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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Hommages

L'honorable Judith G. Seidman

19 juin 2025


L’honorable Leo Housakos (leader de l’opposition)

Honorables sénateurs, le recrutement du caucus de l’opposition se déroule si bien que l’heure est venue, selon certains, de commencer à rendre hommage aux sénateurs qui prendront leur retraite dans trois mois.

Sur une note plus sérieuse, le Sénat s’apprête à subir un coup dur. En effet, en septembre prochain, nous perdrons un membre très précieux pour cette enceinte, une personne respectée de tous.

Je parle bien sûr de la sénatrice Seidman, nommée en août 2009, soit quelques mois après moi, qui a parcouru à mes côtés ce long chemin tantôt dans le désert, tantôt dans la forêt, et qui prendra sa retraite le 1er septembre 2025. Elle a été épidémiologiste, chercheuse en santé liée au vieillissement et conseillère en services sociaux. Avant sa nomination au Sénat, elle a mené une carrière active dans la recherche en soins de santé au sein du réseau de l’Université McGill, au Québec. Elle est titulaire de plusieurs diplômes que je ne pourrai pas énumérer ici, faute de temps.

Elle a fait partie d’un certain nombre de conseils d’administration, dont celui de la McGill Society de Montréal, ainsi que du groupe de travail sur l’éducation du McGill Centre for Studies in Aging et du comité d’évaluation du programme de recherche en santé communautaire de Montréal. La liste de ses accomplissements et des distinctions qu’elle a reçues avant son arrivée au Sénat est très longue.

Honorables collègues, pendant près d’une vingtaine d’années, elle s’est illustrée au Sénat. Elle a siégé au sein d’un grand nombre de comités. La liste est d’ailleurs trop longue pour tous les énumérer. Elle a été active dans presque tous les comités du Sénat. Elle s’est illustrée à titre de présidente du Comité sénatorial permanent de l’éthique et des conflits d’intérêts des sénateurs. Nous savons tous à quel point il peut être délicat de protéger l’intégrité de notre institution. Elle l’a fait pour le Sénat et pour chacun des sénateurs avec toute l’intégrité qu’on lui connaît dans tout ce qu’elle fait.

On peut dire qu’elle n’a jamais cherché à se défiler, quel que soit le dossier, puisqu’elle s’est aussi particulièrement illustrée dans le débat sur l’aide médicale à mourir. Il s’agit d’une question qui m’a toujours déchiré et qui a fait l’objet d’un débat poignant et difficile, mais jamais politique. Il a toujours été question des personnes et de la vie, et c’est là que vous vous êtes vraiment démarquée. Vous avez pris de front le sujet, vous avez parlé du fond du cœur et vous avez très bien exposé toutes les facettes de la question.

Elle est une ardente défenseure des droits linguistiques des communautés de langue officielle en situation minoritaire — la communauté anglophone du Québec et la communauté francophone à l’extérieur du Québec —, auxquelles elle est profondément attachée. Elle a aussi toujours agi avec beaucoup d’intégrité. Peu importe le gouvernement ou l’allégeance politique, elle a toujours été cohérente, et c’est ce qui caractérise l’honorable sénatrice Judith Seidman.

Elle a également publié un livre en collaboration avec l’ancien sénateur Serge Joyal. C’était à l’occasion du 150e anniversaire du Sénat, et l’ouvrage s’intitule Réfléchir sur notre passé pour aborder notre avenir. Je vous invite tous à vous en procurer un exemplaire. C’est un travail remarquable au sujet de notre institution.

Plus important encore, la sénatrice Seidman est pour moi bien plus qu’une personnalité publique accomplie, une excellente sénatrice et une collègue. Elle est une amie, une confidente et une conseillère. Lorsque j’ai rédigé ce texte, j’ai mis le mot « amie » en gras, car nous savons tous que, dans la vie politique et publique, il y a des hauts et des bas, des moments forts et des moments difficiles. Je peux vous dire qui est Judith Seidman : lorsque vous êtes au plus bas, c’est la première personne à vous appeler. Le téléphone sonnera, et dès que vous répondrez, elle vous demandera comment vous allez et ce qu’elle peut faire pour vous aider. C’est ainsi que je me souviens de la sénatrice Seidman, et je pense que bien d’autres ici ont des histoires semblables à son sujet.

Par-dessus tout, elle aime profondément sa famille. Je sais qu’ils sont là, à la tribune. Jessica, et bien sûr Zac, votre mère a des étoiles dans les yeux dès qu’elle parle de vous, et elle n’arrête pas de parler de vous.

