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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages

L'honorable Marie-Françoise Mégie

17 juin 2025


L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au nom du bureau du représentant du gouvernement pour rendre hommage à notre collègue l’honorable Marie-Françoise Mégie.

Sénatrice Mégie, j’ai eu le privilège d’être nommé au Sénat le même jour que vous et la sénatrice Saint-Germain. Je n’oublierai certainement jamais ce jour, tout comme vous, j’en suis certain.

Vous vous êtes jointe au Sénat après des décennies de service comme médecin de famille et professeure d’université. Il n’est donc pas surprenant que, au cours de votre séjour au Sénat, vous ayez été une ardente défenseure de la santé des Canadiens et des Canadiennes.

Qu’il s’agisse du parrainage du projet de loi C-237, Loi relative au cadre national sur le diabète, qui a joué un rôle déterminant dans l’amélioration de l’accès à la prévention et au traitement du diabète pour assurer de meilleurs résultats en matière de santé pour les Canadiens et les Canadiennes, ou de votre travail de sensibilisation et d’établissement d’un cadre national sur la drépanocytose, votre travail au Sénat continuera d’avoir des répercussions sur la vie d’innombrables Canadiens.

Sénatrice Mégie, bien que vous ayez siégé à de nombreux comités et contribué à plusieurs rapports importants, je m’en voudrais de ne pas mentionner votre travail important au sein du Comité mixte spécial sur l’aide médicale à mourir. En tant que vice-présidente du comité pendant deux législatures, votre travail a été essentiel à l’élaboration de recommandations concernant l’aide médicale à mourir et en particulier aux questions liées aux directives anticipées, à la maladie mentale, à l’état des soins palliatifs au Canada et à la protection des Canadiens et Canadiennes handicapés.

Votre contribution à cette Chambre et au Canada en général est indéniable. Vous avez été un modèle et une source d’inspiration pour de nombreux Canadiens, particulièrement au sein de votre communauté haïtienne. Je ne doute pas que vous poursuivrez cet important travail après votre départ à la retraite du Sénat.

Une fois de plus, Marie-Françoise, au nom du bureau du représentant du gouvernement, je vous souhaite une retraite bien méritée, remplie de moments précieux avec votre famille, vos amis et vos proches.

L’honorable Raymonde Saint-Germain [ - ]

Chers collègues, c’est avec émotion que je prends la parole afin de rendre hommage à notre très estimée collègue la sénatrice Marie-Françoise Mégie.

Le sénateur Gold, la sénatrice Mégie et moi avons été assermentés au Sénat le même jour, et je profite de cette occasion qui m’est donnée pour lui dire à quel point ce fut un privilège de passer ces années à ses côtés.

Tous ceux qui la connaissent savent que la sénatrice Mégie est une personne d’une grandeur d’âme et d’une empathie remarquables. Ces qualités sont jumelées à une intelligence et une humilité hors du commun. Cela fait d’elle une personne profondément humaine. Elle aura touché bien souvent personnellement plus d’un, plus d’une d’entre nous.

Très souvent, elle a choisi de mettre les autres en valeur durant son parcours au Sénat. Cela pourrait nous faire oublier l’étendue de ses propres réalisations en tant que législatrice, et ceux-ci sont d’ailleurs très nombreux. Selon moi, voici la meilleure façon de décrire la sénatrice Mégie : une femme qui ne recherche pas nécessairement l’attention, qui ne se met pas toujours au premier plan, mais qui, en coulisse, derrière le rideau, fait preuve d’une efficacité redoutable.

Tout au long de sa carrière, comme médecin de famille, professeure d’université et sénatrice, elle se sera mise au service des autres, au service du bien commun; c’était une véritable vocation, sa vocation.

Par son travail acharné, notamment dans les dossiers de l’aide médicale à mourir ou de la prévention du diabète, dans ses efforts de sensibilisation à la maladie falciforme — un mot qu’elle m’a appris à bien prononcer, et c’est plus facile pour une francophone, je l’avoue —, elle aura toujours été à l’avant-plan pour défendre les populations vulnérables.

Je songe particulièrement aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap et aux personnes en fin de vie. Elles auront eu en la sénatrice Mégie une alliée inestimable dans cette Chambre et ailleurs. En fait, durant son mandat de plus de huit ans et demi, elle aura mis sans relâche son expérience et ses grandes connaissances médicales au service de la population.

