des Canadiens vulnérables ne sont pas satisfaits dans la crise actuelle de l’abordabilité. Il est de plus en plus difficile d’acheter de la nourriture. Posséder ou louer un logement est presque impossible. Les soins de santé universels sont moins accessibles qu’avant. Nourriture, logement et soins de santé : de plus en plus de Canadiens ont du mal à satisfaire ces besoins élémentaires. Voilà le Canada que Justin Trudeau laisse derrière lui. Voilà ce qu’est l’héritage de Justin Trudeau.
Je me permets de lire quelques-uns des grands titres que l’on a vus dans les médias canadiens au cours des dernières semaines : « Un rapport indique que le Canada atteint “un tournant décisif“ et que la pauvreté s’aggrave »; « Forte hausse des cas d’insolvabilité : les Canadiens croulent plus que jamais sous les dettes »; « Un sondage révèle que la moitié des Canadiens survivent d’un chèque de paie à l’autre »; « Hausse de l’endettement : les Canadiens peinent à suivre la hausse du coût de la vie et à payer leurs factures »; « Le quart des Canadiens craignent que leur revenu ne leur permette pas de subvenir à leurs besoins de base »; « Le prix élevé de l’énergie oblige les gens à se priver de nécessités, selon Statistique Canada »; « Le stress financier affecte la santé mentale et les relations personnelles des Canadiens »; « L’insécurité alimentaire au Canada atteint un stade de crise »; « Une étude révèle que des Canadiens se rendent malades en tentant de réduire leur facture d’épicerie »; « Les banques alimentaires canadiennes sont au bord du gouffre : “La situation est insoutenable“ »; « Crise du logement. Inflation alimentaire. Prix record de l’essence. Le Canada est à la croisée des chemins »; « La plupart des Canadiens estiment que l’économie et les soins de santé se sont détériorés sous le gouvernement Trudeau »; « Le paradoxe Trudeau : les dépenses augmentent et plus de gens souffrent de la faim »; « Trudeau augmente les dépenses, mais la situation des Canadiens se dégrade ».
Il ne s’agit pas de slogans conservateurs, chers collègues, mais de manchettes tirées des médias d’information, des médias jugés acceptables par les libéraux et les sénateurs nommés par Trudeau.
Ce n’est guère étonnant. Le Canada s’appauvrit de plus en plus. Au Canada, le PIB par habitant rajusté en fonction de l’inflation a diminué de 3 % au cours des quatre dernières années. C’est une des baisses de cet indicateur de richesse les plus marquées et les plus soutenues jamais observées dans l’histoire du Canada. Le PIB par habitant a augmenté de plus de 8 % depuis 2019 aux États-Unis, alors qu’au Canada, il a diminué. Par rapport à l’économie américaine, le rendement économique du Canada accuse un retard d’une ampleur jamais observée depuis 1965.
Les politiques de Justin Trudeau ont fait fuir les investissements, réduit les chèques de paie des travailleurs et fait augmenter le coût de la vie pour tous les Canadiens. C’est à cause d’elles que nous connaissons une crise de la productivité. Si le gouvernement libéral avait poursuivi sur la même voie que le gouvernement conservateur précédent, les Canadiens seraient aujourd’hui plus riches de 4 200 $. Au lieu de cela, nous vivons une crise de l’abordabilité et de la productivité, et nous risquons de nous retrouver avec une crise de l’endettement.
Chers collègues, il est tout simplement honteux que, dans un pays aussi riche que le Canada, autant de gens ne mangent pas à leur faim et n’aient pas les moyens de se payer un repas nourrissant.
Après neuf ans sous la gouverne de Justin Trudeau, la pauvreté et l’insécurité alimentaire continuent d’augmenter. En Ontario, près d’un ménage sur cinq a du mal à mettre du pain sur la table, selon une étude publiée il y a à peine quelques mois. L’an dernier, les banques alimentaires ont dû faire face à un nombre record de 2 millions de visites en un seul mois, et on s’attend à ce que 1 million de personnes s’y ajoutent en 2024. À Toronto, une personne sur dix doit recourir aux banques alimentaires pour survivre.
Selon le bulletin scolaire de 2024 de Banques alimentaires Canada, près de 50 % des Canadiens estiment que leur situation financière est moins bonne que l’an dernier, et 25 % des Canadiens sont en situation d’insécurité alimentaire. Cela signifie que près de 10 millions de personnes iront se coucher ce soir sans savoir si elles pourront avoir trois bons repas demain.
Chers collègues, nous avons tous pris un bon petit déjeuner ce matin et nous avons mangé ce midi, mais 10 millions de personnes au pays iront se coucher ce soir sans savoir si elles pourront avoir trois bons repas demain. Voilà l’héritage que nous laisse Justin Trudeau.
En outre, selon Banques alimentaires Canada, le coût de la vie est désormais tellement élevé que les visites aux banques alimentaires ont augmenté de 50 % depuis 2021. C’est une conséquence directe des dépenses inflationnistes et des taxes du gouvernement Trudeau : des millions de Canadiens ont du mal à se maintenir à flot.
La semaine dernière, l’Armée du Salut a publié le rapport de son étude du printemps. On peut y lire que près d’un tiers des Canadiens demeurent pessimistes quant à l’avenir de leurs finances personnelles et que 25 % des Canadiens se demandent avec inquiétude si leur revenu sera suffisant pour subvenir à leurs besoins fondamentaux.
Ce rapport révèle également que près de 75 % des Canadiens ont de la difficulté à gérer des ressources financières limitées. Cette situation a contribué à la vague de Canadiens qui continuent à remettre à plus tard les services médicaux dont ils ont besoin pour des raisons financières.
Lori Nikkel, la directrice générale de Deuxième Récolte, résume bien la situation :
Les Canadiens ne sont plus en mesure de faire face à l’augmentation des prix de la nourriture. De plus en plus de personnes sont obligées de faire appel à la charité alimentaire, une solution de dernier recours. Les organismes de bienfaisance alimentaire ont déjà du mal à répondre à la demande actuelle, et beaucoup sont obligés de refuser des gens et d’ajouter leur nom à des listes d’attente croissantes pour obtenir de l’aide. Nos systèmes cèdent sous la pression.
Ce n’est pas seulement le recours aux banques alimentaires qui est alarmant. Selon Statistique Canada, en 2022, 18 % des familles canadiennes ont déclaré avoir connu l’insécurité alimentaire au cours des 12 derniers mois, comparativement à 16 % en 2021. La situation s’est aggravée depuis.