Oui, Steve, elle parle aussi un peu de vous.

Pour tout vous dire, Jessica, vous êtes la prunelle de ses yeux, et Zac, vous êtes sa vie.

Félicitations, Judith. Vous allez nous manquer terriblement. Vous allez manquer à toute l’institution. Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite des choses.

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Honorables sénateurs, c’est avec un réel plaisir, mais aussi le cœur lourd, que je prends aujourd’hui la parole pour rendre hommage au nom du Bureau du représentant du gouvernement à la sénatrice Judith Seidman, l’une de mes concitoyennes de Montréal et une grande amie pour bon nombre d’entre nous, y compris ma femme Nancy et moi.

Judith, avant d’arriver au Sénat, comme Leo vient de le dire, vous avez consacré votre vie à améliorer celle des Montréalais et des Canadiens en votre qualité d’épidémiologiste, de chercheuse dans le domaine des problèmes de santé causés par l’âge et de conseillère en services sociaux.

Une fois ici — encore une fois comme Leo vient de le dire —, vous avez poursuivi votre travail en défendant avec ferveur les causes sociales et la santé. J’ai toujours admiré votre perspicacité et votre expertise. Je me rappelle — et j’en ai parlé encore dernièrement — les travaux importants que vous avez menés sur les risques associés au vapotage. Vous avez appris beaucoup de choses à vos collègues sénateurs et aux Canadiens en général.

Encore une fois, le travail important que vous avez accompli au sein du Comité mixte spécial sur l’aide médicale à mourir, qui a jeté les bases de ce qui allait devenir le cadre balisant l’aide médicale à mourir, mérite d’être souligné.

Je ne tenterai pas de dresser la liste de tout ce que vous avez accompli au sein des comités, mais je tiens à souligner l’importance exceptionnelle de votre contribution au Comité permanent sur l’éthique et les conflits d’intérêts des sénateurs. Vous vous êtes acquittée de votre rôle avec un grand sens de l’honneur et beaucoup d’intégrité, et je ne peux imaginer quelqu’un de plus digne que vous pour occuper cette fonction.

Je ne saurais conclure sans saluer votre dévouement envers notre ville natale, Montréal, et notre province, le Québec. Votre engagement était évident dès votre première allocution dans cette enceinte, lorsque vous avez rendu hommage aux 14 femmes ayant perdu la vie à l’École Polytechnique. Vous avez travaillé d’arrache-pied pour nous sensibiliser aux mesures à mettre en place pour empêcher que de tels événements tragiques ne se reproduisent. Je sais que vous continuerez à redonner à votre communauté.

Sur une note plus personnelle, vous avez été l’une des premières personnes que j’ai rencontrées lors de ma première semaine en tant que sénateur de l’autre côté de la rue, au Château Laurier, en compagnie de notre ancienne collègue Nancy Greene Raine. Nancy, vous et moi sommes rapidement devenus de bons amis. Nous avons pris plus d’un verre ensemble au Château Laurier et avons développé une amitié qui a été très précieuse pour moi. J’ai toujours pu compter sur vous lorsque j’avais besoin de me confier un peu. J’espère que j’ai pu être et que je pourrai continuer d’être tout aussi présent pour vous, même lorsque nous aurons tous les deux quitté cet endroit.

Encore une fois, au nom du bureau du représentant du gouvernement, je vous souhaite une heureuse retraite. Profitez de votre temps avec votre famille, vos amis, vos proches et tous ceux qui vous aiment et vous respectent. Merci, Judith.

L’honorable Raymonde Saint-Germain [ - ]

Honorables sénateurs, nous saluons aujourd’hui l’honorable sénatrice Judith Seidman, une collègue parmi les plus émérites d’entre nous — émérite en raison de sa compétence, de ses qualités et de son dévouement. Membre active et influente de cette Chambre, la sénatrice a servi au Sénat pendant 16 ans. Ses réalisations sont nombreuses.

Sa compétence est impressionnante, en premier lieu à cause de l’étendue de ses connaissances dans les domaines des sciences sociales, de la santé, de l’éthique et de la déontologie, et j’en passe. Elle est aussi impressionnante en raison de sa solide expérience comme universitaire et chercheuse. Ses travaux ont fait leur marque et sont encore cités par de nombreux scientifiques, ici comme à l’étranger, y compris dans nos comités sénatoriaux.