La sénatrice Mégie est également une fière représentante de sa communauté. Ayant immigré au Québec en 1976 en provenance d’Haïti, elle a toujours gardé une grande proximité avec son pays d’origine tout en devenant un modèle à suivre pour ses compatriotes, y compris ceux de la diaspora haïtienne, qui est importante au Québec. La sénatrice est aussi un modèle au pays, puisqu’elle a été la première femme noire à représenter le Québec au Sénat.

Honorable sénatrice Mégie, chère Marie-Françoise, vous pouvez être fière de l’héritage que vous nous laissez et que nous continuerons de faire fructifier. En mon nom et au nom de tous vos collègues et amis du Groupe des sénateurs indépendants, je vous souhaite ce qu’il y a de mieux pour vous et pour vos proches. Sachez que votre présence, votre sagesse et vos précieux conseils médicaux nous manqueront beaucoup.

Merci. Meegwetch.

L’honorable Leo Housakos (leader de l’opposition)

Honorables sénatrices et sénateurs, aujourd’hui, nous rendons hommage à notre chère collègue la sénatrice Marie-Françoise Mégie, une voix respectée dans cette Chambre, une femme de science et de cœur et une parlementaire profondément engagée à améliorer la vie des Canadiens.

Originaire d’Haïti et arrivée au Québec dans les années 1970, elle a su allier avec brio deux vocations : celles de la médecine et du service public. Son travail au Sénat s’est distingué par un engagement constant envers l’équité en matière de santé et les communautés vulnérables.

Elle a joué un rôle actif au Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie, où elle a incarné une voix calme, mais déterminée, une voix enracinée dans l’expérience concrète des réalités humaines, qui savait allier compétence professionnelle et sensibilité sociale.

Parmi ses contributions législatives, notons qu’elle a parrainé au Sénat le projet de loi C-237, prévoyant l’élaboration d’un cadre national sur le diabète. Ce projet de loi témoigne à la fois de sa volonté constante d’aider les autres et de son engagement à promouvoir un meilleur accès aux soins de santé à l’échelle nationale.

En tant que membre active du Comité sénatorial permanent des langues officielles, la sénatrice Mégie a défendu avec conviction les droits linguistiques des communautés francophones en situation minoritaire, tout en soulignant l’importance du bilinguisme dans les services publics, notamment en santé.

Son expérience comme immigrante francophone lui a permis d’apporter une perspective unique et précieuse aux travaux du comité, notamment lors de l’étude de la modernisation de la Loi sur les langues officielles.

L’un des derniers gestes parlementaires de la sénatrice Mégie dans cette Chambre aura été de faire adopter à l’étape de la deuxième lecture le projet de loi S-201, concernant un cadre national sur la maladie falciforme — ce n’est pas un mot facile à prononcer. Ce projet de loi illustre parfaitement la constance de son engagement envers les communautés souvent oubliées du système de soins de santé et son souci de faire progresser des dossiers porteurs d’équité jusqu’au tout dernier jour de son mandat.

Sénatrice Mégie, après toutes ces années à soigner, à enseigner et à légiférer, vous méritez amplement nos remerciements pour votre dévouement au service public.

Vous quittez cette Chambre en laissant derrière vous un héritage ancré dans la compassion, la rigueur et la recherche du bien commun.

Au nom de notre groupe de l’opposition, je vous souhaite le meilleur pour le prochain chapitre de votre vie.

Bravo, madame la sénatrice.

L’honorable Flordeliz (Gigi) Osler [ - ]

Honorables sénateurs, j’ai l’honneur de prendre la parole au nom du Groupe des sénateurs canadiens pour dire adieu à une collègue et pionnière, l’honorable sénatrice Marie-Françoise Mégie.

Première femme médecin noire et première femme médecin d’origine haïtienne nommée au Sénat, la sénatrice Mégie a pavé la voie pour beaucoup d’autres, tout en nous enrichissant de son expertise, de son humanité et de son engagement.

Tout au long de sa carrière — d’abord en tant que médecin, puis en tant que professeure et, enfin, en tant que législatrice —, la sénatrice Mégie s’est servie de ses connaissances scientifiques ainsi que de sa compassion, de sa rigueur et de son profond engagement envers le bien public. Elle est devenue une interlocutrice de confiance sur certaines des questions les plus complexes et les plus délicates auxquelles nous sommes confrontés en tant que législateurs : l’hésitation à se faire vacciner, l’aide médicale à mourir, la santé publique, les soins aux aînés, le racisme systémique et l’équité en matière de santé.