La vie devient trop chère pour les Canadiens. Selon le Rapport sur les prix alimentaires au Canada 2024, les dépenses alimentaires d’une famille de quatre personnes s’élèveront à 16 297 $, soit une augmentation de 700 $ par rapport à l’année dernière. La « Justinflation » a fait un trou dans nos poches à tous. Pour faire face à la situation, certaines familles doivent manger moins, sauter des repas ou consommer des aliments dont la date de péremption est dépassée, au risque de tomber malades.
Imaginez, cela se passe au Canada.
Chers collègues, il y a maintenant des groupes sur les médias sociaux qui expliquent comment trouver de la nourriture dans les poubelles. Nous sommes au Canada, l’un des pays les plus riches du monde...
C’était le cas auparavant.
... après neuf ans d’échec des politiques libérales.
Ce qui m’inquiète, c’est l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres au Canada. Des personnes qui ont un emploi — parfois même deux ou trois emplois — sont obligées de recourir à la banque alimentaire ou de vivre dans leur voiture. Ces personnes remplissent leur part du contrat. Elles travaillent dur et évitent les ennuis, mais la société ne leur offre qu’une vie de pauvreté, sans aucun espoir d’une vie normale. Chers collègues, cette situation est déchirante. Dépenser plus d’argent à l’épicerie pour avoir moins de nourriture, voilà l’héritage de Justin Trudeau.
Devoir sauter un repas, mettre de l’eau dans le lait ou faire les poubelles pour se nourrir, voilà l’héritage de Justin Trudeau.
Devoir faire appel à une banque alimentaire pour nourrir sa famille, même si l’on travaille 50 heures par semaine, voilà l’héritage de Justin Trudeau.
Si vous pensez que la crise de l’insécurité alimentaire est grave au Canada sous le gouvernement Trudeau, je suis au regret de vous dire que la crise du logement l’est encore plus.
Sous la direction de Justin Trudeau, les prix dans le secteur immobilier au Canada ont doublé, faisant du pays l’un des marchés immobiliers les plus chers et les plus inabordables au monde. La raison en est simple : l’offre ne suffit tout simplement pas à répondre à la demande. Vous rendez-vous compte? Nous sommes le deuxième pays au monde en superficie, mais nous n’avons pas assez de logements. C’est tout simplement ahurissant. Voilà le résultat des politiques libérales qui bâtissent des bureaucraties plutôt que des logements.
Honorables sénateurs, cela a des répercussions plus directes sur deux catégories de personnes.
Tout d’abord, le marché est devenu de moins en moins accessible aux acheteurs d’une première maison, quoique le gouvernement fédéral ait tenté de mettre en place des politiques d’aide. Par exemple, le gouvernement libéral a annoncé l’Incitatif à l’achat d’une première propriété afin d’aider les jeunes Canadiens à acheter leur première maison. Les critères d’admissibilité étaient si restrictifs que seul un petit nombre de Canadiens étaient en mesure de les remplir. En outre, la limite imposée était si basse que l’incitatif s’est exclu des marchés actifs de Toronto et de Vancouver.
En 2019, l’objectif initial était d’aider 100 000 Canadiens à acheter leur première maison. En 2022, seulement 18 291 Canadiens ont vu leur demande approuvée et ont reçu l’incitatif. Le programme a été un tel échec que le gouvernement a décidé de l’abandonner un an avant l’échéance prévue de mars 2025. Dès le départ, il était évident que les modalités de la politique seraient loin d’être satisfaisantes. Le Comité sénatorial des affaires sociales a souligné que le seuil devait être plus élevé, et les représentants de l’industrie sont allés plus loin : un tel incitatif de la part du gouvernement risquerait d’entraîner une hausse du prix des logements. Comme le gouvernement le fait régulièrement, au lieu d’admettre sa défaite et d’améliorer sa mesure législative, il s’est contenté de camper sur ses positions et de manipuler les Canadiens pendant des années avant de finalement battre discrètement en retraite et de mettre fin à son programme raté.
La deuxième catégorie de gens touchés directement par les politiques inefficaces sur le logement du gouvernement Trudeau sont les locataires. Au cours des dernières années, le marché de la location est devenu de moins en moins accessible. Selon le site Rentals.ca, le loyer demandé pour une propriété de deux chambres à coucher au Canada s’élevait en moyenne à 2 350 $ en février, soit une augmentation de 11,7 % par rapport à l’année précédente. En fait, depuis 2015, l’année où M. Trudeau et les libéraux sont arrivés au pouvoir, les loyers ont plus que doublé au Canada. Comment peut-on s’attendre à ce que les Canadiens suivent le rythme?
Quelles sont les options pour les Canadiens qui sont évincés du marché de la location? L’achat d’une maison est hors de question. Si on n’a pas de parents riches prêts à nous aider, c’est impossible. Voici ce qu’on entend et ce qu’on lit chaque semaine : il y a des campements dans toutes les grandes villes, et ce phénomène s’étend aux petites collectivités, le taux d’itinérance augmente, et les refuges sont débordés. Marie-Josée Houle, défenseure fédérale du logement au Canada, a déclaré ce qui suit à CBC News :
C’est une manifestation physique qui illustre exactement à quel point le système de logements et de lutte contre l’itinérance est défaillant d’un bout à l’autre du Canada. Des mesures urgentes s’imposent [...]
Elle a ajouté ceci : « Le gouvernement doit agir dès maintenant pour sauver des vies. »
Selon le rapport de Mme Houle, on estime que 20 à 25 % des sans-abri au pays vivent dans des campements de tentes, ce qui touche non seulement les grandes villes, mais aussi les régions rurales. Il y a de plus en plus de villages de tentes, et ils sont de plus en plus grands.
Dans ma ville, Winnipeg, Marion Willis, directrice générale de St. Boniface Street Links, affirme qu’il y a plus de campements que jamais à l’est de la rivière Rouge.
Il faut se rendre à l’évidence : les personnes qui vivent dans ces villages de tentes sont des cibles faciles pour les trafiquants de drogue, les proxénètes et autres gangs. Les sans-abri canadiens meurent dans les campements à cause de leur toxicomanie ou de l’insalubrité des lieux.
C’est incroyable.
Les libéraux prétendent qu’ils investissent de l’argent pour régler le problème. Nous entendons sans cesse dans cette enceinte que les libéraux essaient de régler ce problème à coup d’argent, mais que cela ne fonctionne pas du tout.
La vérificatrice générale a déjà déclaré que le gouvernement Trudeau n’atteindra aucune de ses cibles en matière de réduction de l’itinérance au Canada. La semaine dernière, le directeur parlementaire du budget a déclaré que, en dépit des nouvelles dépenses annuelles de 443 millions de dollars destinées à réduire l’itinérance, le nombre de sans-abri a augmenté de 20 % au pays.