Cette grande compétence a fait de notre collègue Judith une référence pour le Sénat et ses comités. Au moment de l’examen de plusieurs projets de loi complexes — et controversés —, l’opinion de la sénatrice Seidman était toujours attendue et écoutée. Quand nous étudions de tels projets de loi, nous voulons entendre des voix documentées, porteuses de rigueur et d’empathie, des voix éclairantes, s’exprimant au-dessus de la mêlée, loin de la désinformation. Des voix courageuses aussi, parce qu’elles portent parfois un point de vue différent de celui que plusieurs voudraient entendre. Depuis bientôt 16 ans, la voix de notre collègue Judith est l’une des plus fortes.

Pendant plusieurs années, j’ai eu le privilège de côtoyer la sénatrice Seidman au Sous-comité sur les ressources humaines, l’un des sous-comités du Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration. J’en étais la présidente et elle en était la vice-présidente. Comme on pouvait naturellement s’y attendre, Judith a exercé ses fonctions avec rigueur, équité et discrétion, avec le bon jugement qui la caractérise. Je vais vous avouer une chose : elle avait une telle maîtrise de ses dossiers que je m’obligeais souvent à lire et relire la documentation parce que je ne voulais pas me faire prendre à être passée à côté d’une faille ou d’une incohérence qu’elle aurait facilement relevée.

Pour moi et sans doute aussi pour tous les membres du sous-comité, elle créait un esprit d’émulation, tant et si bien que je l’ai toujours considérée comme la coprésidente du sous-comité.

Judith, je vous remercie aussi au nom des autres membres du sous-comité. Madame la coprésidente, vous allez me manquer. Votre crédibilité est telle que, pour siéger au Comité sénatorial permanent sur l’éthique et les conflits d’intérêts des sénateurs, toute notre assemblée vous a accordé sa confiance. Nous savions que nous pouvions compter sur votre bonne compréhension de notre institution, du rôle des sénateurs et du code d’éthique. Nous savions surtout que vous n’alliez jamais contrevenir aux obligations de réserve et de confidentialité qui sont le fondement même de la confiance que nous avons à l’égard des membres de ce comité.

Sénatrice Seidman, chère Judith, le temps que nous passons au Sénat est compté. Vous avez su en faire un très bon usage.

Chère Judith, au moment où vous retournez à Montréal, cette ville où vous êtes si fière de vivre, je vous dis merci et bravo. Au nom de tous les membres du Groupe des sénateurs indépendants, je vous témoigne aussi toute notre admiration et notre gratitude et je vous offre nos meilleurs vœux de bonheur.

L’honorable Scott Tannas [ - ]

Honorables sénateurs, nous approchons à grands pas de l’ajournement de l’été, et il ne reste plus que quelques jours de séance à notre collègue la sénatrice Judith Seidman. C’est avec un pincement au cœur que nous devrons lui dire au revoir dès qu’elle quittera cette enceinte, et le Sénat ne sera plus le même sans elle.

Elle est arrivée au Sénat en 2009 avec huit autres sénateurs — et ceux qui étaient là à l’époque s’en souviennent sans doute — qui affichaient une affinité extraordinaire pour un parti politique. Parmi eux figurait la sénatrice Seidman, qui accordait une grande importance aux études minutieuses, insistait sur l’objectivité et les données quantitatives et favorisait la coopération bipartisane.

Si vous voulez une preuve de sa capacité à tendre la main à ses collègues d’en face, il suffit de penser au livre qui a été mentionné plus tôt et sur lequel elle a travaillé avec le sénateur Joyal, Réfléchir sur notre passé pour aborder notre avenir : une initiative du Sénat pour le Canada. Imaginez un peu : un libéral et une conservatrice travaillant ensemble à un projet commun. C’est vraiment beau à voir.

Pour ceux que cela intéresse, le livre est actuellement en vente avec une réduction de 30 % sur Amazon.

Plus le rabais accordé au Sénat.

Le sénateur Tannas [ - ]

Plus le rabais accordé au Sénat, oui.

Je pense aussi à la fois où la sénatrice Seidman, quelques autres collègues et moi-même avons assisté aux désormais célèbres rencontres entre les sénateurs Massicotte et Greene sur la réforme et la modernisation du Sénat. Je me souviens très bien de ces réunions, où notre présence a été considérée par certains comme un acte de sédition. Quoi qu’il en soit, Judith participait activement aux discussions et cherchait toujours à trouver des moyens d’améliorer ou de changer les façons de faire de l’institution.

