La réticence face aux vaccins
Interpellation--Débat
14 mai 2019
Ayant donné préavis le 1er mai 2019 :
Qu’elle attirera l’attention du Sénat sur la réticence face aux vaccins et aux menaces correspondantes pour la santé publique au Canada.
—Honorables sénateurs, aujourd’hui, je prends la parole pour attirer l’attention du Sénat sur la réticence face aux vaccins et sur les menaces correspondantes pour la santé publique au Canada.
Étant donné qu’il s’agit de mon premier discours dans cette enceinte, je tiens d’abord à remercier les sénateurs Harder, Downe, Woo et Smith des paroles très aimables qu’ils m’ont adressées lors de mon entrée au Sénat en février dernier. Je m’en voudrais aussi de ne pas remercier la sénatrice Omidvar, qui m’a présentée au Sénat et qui m’a accueillie ici comme une amie.
Chers sénateurs, pendant toute ma carrière, je me suis efforcée d’améliorer la santé des enfants. En tant que nouvelle sénatrice, j’ai le privilège de pouvoir continuer, au Sénat, cette lutte visant à avoir un système de santé durable et de haute qualité qui repose sur des données probantes et sur les valeurs canadiennes de l’équité et de la solidarité.
J’appuie les principes de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant adoptée en 1989, alors je défendrai vigoureusement les droits des enfants au Sénat du Canada. Je préconiserai l’élaboration au Sénat de mesures législatives et de politiques appuyant cette cause et je travaillerai de concert avec bon nombre d’entre vous en ce sens.
Chers sénateurs, j’ai pratiqué la médecine au Canada pendant plus de 25 ans, mais je ne suis pas née ici. À l’instar de nombreux Canadiens et, en fait, de nombreux sénateurs, j’ai été accueillie et adoptée par le Canada et j’ai profité des occasions qui ont façonné la femme que je suis devenue.
J’ai le privilège d’habiter au Canada, un pays diversifié sur le plan ethnoculturel, riche en beauté naturelle et fondé sur des idéaux d’égalité, un pays où chacun est libre de participer à la société et à l’économie, et où tous ont un accès égal aux soins de santé. C’est aussi un endroit où il existe de profondes inégalités en matière de santé.
Dès le début de ma formation médicale, j’ai réalisé que les femmes, les filles et les enfants du Canada doivent surmonter de grands obstacles pour avoir une bonne santé et jouir d’un certain bien-être. C’est devenu le point central de mon travail de planification et de défense des droits en matière de soins de santé, afin d’améliorer l’équité en santé et d’élargir l’accès des femmes et des enfants à des soins de santé de qualité.
En tant qu’évaluatrice des services de soins de santé à l’échelle nationale et internationale, j’ai eu le privilège de travailler dans de nombreux pays à la planification des soins de santé et à l’évaluation d’organismes de santé et de services sociaux en fonction de normes d’excellence. Tout en travaillant à ce titre pour améliorer la qualité des soins de santé, j’ai vu des pays où les taux de vaccination sont faibles lutter contre des maladies évitables, et je connais les conséquences que ces maladies peuvent avoir. Il est inquiétant de constater qu’ici, au Canada, bon nombre d’entre nous ont commencé à tenir pour acquises la sécurité et la protection dont nous jouissons contre ces maladies évitables, protections que nous offre la vaccination.
La vaccination est l’une des interventions en santé publique qui a donné le plus de résultats. Grâce à la vaccination généralisée, nous avons éliminé de nombreuses maladies autrefois répandues au Canada. Jusqu’à récemment, nous aurions dit, avec une certaine assurance, que les enfants canadiens, qui ont déjà été exposés à des maladies infectieuses, courent peu de risque de contracter une infection endémique. Malheureusement, cela est en train de changer.
En 2003, les sous-ministres de la Santé fédéral, provinciaux et territoriaux ont lancé une Stratégie nationale d’immunisation, qui énonce cinq objectifs : des objectifs nationaux de vaccination, la planification des programmes d’immunisation, l’innocuité des vaccins, l’achat des vaccins et l’élaboration d’un réseau de registres d’immunisation.
Sénateurs, cela fait plus de 15 ans, mais les progrès réalisés sont insuffisants. Nous n’avons pas atteint un grand nombre de nos objectifs nationaux de vaccination. Nous n’avons pas élaboré et appliqué des calendriers nationaux de vaccination réguliers et nous n’avons pas réussi à mettre de côté les différends intergouvernementaux pour créer un réseau national de registres d’immunisation.
Bien que nous ayons réussi à rendre les vaccins sûrs et accessibles, un grand nombre de Canadiens demeurent sceptiques. De nos jours, les parents sont hésitants, ils craignent de faire vacciner leurs enfants, même lorsque des vaccins sûrs sont faciles à obtenir.
Je regrette de vous interrompre. Honorables sénateurs, comme il est 17 h 15, je dois interrompre les travaux, conformément à l’article 9-6 du Règlement. La sonnerie se fera entendre maintenant afin de convoquer les sénateurs au vote reporté à 17 h 30 sur la motion d’amendement au projet de loi C-71, Loi modifiant certaines lois et un règlement relatifs aux armes à feu.
Après le vote, la sénatrice Moodie pourra poursuivre son intervention.
Convoquez les sénateurs.