Cette crise du logement est le résultat direct de l’échec des politiques de Justin Trudeau. Il a ouvert la porte à des millions de nouveaux arrivants, sans s’assurer qu’il y aurait des logements pour eux. Il maintient des bureaucraties qui empêchent la construction de nouveaux logements. Il a alimenté l’inflation, ce qui a entraîné une hausse des taux d’intérêt hypothécaires. Maintenant, il punit les propriétaires d’immeubles locatifs en augmentant les impôts sur les gains en capital.
Il n’en vaut pas le coût.
La situation ne fera qu’empirer. Nous avons récemment appris que le Bureau du surintendant des institutions financières a signalé qu’au cours des deux prochaines années, de nombreux Canadiens subiront un choc lorsqu’ils renouvelleront leur hypothèque à un taux bien plus élevé. Cela pourrait concerner jusqu’à 76 % des Canadiens qui ont encore des versements hypothécaires.
Les gens paient de plus en plus cher pour se loger, c’est ça, l’héritage de Justin Trudeau. Les jeunes Canadiens sont incapables d’acheter une maison, c’est ça, l’héritage de Justin Trudeau. Les gens sont entassés dans de petits appartements parce que les loyers sont inabordables, c’est ça, l’héritage de Justin Trudeau. Les gens vivent et meurent dans la rue en sol canadien, c’est ça, l’héritage de Justin Trudeau.
Tandis que les gens ont du mal à se nourrir et à se loger, les soins de santé au Canada sont en train de s’effondrer. Tous les paramètres imaginables montrent que les soins de santé publics au Canada n’ont jamais été dans un si mauvais état. Plus de 6 millions de Canadiens affirment ne pas avoir accès à un médecin de premier recours. Le délai d’attente médian pour un traitement médical n’a jamais été aussi long, c’est-à-dire 27,7 semaines.
Un rapport de SecondStreet.org révèle qu’entre le 1er avril 2022 et le 31 mars 2023, au moins 17 032 patients sont décédés au Canada alors qu’ils attendaient une intervention chirurgicale ou des tests diagnostiques; on parle donc de plus de 17 000 personnes en un an. En 2022, l’espérance de vie au Canada est tombée à 81,3 ans, soit un an de moins qu’en 2019.
En outre, une enquête réalisée en août 2023 par l’Association médicale canadienne a révélé que 26 % des Canadiens considéraient le système de santé en excellent ou en très bon état, alors que ce pourcentage était de 48 % en 2015. La confiance des Canadiens envers le système de santé diminue à un rythme alarmant, mais qui pourrait s’en étonner? Selon les statistiques de Santé Ontario, le temps d’attente moyen à l’urgence était de 22 heures en novembre dernier. Seuls 23 % des patients ont rencontré un médecin à l’intérieur de la cible de 8 heures.
Chers collègues, ce sont des faits. Voilà à quoi ressemble le Canada sous Justin Trudeau. Tous ces symptômes confirment que les soins de santé au Canada sont défaillants. La Loi canadienne sur la santé stipule que la politique canadienne de la santé a pour objectif de « faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacles d’ordre financier ou autre ». Les Canadiens n’ont pas accès aux services de santé, ce qui signifie que Justin Trudeau ne respecte pas la Loi canadienne sur la santé.
Certains d’entre vous qui veulent défendre leur chef, c’est-à-dire le premier ministre qui les a nommés, diront que la santé relève d’une compétence provinciale. Ma réponse est la suivante : comment les 10 provinces peuvent-elles être aussi mauvaises l’une que l’autre? De toute évidence, il y a un problème dans le système de santé au Canada, puisque notre système est un échec de St. John’s à Victoria. Le Canada dispose en ce moment du pire système de santé parmi les pays les plus riches, alors que c’est lui qui y consacre le plus d’argent.
Selon l’Institut canadien d’information sur la santé, le Canada s’est classé dernier en matière d’accès aux soins de santé primaires dans le cadre d’une enquête menée auprès de 10 pays à revenu élevé. Le Canada se classe également au dernier rang en ce qui concerne la possibilité d’obtenir un rendez-vous le jour même ou le lendemain pour voir un médecin ou une infirmière. Seuls 26 % des adultes canadiens y sont parvenus, contre 46 % en 2016.
Sur 30 pays, le Canada se classe 23e pour le nombre de lits consacrés aux soins physiques, 25e pour les examens d’imagerie par résonance magnétique, 26e pour les tomodensitogrammes et 28e pour le nombre de médecins. Tout cela n’est pas faute de moyens. Parmi les 30 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, le Canada est celui qui dépense le plus pour la santé en pourcentage du PIB.
Malheureusement, chers collègues, le niveau de soins au Canada se détériore, ce qui a des conséquences désastreuses. Les Canadiens qui ne peuvent pas consulter un médecin sont plus susceptibles de développer des complications. Des personnes qui, elles, ont eu la chance de consulter un médecin et d’obtenir un diagnostic voient leur état se détériorer ou même meurent alors qu’elles sont sur une liste d’attente. Une nouvelle normalité émerge dans le système de santé public : les soins de couloirs. Les patients attendent sur une civière de recevoir des soins parce que les hôpitaux sont en surcapacité. Il y a aussi les cas trop fréquents de gens qui se rendent aux urgences et n’obtiennent pas l’aide dont ils ont besoin.
Par exemple, en Nouvelle-Écosse, l’année dernière, Charlene Snow, une femme de 67 ans, a attendu aux urgences pendant 7 heures avant d’abandonner et de rentrer à la maison. Une heure plus tard, elle est malheureusement morte à la suite de complications.
J’ai été choqué d’entendre l’histoire de Normand Meunier, qui a demandé l’aide médicale à mourir après avoir développé une énorme plaie de lit alors qu’il était allongé sur une civière aux urgences depuis quatre jours. Ce pauvre homme a tout simplement été abandonné par le système. Comme je l’ai dit, ces problèmes touchent toutes les provinces et tous les territoires, d’un océan à l’autre.
Oui, la COVID-19 a eu lieu et a accéléré l’effondrement de notre système de santé, mais ce n’est pas une excuse pour laisser la situation s’aggraver. Cela devrait motiver le gouvernement fédéral à trouver une solution nationale pour fournir des soins de santé au Canada. Nous avons besoin de plus de médecins de famille, d’une meilleure infrastructure de soins de santé et, pour surmonter les obstacles qui empêchent les Canadiens d’avoir accès aux soins de santé dont ils ont besoin, d’un leadership fédéral.