Avec la sénatrice Seidman, le Sénat a accueilli une ardente défenseure et une guerrière de l’accès aux soins de santé, de la lutte contre le tabagisme et le vapotage et des services à la minorité linguistique de sa province.

Quand elle a été nommée, le magazine The Canadian Jewish News a dit d’elle qu’elle était peu connue en dehors de son parti et des cercles professionnels qu’elle fréquentait. Comme les choses ont changé depuis. De nos jours, quiconque s’intéresse le moindrement au Sénat connaît la sénatrice Judith Seidman. Dès le départ, elle a fait profiter notre assemblée de ce mélange unique de rigueur intellectuelle, de compassion et de gros bon sens qui la caractérise. Quand elle prenait la parole, nous nous arrêtions et nous tendions l’oreille parce que nous savions qu’elle insufflerait sa grande sagesse et son dynamisme au débat. Elle n’a jamais eu peur de poser des questions difficiles ni de défendre ses principes avec détermination.

Nous saluons également sa contribution aux travaux du Comité des affaires sociales et du Comité sur l’éthique et les conflits d’intérêts des sénateurs. Je crois que la preuve de l’immense respect que nous avons pour vous, Judith, est que nous vous avions accordé à vous, en tant que présidente, et à vos collègues de ce comité notre entière confiance pour défendre notre réputation collective. Merci pour le travail que vous avez accompli au sein de ce comité. Dans tous les comités où vous avez siégé, beaucoup d’études ont eu à passer le « test Seidman » exigeant des conclusions solides, de bonnes données ainsi que des arguments et des recommandations logiques.

Vous laissez un legs d’intelligence, d’intégrité et d’engagement indéfectible pour la santé publique et les valeurs démocratiques.

Au nom de vos collègues du Groupe des sénateurs canadiens, je peux vous dire que vous nous manquerez et que nous vous souhaitons une merveilleuse retraite.

L’honorable Brian Francis [ - ]

Honorables sénateurs, j’ai le plaisir de prendre la parole au nom du Groupe progressiste du Sénat afin de rendre hommage à l’honorable Judith Seidman.

À l’approche de la fin d’une semaine mouvementée et fructueuse, il est bon d’avoir l’occasion de nous poser un instant dans le but de souligner et de se remémorer la carrière fructueuse et bien remplie de notre collègue au Sénat.

Pendant plus de 15 ans au Sénat, la sénatrice Seidman a fait la preuve de son engagement indéfectible envers le service public.

La sénatrice Seidman a été une ardente défenseure des dossiers sur les enjeux sociaux et la santé en participant à des initiatives telles que La science rencontre le Parlement et Femmes au Parlement; en parrainant des mesures législatives comme la Loi de Vanessa; en se consacrant à des questions importantes comme le système de soins de longue durée et le vieillissement à domicile; en exprimant ses préoccupations au sujet de la réglementation sur le vapotage et en siégeant au Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie pendant la majeure partie de son mandat au Sénat.

Au fil des ans, dans le cadre de son travail au sein du Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration et dans son rôle actuel de présidente du Comité permanent sur l’éthique et les conflits d’intérêts des sénateurs, elle a démontré sa volonté d’assurer le bon fonctionnement administratif de notre institution et nous a incités à toujours viser les plus hauts niveaux d’intégrité et de responsabilité dans notre travail et nos activités.

Je tiens aussi à souligner sa contribution importante à l’un des dossiers les plus éthiquement complexes de notre époque, celui sur l’aide médicale à mourir. En 2016, la sénatrice Seidman a participé aux travaux du Comité mixte spécial sur l’aide médicale à mourir. Cette expérience l’a certainement préparée à intervenir dans les débats sur le projet de loi C-14 et sur le projet de loi C-7. Bien que j’aie seulement pu assister à celui sur le C-7, j’ai trouvé très utile d’entendre le point de vue des sénateurs qui ont fait un énorme travail sur le C-14. En ces périodes de grande réflexion et de transformation juridique, elle a su apporter clarté, compassion et détermination à un dossier aussi complexe que personnel.

Sénatrice Seidman, nous nous souviendrons de vous pour votre sollicitude et pour l’immense respect que vous vouez aux responsabilités confiées aux sénateurs que nous sommes.

Au nom du Groupe progressiste du Sénat, je vous remercie des services que vous avez rendus à notre institution et de votre immense contribution. Nous vous souhaitons le meilleur pour les années à venir.

Wela’lin, merci.

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