Elle n’a pas cherché à attirer l’attention, mais elle a permis à son travail d’éclairer le Sénat, en étant toujours réfléchie, toujours mesurée et toujours guidée par la réalité des patients et des gens sur le terrain.

À chaque intervention, que ce soit dans cette Chambre ou en comité, vous avez fait entendre une voix profondément ancrée dans l’expérience, la justice sociale et l’empathie.

En tant que membre active du Caucus des parlementaires noirs, vous avez joué un rôle de premier plan dans les efforts de lutte contre le racisme systémique au Canada, en appelant à des mesures concrètes et durables.

L’héritage de la sénatrice Mégie se constate également au sein de la communauté des médecins noirs, qui la considère comme l’expression d’un potentiel infini. La Dre Modupe Tunde-Byass, fondatrice de l’Association des médecins noirs du Canada, tenait à lui adresser ce message :

Félicitations pour votre départ à la retraite. Vous avez marqué la vie de beaucoup d’entre nous. Ce sont des personnes plus grandes que nature comme vous qui nous donnent la force de puiser le meilleur en nous-mêmes. J’espère que les expressions « première Noire », « première femme », « première ceci ou cela » appartiendront bientôt au passé et qu’elles laisseront place à une meilleure représentation.

Le Dr Bolu Ogunyemi, qui deviendra le tout premier président noir de l’Association médicale canadienne, vous transmet le message suivant :

Alors que je m’apprête à assumer mes nouvelles fonctions au sein de l’Association médicale canadienne, je tiens à exprimer ma gratitude envers toutes les personnes qui m’ont précédé et qui ont défriché avec courage la voie pour la communauté noire canadienne. Vous êtes une de ces défricheuses, sénatrice Mégie. Vous êtes une pionnière et vous avez illuminé la voie pour beaucoup de personnes qui ont suivi vos pas.

Chère collègue, vous nous quittez avec élégance, mais vous laissez derrière vous une grande empreinte.

Sénatrice Mégie, au nom de tous mes collègues du Groupe des sénateurs canadiens, je vous remercie pour votre sagesse, votre force tranquille et les services exceptionnels que vous avez rendus à la population canadienne.

Bonne retraite, et merci du fond du cœur.

L’honorable Amina Gerba [ - ]

Honorables sénateurs, c’est avec beaucoup d’émotion que je prends la parole aujourd’hui au nom du Groupe progressiste du Sénat pour rendre hommage à une femme, une collègue exceptionnelle, la sénatrice Marie-Françoise Mégie, qui nous quitte après presque neuf ans de service.

Première sénatrice canadienne d’origine haïtienne, elle a beaucoup fait avant son arrivée au Sénat du Canada. Elle a transformé les soins à domicile et gériatriques au Québec pendant 35 ans et a milité pour une fin de vie digne.

Marie-Françoise, vous avez apporté dans cette Chambre de la compassion, de la sagesse et une force tranquille qui nous inspire tous et toutes.

La sénatrice a fait adopter au Sénat le projet de loi S-209, faisant de la journée du 11 mars le Jour commémoratif de la pandémie à la mémoire des victimes de la COVID-19.

Elle nous laisse en héritage le projet de loi S-201 portant sur la maladie falciforme — une avancée majeure pour des milliers de Canadiens afrodescendants.

Chaque Mois de l’histoire des Noirs, la sénatrice Mégie nous a fait découvrir au Sénat des figures marquantes de la communauté noire dans la littérature, les arts, les sciences et les sports.

Toutefois, derrière la sénatrice, il y a la maman bienveillante. Après avoir reçu un appel au sujet de sa nomination, elle a demandé à ses filles Sarah et Aïda : « Est-ce que cela va vous déranger que je sois moins présente pour les petits-enfants? » La réponse fut la suivante : « Mais non, maman, vas-y. Tu le mérites et nous sommes fières de toi. »

Oui, vous avez servi votre pays avec grâce et dignité.

Pendant les missions parlementaires et parfois dans le train, j’ai découvert une Marie-Françoise pas très « connectée ». Nos fous rires face aux nombreux défis technologiques que nous avons affrontés vont me manquer. Attention! Elle va suivre des cours d’informatique pour apprivoiser les réseaux sociaux. Elle va se reconnecter avec ses passions : la décoration et la danse. Ne soyez donc pas surpris de découvrir Marie-Françoise sur TikTok très bientôt.

Chère Marie-Françoise, tous mes collègues du Groupe progressiste du Sénat vous souhaitent une excellente retraite.

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