Au lieu de collaborer avec les provinces pour innover dans les soins obstétricaux, Justin Trudeau a décidé de se battre avec elles. Ses dernières intrusions dans les soins dentaires et l’assurance-médicaments illustrent cette tendance qu’ont les libéraux à empiéter sur les compétences provinciales. Au lieu d’accélérer l’admission des travailleurs de la santé étrangers dans notre système d’immigration, Justin Trudeau a décidé de donner la priorité à d’autres groupes de nouveaux arrivants.
Par exemple, la semaine dernière, le Journal de Montréal a publié un reportage sur deux infirmiers qui ne peuvent pas travailler à Gatineau parce qu’Immigration Canada rechigne à leur accorder un permis de travail, même s’il y a un besoin urgent de leurs services. Pourquoi notre bureaucratie est-elle aussi inutile?
Au lieu de se demander pourquoi d’autres pays font mieux en matière de soins de santé et comment nous pourrions innover, Justin Trudeau refuse de moderniser la Loi canadienne sur la santé. Les libéraux restent attachés à leur vision des années 1970, selon laquelle le système de santé canadien est le meilleur au monde, mais les faits sont les faits, et nous avons pris du retard dans ce domaine. Le déclin du système de santé canadien au cours des neuf dernières années repose entièrement sur les épaules de Justin Trudeau et fera partie de son héritage.
Comme je l’ai dit, les politiques ratées des libéraux de Trudeau et leur incompétence à fournir des services aux Canadiens s’étendent à tous les ministères. Si tous les Canadiens sont touchés par les politiques figées dans l’idéologie de ce gouvernement libéral—néo‑démocrate et par l’incapacité constante de ce dernier à fournir les services les plus élémentaires, certains groupes souffrent plus que d’autres.
Le premier groupe dont je souhaite parler est celui des anciens combattants et des membres des Forces armées canadiennes.
Le traitement réservé à nos anciens combattants par le gouvernement libéral est embarrassant. Qu’il s’agisse du ministère des Anciens Combattants, qui propose le suicide assisté aux anciens combattants qui cherchent de l’aide, ou de l’absence totale de prise en charge des sans-abri, ce n’est pas ainsi que l’on remercie ceux qui ont risqué leur vie pour notre liberté ou que l’on prend soin d’eux. Selon les estimations les plus récentes, plus de 2 600 anciens combattants sont sans abri chaque année. Depuis 2018, le ministère des Anciens Combattants a en place un fonds d’urgence qui verse des subventions de 2 500 $ aux anciens combattants sans abri. Chaque année, le programme n’arrive pas à répondre à la demande.
Bien que l’objectif de la Stratégie nationale sur le logement soit de prioriser la réponse aux besoins des plus vulnérables, notamment les vétérans, elle n’a permis de loger que 277 vétérans en 4 ans. Il nous faut près de dix fois plus de logements. Plus on attend, plus la situation devient critique. Même si Justin Trudeau prétend que le logement n’est pas principalement du ressort du fédéral, le soutien aux vétérans est entièrement de son ressort. Or, d’après un rapport produit par des chercheurs de l’Université McGill, il y a un manque de leadership en ce qui a trait aux logements pour les vétérans, un enjeu dont plusieurs ministères fédéraux sont responsables sans qu’il y ait de coordination. Le filet de sécurité sociale du Canada laisse tomber les vétérans, chers collègues, et c’est à cause de Justin Trudeau. Son manque d’égard à l’endroit des militaires s’étend aux membres actifs.
Récemment, l’Ottawa Citizen titrait ceci : « Des soldats ont eu besoin de dons de nourriture à cause du manque de soutien des forces armées pendant un entraînement à Ottawa ». Le personnel du collège Willis a dû mettre en place un comptoir pour offrir des aliments aux militaires qui n’avaient rien à manger pendant un cyberentraînement spécialisé. Ils n’avaient pas été payés à temps et ils n’étaient pas admissibles aux indemnités de logement pendant qu’ils étaient à Ottawa. Que se passe-t-il dans l’armée pour que les soldats dépendent de dons de nourriture? Pourquoi nos soldats dans les États baltes sont-ils obligés d’aller s’acheter des vêtements chauds parce qu’ils sont sous-équipés? Pourquoi nos soldats doivent-ils vivre dans des tentes en raison du manque de logements décents sur certaines bases?
Dans le Canada de Justin Trudeau, les besoins fondamentaux de nos militaires, les personnes à qui nous demandons de nous défendre, ne sont pas satisfaits. Que ce soit de la nourriture, des vêtements ou un logement, nous ne pouvons pas les fournir à nos courageux militaires. Même pour eux, le filet de sécurité est en train de se défaire après neuf ans sous la gouverne de Justin Trudeau. Le cumul d’une décennie de négligence de la part du gouvernement Trudeau mène à la situation dans laquelle se trouvent les militaires aujourd’hui : ils doivent se débrouiller pendant qu’ils sont dans l’armée, mais aussi une fois leur service militaire terminé. Ce manque de respect pour ceux qui risquent leur vie pour nous fait partie de l’héritage de Justin Trudeau.
Chers collègues, les conservateurs vont changer cela. Il est temps que nous ayons un gouvernement conservateur qui s’attaque aux vrais problèmes auxquels sont confrontées les forces armées — le manque d’équipement moderne, le manque de main-d’œuvre et la baisse de moral. Nous savons tous que ce n’est pas en faisant l’étalage de leur vertu que les Forces armées canadiennes attireront de nouvelles recrues. Ce n’est pas en étant complètement woke que nous améliorerons le moral des troupes. Les conservateurs veilleront à ce que l’Armée, la Marine et la Force aérienne du Canada soient modernes et bien préparées. Il faut cesser de se contenter de figurer avec le Luxembourg au bas de la liste de l’OTAN. Il est temps d’adopter une approche sensée à l’égard des anciens combattants, des soldats, des marins et des aviateurs canadiens.
Au moins, le Luxembourg a de l’argent. Nous sommes fauchés.
Comme je l’ai dit, personne n’est à l’abri des politiques irresponsables et du manque de leadership de ce gouvernement libéral.
Les Autochtones forment un autre groupe dont le filet de sécurité a diminué au cours des neuf dernières années. Le logement des Premières Nations est une responsabilité fédérale et un autre échec manifeste de Justin Trudeau. Permettez-moi de vous lire un extrait du rapport de la vérificatrice générale sur le logement des Premières Nations :
Services aux Autochtones Canada et la Société canadienne d’hypothèques et de logement ont eu le mandat de collaborer avec les Premières Nations afin de combler les besoins de celles-ci en matière de logement d’ici 2030. Nous avons constaté que 80 % de ces besoins n’avaient pas encore été comblés, alors qu’il reste 7 ans avant 2030.
