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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le jour J et la bataille de Normandie

5 juin 2025


L’honorable Leo Housakos (leader de l’opposition)

Honorables sénateurs, au nom du caucus conservateur, j’adresse mes condoléances à la famille de l’honorable Marc Garneau. C’était un grand Canadien qui se conduisait toujours comme un vrai gentleman au Parlement.

Honorables sénateurs, demain, le 6 juin, est une date gravée dans notre mémoire collective. C’est le 81e anniversaire du jour J et le début de l’opération Overlord. À l’aube du 6 juin 1944, des milliers de soldats ont traversé la Manche et débarqué sur les plages de Normandie, unis par une seule mission : vaincre le Troisième Reich et rétablir la liberté en Europe.

Parmi les 150 000 soldats alliés qui ont lancé l’assaut, plus de 14 000 étaient Canadiens. Ces jeunes hommes venus de tout le pays, dont beaucoup étaient à peine sortis de l’adolescence, ont répondu à l’appel du devoir avec un courage extraordinaire, et, ce jour-là, leurs noms ont été gravés à jamais dans l’histoire. Ils ont traversé l’océan pour libérer un territoire qu’ils n’avaient jamais vu au nom des valeurs qui leur étaient chères, soit la liberté et la démocratie.

En débarquant sur les plages de la Normandie, ils savaient que chacun de leurs pas serait une victoire arrachée violemment, sous le feu mortel des MG42 et contre le mur fortifié de l’Atlantique. Ils ont néanmoins maintenu la ligne de front. Ils ont progressé, lentement et péniblement, payant de leur sang, de leur sueur et de leur courage, chaque mètre de terrain gagné. Dans cet enfer de feu et d’acier, ils ont relevé les blessés, porté les mourants et recueilli les armes tombées des mains de leurs camarades. Au cœur de cette violence s’est manifesté le meilleur de l’humanité : courage, solidarité et fraternité. Ce que ces hommes ont enduré dépasse l’imagination, mais leur humanité continue d’éclairer notre chemin. Des milliers d’entre eux ne sont jamais revenus. Leur sacrifice a été le prix de notre liberté et de la liberté des générations à venir.

En Normandie, le grondement de cette bataille résonne toujours dans le silence des tombes. Chaque pierre tombale nous rappelle ce que le Canada a donné pour redonner au monde sa liberté. Aujourd’hui, la guerre frappe à nouveau aux portes de l’Europe. Tandis que la Russie prépare une nouvelle offensive contre l’Ukraine, nous sommes solidaires du peuple ukrainien, qui incarne le même esprit de résistance que nos soldats l’ont fait pendant l’opération Overlord.

Le souvenir du jour J est plus qu’une commémoration. Il nous rappelle que la paix et la démocratie ne sont jamais garanties et qu’il faut les défendre à tout prix, même si ce prix est notre sang. Ce souvenir nous incite à soutenir ceux qui défendent leur souveraineté et à honorer, ici au Sénat, les soldats canadiens qui ont donné leur vie pour que nous puissions nous exprimer librement, aujourd’hui et tous les jours. À ceux qui servent le pays et à ceux qui ne sont jamais revenus, nous honorons votre sacrifice et vous sommes éternellement reconnaissants. N’oublions jamais.

L’honorable Marty Klyne [ - ]

Honorables sénateurs, demain marquera le 81e anniversaire du jour J, un point de bascule de la Seconde Guerre mondiale, un jour où le courage des Canadiens a changé le cours de l’histoire.

Le 6 juin 1944, plus de 14 000 Canadiens débarquaient sur la plage Juno, en Normandie. Les jeunes hommes du Regina Rifle Regiment, basé en Saskatchewan, qu’on appelle aujourd’hui le Royal Regina Rifles, comptaient parmi les premiers à atteindre le rivage. Comme bon nombre d’entre eux étaient des agriculteurs, on les surnommait affectueusement les « Farmer Johns », puis seulement les « Johns ». De combat en combat, leur fier cri de ralliement « Up the Johns! » est devenu l’un des plus célèbres de l’armée canadienne. Aujourd’hui, on dit également « Up the Johns! » quand on porte un toast à ceux qui ont servi au sein des Royal Regina Rifles pour souligner leur bravoure, leur courage et leur esprit de camaraderie.

Le régiment a débarqué sur Nan Green, la partie ouest de la plage Juno, où il s’est heurté à la résistance coriace des Allemands. Sous le commandement du lieutenant-colonel F.M. Matheson, environ 520 soldats ont progressé sous les tirs ennemis, détruit des positions fortifiées et combattu jusqu’à atteindre la ville de Courseulles-sur‑Mer.

Ils ne se sont cependant pas arrêtés là. Leur volonté de fer les a portés jusqu’à Reviers, puis jusqu’à Bretteville-l’Orgueilleuse — leur objectif final du jour J — le lendemain. Les Regina Rifles furent ainsi la seule unité alliée déployée le jour J à atteindre son objectif désigné et à le tenir.

Le 7 juin, dans ce petit village normand, ils ont repoussé une contre-attaque brutale de la 12e division blindée SS lors d’une bataille qui contribua à sécuriser la tête de pont alliée et l’avenir de l’opération Overlord. Mais ce succès a eu un coût élevé. Les Rifles payèrent un lourd tribut, avec 44 morts et 64 blessés rien que le jour J. Au cours des 55 jours de combats incessants qui suivirent, des centaines d’autres soldats ont été tués, blessés ou portés disparus au combat.

Sénateurs, l’héritage des Royal Regina Rifles perdure dans les livres d’histoire, dans une Europe libre, au sein des Forces armées canadiennes et dans nos cœurs. Il en va de même pour le courage et le sacrifice de tous les Canadiens qui ont servi pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le courage des soldats, marins et aviateurs a façonné le monde d’aujourd’hui, repoussant le fléau nazi et préservant les libertés qui nous sont chères. Cependant, le prix qu’ils ont payé nous rappelle que la guerre exige toujours un lourd tribut : en sang, en souffrance et en vies changées à jamais.

Demain, et pour toujours, nous nous souviendrons d’eux. N’oublions jamais. Up the Johns!

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