Ce n’est pas tout :
De 2018-2019 à 2022-2023, Services aux Autochtones Canada et la Société canadienne d’hypothèques et de logement ont fourni un financement pour construire 11 754 nouvelles unités de logement et réparer 15 859 unités de logement existantes dans les collectivités des Premières Nations. Cela représente 21 % des nouvelles unités de logement et 20 % des réparations apportées à des logements existants qui sont nécessaires pour combler l’écart.
Il n’y a eu aucune amélioration significative des conditions de logement dans les collectivités des Premières Nations. De 2015-2016 à 2021-2022, le pourcentage des logements nécessitant des réparations majeures est passé de 20,8 % à 19,7 %, tandis que le pourcentage des logements dans les collectivités des Premières Nations qui devaient être remplacés a augmenté, passant de 5,6 % à 6,5 %.
Chers collègues, c’est un échec lamentable sur toute la ligne en ce qui concerne le logement des communautés des Premières Nations. C’est une preuve de plus que le gouvernement libéral est un grand parleur, mais un petit faiseur.
Le logement n’est qu’un des dossiers où les libéraux de Trudeau échouent lamentablement à améliorer les infrastructures dans les réserves. La plupart des routes desservant les réserves sont dans en état horrible, et l’approvisionnement en eau potable demeure un défi. La situation n’est pas mieux dans le Nord, où les Inuits sont forcés de vivre dans des maisons trop petites et mal équipées. De plus, les prix des aliments dans le Nord atteignent des niveaux inégalés ailleurs dans le monde.
Les communautés autochtones sont un microcosme de ce qui se passe partout au pays, où la crise du logement et la crise des opioïdes et des drogues illicites s’entrechoquent. Tout comme la vérificatrice générale a remarqué, à juste titre, l’échec du gouvernement libéral en matière de logement pour les Premières Nations, les chefs autochtones et les membres de leurs communautés respectives tirent eux-mêmes la sonnette d’alarme sur la crise des opioïdes en déclarant d’innombrables états d’urgence, d’un océan à l’autre.
En mars 2023, le conseil tribal des Premières Nations de Keewatin, qui représente 11 collectivités du Nord du Manitoba, a déclaré l’état d’urgence en raison des lacunes généralisées dans la sécurité publique, les soins de santé et les infrastructures. Le chef de la Première Nation de God’s Lake a indiqué que la consommation de substances illicites est la principale crise qui persiste à ce jour. Leur unique motel a été transformé en un refuge pour sans-abri et l’ensemble des 10 chambres sont occupées.
Quelle a été la réponse du gouvernement? Services aux Autochtones Canada a accordé 300 000 $ pour financer des stratégies à court, à moyen et à long terme dans le but de remédier à la crise dans 11 collectivités. Le gouvernement a offert 300 000 $ à une population de 20 000 personnes.
Il y a aussi l’exemple de la tribu des Bloods en Alberta, qui a déclaré l’état d’urgence en raison de la crise de la dépendance aux opioïdes. Alors que le gouvernement provincial de l’Alberta a débloqué 30 millions de dollars pour créer des communautés de rétablissement dans les réserves, qui combinent les huttes de sudation et les traitements basés sur l’abstinence, le gouvernement fédéral est aux abonnés absents.
Au-delà de la toxicomanie, les conditions de vie médiocres et le découragement face à l’avenir ont engendré une crise de santé mentale au sein des communautés autochtones. Le taux de suicide est tout simplement alarmant. Le pire, toutefois, c’est que ce sont des adolescents qui se suicident. Imaginez, chers collègues, à quel point un garçon de 12 ans doit souffrir pour s’enlever la vie. En janvier, les chefs des Premières Nations ont tenu une réunion d’urgence à Ottawa pour discuter de cette crise de santé mentale qui, selon eux, pourrait encore s’aggraver.
Malgré tous les discours du gouvernement fédéral sur le renouvellement des relations avec les Autochtones du pays, la crise de la toxicomanie est un triste rappel du peu de choses que les libéraux ont accomplies et de tout ce qu’il reste à faire. Il y a encore des obstacles qui empêchent les Autochtones d’accéder à des soins de santé dans le cadre de cette épidémie de suicides qui sévit depuis des années dans leurs communautés, dans une proportion bien plus élevée qu’au sein des populations non autochtones.
Le filet de sécurité qui permet aux Autochtones de recevoir le soutien nécessaire est lui aussi plein de trous. Les communautés autochtones du Canada méritent plus qu’un jour férié en septembre dont le premier ministre peut se servir pour aller surfer à Tofino. Elles ont besoin — maintenant plus que jamais — d’un gouvernement fédéral qui collabore avec elles dans leur lutte contre les crises du logement, de la toxicomanie et du suicide en renforçant le filet de sécurité sociale.
Depuis 2015, le budget du gouvernement fédéral consacré aux affaires autochtones a doublé, mais certaines réserves doivent encore faire bouillir l’eau qu’elles consomment. Les communautés autochtones vivent toujours dans la pauvreté, dans des logements inadéquats, sans avoir accès aux services sociaux les plus élémentaires. Plus d’argent, pas de progrès : voilà la marque de commerce du gouvernement de Justin Trudeau. Au lieu de libérer le potentiel des peuples autochtones en leur permettant de tirer profit de l’exploitation des ressources sur leur territoire, et au lieu de leur fournir des emplois bien rémunérés, les libéraux de Justin Trudeau ont décidé de les maintenir dans un état de crise constant, qui les rendra dépendants du gouvernement fédéral et les maintiendra sous cette dépendance. Conséquence de cette idéologie, un trop grand nombre d’Autochtones vivent, au Canada, dans des conditions dignes du tiers-monde. Tel sera l’héritage de Justin Trudeau en ce qui concerne nos relations avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis : beaucoup de paroles, quelques joujoux clinquants — comme un jour férié — et une augmentation considérable des dépenses, mais aucun résultat. Il est clairement temps de pouvoir compter sur un nouveau dirigeant et une nouvelle approche, une approche fondée sur le bon sens et le respect mutuel, sous la gouverne d’un nouveau premier ministre conservateur.
Sous Justin Trudeau, le Canada accueille un nombre historique d’immigrants. Ces personnes sont également victimes de l’incompétence des libéraux de Trudeau. Le filet de sécurité canadien ne peut pas les protéger. Des milliers de demandeurs d’asile sont contraints de vivre dans des refuges ou dans la rue.
Dans la région de Peel, en banlieue de Toronto, le réseau de refuges fonctionne à 300 % de sa capacité; les demandeurs d’asile occupent plus de 70 % des lits et beaucoup d’autres campent dans les rues, selon le maire de Brampton, en Ontario.
Plusieurs de ces nouveaux arrivants sont contraints de recourir aux banques alimentaires. Une banque alimentaire de la région de Toronto, Feed Scarborough, a tiré la sonnette d’alarme quand le nombre de nouveaux clients de ses cinq établissements a grimpé de 112 %, une hausse spectaculaire. D’après les données démographiques, 95 % des personnes qui font appel à Feed Scarborough ne sont pas nées au Canada et moins des trois quarts, soit 72 %, sont au Canada depuis moins d’un an. Qui peut oublier les émeutes qui se sont produites à Montréal alors que des immigrants récents tentaient d’accéder à une banque alimentaire?
Même ceux qui ne vivent ici que depuis quelques années ont de plus en plus de difficulté à vivre dans le Canada de Justin Trudeau. Pour beaucoup d’immigrants, le rêve canadien est en train de tourner au cauchemar, en raison du coût élevé de la vie et de la pénurie de logements.
Que font ces gens? Ils quittent le Canada. Les chiffres de l’émigration semblent indiquer que de plus en plus de nouveaux arrivants sont contraints de renoncer à un pays qu’ils avaient choisi comme terre d’adoption.
Febby Lyan, une Singapourienne qui a immigré au Canada, a récemment publié une vidéo sur les raisons pour lesquelles on quitte le Canada, qui a été visionnée près de 400 000 fois. Pendant plus de 20 minutes, elle parle en détail de l’itinérance et de la criminalité croissantes, des occasions d’emploi limitées, de la crise de l’abordabilité qui s’aggrave. Elle exprime même quelques craintes à propos de la situation politique.
Le youtubeur derrière la chaîne Angry Canadian Immigrant as rédigé tout un livre électronique où il accuse le système d’immigration canadien d’escroquer les nouveaux arrivants. Dans une de ses vidéos les plus populaires sur les cinq principales raisons de ne pas s’installer au Canada, il affirme :
Après trois ans au Canada, je considère que c’est l’un des pays les plus surestimés au monde; impôts très élevés, coût de la vie énorme, très peu d’emplois bien rémunérés avec une concurrence folle pour les obtenir [...] pas le moindre accès aux soins de santé.
Autrefois, le Canada était l’endroit où les gens du monde entier voulaient immigrer. Aujourd’hui, ces immigrants écrivent pourquoi les gens ne devraient pas venir au Canada. Encore une fois, il ne s’agit pas d’un message conservateur, mais des conclusions d’un nombre croissant d’immigrants.
L’idée que le Canada est un piège à immigrants a même commencé à paraître dans la presse étrangère. La chaîne d’information indienne WION a diffusé un reportage intitulé « Le Canada : le rêve qui tourne au cauchemar ».
Les premiers résultats de l’examen annuel 2023 du Bureau canadien de l’éducation internationale révèlent que l’image de marque du Canada en tant que pays sûr, stable et accueillant pour les étudiants étrangers se ternit.
Le chaos règne dans le système d’immigration; voilà l’héritage de Justin Trudeau. Permettre un afflux important d’immigrants était une décision purement idéologique de la part des libéraux de Trudeau. Mais ils n’ont pas su planifier l’arrivée de ces nouveaux arrivants. Ce manque de planification a des conséquences sur le prix des logements, le système de santé et le système scolaire. De plus en plus d’immigrants se rendent compte que la vie sous la direction de Justin Trudeau n’est pas ce qu’on leur avait promis. Le gouvernement libéral a abandonné les immigrants qu’il a incités à venir au Canada; voilà l’héritage de Justin Trudeau.
Les jeunes Canadiens constituent un autre groupe que Justin Trudeau a laissé tomber. Pour ceux qui souhaitent un jour faire partie de la classe moyenne, le rêve est en train de leur glisser entre les doigts. Près de deux tiers des jeunes Canadiens ont révélé que leur situation financière, marquée par la crise du logement, affecte leur santé mentale, et que vivre d’un chèque de paie à l’autre dans le sous-sol de la maison de ses parents ne favorise pas la vie sociale.
Le Canada croule sous la dette des libéraux.
Les politiques inefficaces de Justin Trudeau ont touché presque tous les aspects de la vie des jeunes Canadiens : leurs finances, leur vie sociale, leur estime de soi et leur santé mentale.
Les jeunes Canadiens se sentent coincés et doivent attendre plus longtemps avant d’accomplir certains rites de passage dans la société. Par exemple, ils doivent attendre plus longtemps avant de quitter le nid familial, d’acheter une maison et de fonder une famille.
Avec l’augmentation soudaine de la population causée par les politiques irresponsables des libéraux en matière d’immigration, les jeunes Canadiens se retrouvent coincés comme jamais auparavant.
Selon Statistique Canada :
Ce changement peut avoir des bénéfices pour la société canadienne en augmentant le bassin de la population en âge de travailler [...] Cependant, le nombre élevé de nouveaux Canadiens en âge de travailler peut également exercer des pressions en lien avec la prestation de services à la population, le logement, les transports et les infrastructures.
Comment les jeunes Canadiens peuvent-ils être optimistes quant à leur avenir quand le gouvernement fédéral les laisse toujours tomber? Ils se heurtent constamment à des obstacles mis en place par la coalition néo-démocrate—libérale.
Les jeunes Canadiens qui rêvent de faire partie de la classe moyenne se retrouvent coincés dans une crise de l’abordabilité perpétuée par le gouvernement Trudeau. Ils ne peuvent pas quitter le nid familial en raison d’un marché du logement inabordable, et le marché locatif n’est guère plus avantageux, puisque les loyers sont tellement élevés qu’il les empêche d’épargner en vue d’une mise de fonds.
Pendant des années, la coalition libérale—néo-démocrate s’est enfouie la tête dans le sable alors que les jeunes Canadiens souffraient. Il a fallu que Pierre Poilievre et le Parti conservateur remontent dans les sondages pour que le gouvernement libéral se presse d’offrir de gros titres accrocheurs aux médias quelques semaines avant la présentation du budget de cette année.
Tout à coup, il est devenu urgent de s’attaquer aux problèmes éprouvés par les jeunes Canadiens. Justin Trudeau veut laisser croire que le gouvernement libéral se soucie réellement de la situation. Cependant, à part diviser les Canadiens en déclenchant une fausse lutte des classes et en blâmant les baby-boomers pour les conditions de vie des jeunes générations, nous savons tous que les libéraux n’accompliront rien. C’est une stratégie que le gouvernement libéral a utilisée à maintes reprises : faire semblant d’être occupé en lançant de l’argent à l’aveuglette, sans plan concret. Le premier ministre ressemble à une girouette dans un ouragan : il jette de l’argent à tout vent dans l’espoir qu’il atterrisse quelque part. Au lieu de cela, des milliards de dollars disparaissent dans la tempête.
Les Canadiens, eux, sont à court d’argent.
Les Canadiens de 18 à 34 ans souffrent. Leur avenir est sombre. Ils croient de moins en moins à la promesse qui est au cœur du contrat social du Canada : faites de bonnes études, travaillez fort et vous serez en mesure d’avoir une bonne vie, notamment un bon emploi, un domicile pour votre famille et l’assurance qu’il y aura un filet de sécurité en cas de difficulté. La décennie que Justin Trudeau aura passée au pouvoir sera perdue pour une génération de Canadiens.
Enfin, les aînés forment un autre groupe qui a souffert de l’incompétence et de l’échec des politiques des libéraux de Trudeau.
La grande majorité des aînés ont un revenu fixe. La « Justinflation » a eu des effets dévastateurs sur ces gens. Ils ne peuvent pas négocier une augmentation de leurs revenus pour compenser l’augmentation du coût de l’épicerie et du logement.
La semaine dernière, le National Post racontait l’histoire de Dorothy Bagan, qui a 75 ans. Elle a dit ceci :
J’essaie de faire très attention à mes dépenses, surtout en ce qui concerne l’épicerie. En général, une semaine entière de nourriture ne me coûte que 35 $.
Imaginez, chers collègues, elle arrive à se nourrir avec 35 $ par semaine. Comme le souligne l’article, les autres frais de Mme Bagan augmentent, y compris un paiement hypothécaire mensuel de 600 $ et près de 250 $ pour les services publics, un montant qui a presque doublé depuis la COVID. Mme Bagan résume ainsi le dilemme devant lequel les aînés sont placés : « Comme beaucoup d’aînés, mes factures ne cessent d’augmenter, mais mon revenu, lui, reste le même. » Des centaines de milliers d’aînés sont dans la même situation qu’elle.
L’automne dernier, le défenseur des aînés de Terre-Neuve-et-Labrador a indiqué que 32 % des aînés de la province n’avaient pas les moyens de payer les produits de première nécessité comme la nourriture, le loyer et les fournitures médicales. Tel est l’héritage de Justin Trudeau : un tiers des aînés n’ont pas les moyens de se procurer les produits de première nécessité.
Ces personnes ont travaillé fort toute leur vie et elles comptaient sur le système pour les aider lorsqu’elles seraient âgées, mais notre filet de sécurité les laisse tomber. Après neuf ans sous la gouverne de Justin Trudeau, la nourriture coûte de plus en plus cher. Les politiques libérales inefficaces, comme la taxe sur le carbone, font que le chauffage des logements coûte plus cher aux aînés, et l’augmentation des taux d’intérêt et des loyers nuit aux aînés les plus vulnérables.
Bien entendu, les aînés sont les principaux utilisateurs du système de santé. Ils sont les principales victimes des échecs que j’ai mentionnés précédemment. Des millions de Canadiens dépendent de la Sécurité de la vieillesse. Le gouvernement fédéral a certes augmenté le montant des prestations de Sécurité de la vieillesse en 2022, mais cette augmentation était limitée aux personnes âgées de plus de 75 ans.
Qu’en est-il des aînés de 65 à 75 ans qui vivent dans la pauvreté? Selon l’Association canadienne des individus retraités, la cohorte des 65 à 75 ans est celle qui a le plus besoin d’aide dans l’ensemble de la population âgée canadienne. Ces personnes sont complètement laissées pour compte par les libéraux de Justin Trudeau.
Le système de versement des prestations de la Sécurité de la vieillesse devait être remplacé en 2023, mais, en octobre dernier, le délai a été repoussé à 2025. Plus le délai est long, plus les systèmes de versement sont menacés. Pouvez-vous imaginer le résultat catastrophique que pourrait avoir un simple retard de 10 jours dans le versement des prestations aux aînés? Le gouvernement fédéral a supervisé la mise en place de Phénix, qui est probablement le plus grand fiasco informatique de l’histoire du Canada. Nous ne sommes pas à l’abri de cela, chers collègues.
Qui, dans cette enceinte, peut dire qu’il fait confiance à Justin Trudeau et à son équipe à 100 % pour mener à bien la modernisation de ce système?
Personne.
Je ne pense pas que même le leader du gouvernement ait une telle confiance.
Impossible.
Le rapport de la vérificatrice générale indique clairement, en noir sur blanc, que les systèmes de prestation de l’assurance-emploi et de la Sécurité de la vieillesse sont à risque de tomber en panne. Les plans sont en retard et — ô surprise — les coûts dépassent le budget.
C’est scandaleux.
Le rapport indique que le projet était estimé à 1,75 milliard de dollars en 2017. La vérificatrice générale note que, bien qu’absolument aucune prestation n’ait encore été transférée vers la nouvelle plateforme, le coût a augmenté de 43 % pour atteindre 2,7 milliards de dollars. On n’a encore rien fait.
Les temps sont durs pour les aînés. Justin Trudeau les laisse tomber. Pire encore, il les blâme pour les problèmes des jeunes Canadiens. Le « grand semeur de discorde » voudrait nous faire croire que des gens comme Dorothy Bagan, qui dispose de 35 $ par semaine pour manger, sont responsables du fait que des trentenaires vivent dans le sous-sol de la maison de leurs parents.
Chers collègues, je tiens à prendre quelques minutes pour parler du régime d’assurance-emploi. Comme je viens de le dire, le système de versement des prestations d’assurance-emploi est presque obsolète, et il y a des raisons de craindre que le gouvernement ne soit pas capable d’achever sa modernisation. Toutefois, ce n’est pas seulement le système de versement des prestations d’assurance-emploi qui doit être revu, mais le régime en tant que tel.
La Loi sur l’assurance-chômage a été adoptée en 1940, puis elle est devenue ce qu’on appelle aujourd’hui l’assurance-emploi. Elle est généralement considérée comme le principal filet de sécurité du Canada, mais elle commence à se faire vieille. Les employés et les employeurs demandent depuis des années, voire des décennies, que le régime d’assurance-emploi soit modernisé afin de mieux refléter le marché du travail d’aujourd’hui.
Lors de la pandémie de COVID-19, nous avons constaté des lacunes et des difficultés d’adaptation aux situations d’urgence. Cela aurait dû être une leçon tirée de la pandémie, et les libéraux ont promis d’agir. En fait, la lettre de mandat de la ministre de l’Emploi et du Développement de la main-d’œuvre lui demandait ceci :
Tenir compte des commentaires reçus dans le cadre des consultations sur l’avenir du programme d’assurance-emploi, présenter et commencer à mettre en œuvre d’ici l’été 2022 un plan de modernisation du programme d’assurance-emploi adapté au 21e siècle, établir un système plus robuste et plus inclusif dont tous les travailleurs peuvent bénéficier, y compris les travailleurs saisonniers et les travailleurs à l’emploi des plateformes numériques, s’assurer que le système est plus simple et qu’il est répond mieux aux besoins des travailleurs et des employeurs.
La ministre était chargée de mettre en œuvre un système d’assurance-emploi modernisé au plus tard à l’été 2022, mais le gouvernement Trudeau a décidé de ne pas aller de l’avant avec la réforme par crainte qu’elle n’entraîne une hausse des cotisations. Constatant qu’ils s’effondrent dans les sondages, les libéraux font ce qu’ils font toujours : ils privilégient leur avenir politique au détriment de l’avenir du Canada. Ils n’ont pas osé faire ce qu’il fallait et moderniser le système d’assurance-emploi. Ils se rendaient pourtant bien compte qu’il fallait le faire. L’histoire nous apprend que, quand un gouvernement est dans le champ avec l’assurance‑emploi, les électeurs sont en colère.
Au lieu de faire son travail, le gouvernement Trudeau préfère se cacher la tête dans le sable, une fois de plus.
Les réformes nécessaires de notre système d’assurance-emploi ne feront pas partie du legs de Justin Trudeau. Au lieu de cela, il incombera à Pierre Poilievre de réparer ce système, tout comme il devra réparer tant d’autres composantes du gouvernement fédéral.
Pendant que Justin Trudeau se plaît à répéter que le Canada n’est pas brisé, il est évident que les preuves dont j’ai parlé aujourd’hui — et la réalité quotidienne des Canadiens — indiquent exactement le contraire. Aujourd’hui, les Canadiens n’ont jamais été aussi nombreux à avoir de la difficulté à mettre du pain sur la table et un toit au-dessus de leur tête. Les Canadiens ne reçoivent pas les soins de santé qu’ils méritent ni le soutien du gouvernement dont ils ont besoin lorsque les temps sont durs.
Selon un récent sondage, 70 % des Canadiens sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle il semble que tout est brisé au Canada en ce moment. Ce pourcentage, chers collègues, comprend 43 % des électeurs libéraux, et 66 % des électeurs néo-démocrates.
Pauvreté en hausse, itinérance en hausse. C’est le legs de Justin Trudeau. Les gens ont du mal à se nourrir et à nourrir leur famille. Les gens doivent payer trop cher pour se loger et procurer un toit à leur famille. C’est le legs de Justin Trudeau. Le pire système de santé parmi les pays les plus riches. C’est le legs de Justin Trudeau. Les personnes les plus vulnérables de notre société sont laissées à elle-même, abandonnées par un gouvernement qui ne peut pas fournir les services les plus élémentaires. C’est le legs de Justin Trudeau. Un filet de sécurité sociale décousu, où de plus en plus de personnes sont laissées pour compte. C’est le legs de Justin Trudeau.
Les seules personnes qui ne sont pas déçues par l’état actuel du pays sont les fanatiques de Trudeau. La coalition libérale—néo‑démocrate continue de dépenser sans compter et de faire payer la note aux générations futures. Même dans les derniers mois de leur mandat, les membres de cette coalition continuent de dépenser sans compter et de faire payer la note aux générations futures.
Leur solution à tous les problèmes est de dépenser encore et encore et d’alourdir la bureaucratie au lieu d’aider les Canadiens. Chers collègues, il est temps qu’un gouvernement conservateur ramène le bon sens à Ottawa et au Canada.
Les Canadiens constatent que leur portefeuille est mis à rude épreuve, que leur famille a du mal à joindre les deux bouts et que leur collectivité est envahie par les itinérants et les toxicomanes. Ils se rendent compte que Justin Trudeau et Jagmeet Singh n’en valent tout simplement pas le coût. La bonne nouvelle, c’est que la situation était différente avant l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau et qu’elle sera différente après son départ.
Le plus tôt sera le mieux.
Il y a de la lumière au bout du tunnel, et cette lumière est de plus en plus forte. Bientôt, les Canadiens auront l’occasion — une occasion qu’ils attendent tous impatiemment — de retirer le pouvoir à l’incompétent gouvernement libéral et d’élire un gouvernement dirigé par Pierre Poilievre. Cette nouvelle équipe abolira la taxe et mettra fin à cette arnaque qu’on fait passer pour une politique environnementale. Elle fera construire plus de maisons et elle ravivera le rêve canadien de l’accès à la propriété. Elle redressera le budget de façon à garantir que les Canadiens en aient pour leur argent. Elle mettra fin aux politiques radicales qui favorisent les criminels plutôt que les victimes pour que tout le monde puisse vivre dans une collectivité sûre. Elle travaillera également avec les provinces à rebâtir un système de santé fort qui peut vous soigner quand vous en avez besoin.
Chers collègues, je pourrais parler de ce sujet, et de nombreux autres, pendant des heures, mais je dois maintenant m’arrêter. Sur ce, je propose l’ajournement du débat pour le temps de parole qu’il me reste. Merci, chers collègues.
L’honorable sénateur accepterait-il de répondre à une question?
Oui, je veux bien répondre à une question.
Merci, sénateur Plett, pour ce discours très divertissant, comme toujours. Cependant, je ne suis pas sûr que tous mes collègues ont écouté très attentivement parce que vos reproches concernant les personnes âgées semblent sonner un peu faux, étant donné que vous avez fait partie d’un gouvernement et d’un parti où le premier ministre Harper voulait faire passer l’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans. Si le sort des personnes âgées vous préoccupe tant, pourquoi ne vous êtes-vous pas opposé à cette mesure à l’époque?
Oui, c’est en effet une bonne question. Je n’ai pas pris la parole pour défendre un autre gouvernement. J’ai pris la parole pour décrire exactement ce que votre ami Justin Trudeau a fait au cours des neuf dernières années et ce qu’il continuera de faire. Une fois de plus, sur ce point, je propose l’ajournement du débat pour le reste de mon temps de parole.