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LE SÉNAT — Le décès de Son Altesse Royale le prince Philip, duc d'Édimbourg

Hommages

20 avril 2021


L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Honorables sénateurs, j’interviens aujourd’hui pour rendre hommage à Son Altesse Royale le prince Philip, duc d’Édimbourg, qui nous a quittés le 9 avril à l’âge de 99 ans.

Le prince Philip et Sa Majesté la reine Elizabeth II ont été mariés pendant 73 ans. Leur présence au sein du Commonwealth, et plus particulièrement au Canada, était constante depuis leur première visite au pays ensemble en 1951, visite au cours de laquelle le prince Philip a prononcé son premier discours en public.

Le prince Philip a été le compagnon et le conseiller de tous les instants de notre souveraine. Avant leur mariage, et avant sa retraite de la Royal Navy en 1952, il était le plus jeune lieutenant à avoir obtenu le commandement d’un navire. Au moment de son décès, le 9 avril, il comptait parmi les derniers vétérans de la Deuxième Guerre mondiale toujours en vie. Pendant l’invasion de la Sicile, en 1943, il a sauvé le HMS Wallace en leurrant les bombardiers ennemis loin du navire grâce à un écran de fumée.

Le prince Philip a appris à piloter en 1952 et a obtenu son brevet de pilote de la Royal Air Force en 1953. Il a accumulé 5 986 heures de vol sur 59 différents modèles d’avions avant son dernier vol en 1997. À une certaine époque, il était qualifié pour piloter tous les types d’aéronefs en service au Royaume-Uni, y compris des hélicoptères.

Le prince Philip a été un invité régulier et bienvenu au Canada. Il nous a rendu visite plus de 70 fois. Il entretenait des liens étroits et chaleureux avec les Forces armées canadiennes, qui lui ont décerné 11 nominations honorifiques. Il était également colonel en chef honoraire de six unités canadiennes.

Plus que tout, Son Altesse Royale le prince Philip, duc d’Édimbourg était l’époux, le compagnon et le conseiller de notre chef d’État, la reine Elizabeth II. Lors de son accession au trône, le prince Philip est devenu le vassal dévoué de la jeune reine, et pendant 70 ans, il a appuyé son règne. Il est tout indiqué de reprendre les paroles que Sa Majesté a prononcées lorsqu’elle a porté un toast en son honneur lors de leur 50e anniversaire de mariage :

[...] c’est simple, il a été ma force et mon soutien pendant toutes ces années. Toute sa famille, ce pays, beaucoup d’autres pays et moi-même avons envers lui une dette plus grande qu’il ne le prétendra jamais ou que nous ne le saurons jamais.

Au nom du Sénat du Canada, j’offre mes sincères condoléances à ses enfants, à ses petits-enfants, à ses arrière-petits-enfants et, surtout, à son épouse, la reine Elizabeth II. Merci.

L’honorable Donald Neil Plett (leader de l’opposition) [ - ]

Honorables sénateurs, le 9 avril, le prince Philip, duc d’Édimbourg, est décédé. Depuis, le monde est en deuil, aux côtés de la famille royale. Comme nous rendons hommage à la vie du prince Philip aujourd’hui, j’aimerais souligner son profond attachement à la reine et ses liens solides avec le Canada.

Tout au long de sa vie, le prince Philip s’est dévoué aux causes qui lui tenaient à cœur, comme son rôle de père de quatre enfants et les programmes britanniques visant à promouvoir les loisirs de plein air, la conservation de l’environnement et l’éducation de qualité. Cependant, ce sont les sacrifices qu’il a accepté de faire pour devenir le compagnon farouchement loyal de la reine Elizabeth II qui reflètent le mieux son dévouement. Avant de rencontrer la reine, le prince Philip avait été officier dans l’armée britannique pendant des années et était un véritable passionné de la marine. Quelque temps après leur mariage, en 1947, Elizabeth a été couronnée reine d’Angleterre, en 1952. Au lieu de poursuivre sa carrière dans la marine, il s’est mis au service de la reine. Le prince Philip était un compagnon solide comme le roc et un homme authentique, qui avait renoncé à ses rêves pour respecter les vœux de mariage qu’il avait prononcés. Honorables sénateurs, quelle marque d’amour incroyable.

Le prince Philip entretenait aussi des liens étroits avec notre pays. Il est venu plus de 70 fois au Canada entre 1950 et 2013. Il avait reçu le grade honorifique de colonel en chef dans les forces canadiennes. Des Canadiens qui ont eu la chance de le rencontrer, ce qui n’a pas été mon cas, le décrivent comme une personne terre-à-terre, franche et joviale, qui a visité le pays d’un océan à l’autre. S’il a fait excellente impression partout au pays, nul doute que les Canadiens ne l’ont pas non plus laissé indifférent. Josh Traptow de la Ligue monarchiste du Canada a rapporté, dans les médias qui couvraient le décès du prince Philip, qu’à son avis, chaque fois que la reine et le prince venaient au Canada, ils se sentaient comme chez eux.

En tant que Canadien, je suis fier que notre pays, fort et libre, soit devenu un second foyer pour le couple royal quand il se trouvait de l’autre côté de l’Atlantique. À titre de parlementaires du Canada, pays membre du Commonwealth britannique, nous exprimons nos condoléances à la reine Elizabeth II et à la famille royale à l’occasion du décès du prince Philip. Nos pensées et nos prières les accompagnent dans leur deuil d’un époux, d’un père ou d’un grand-père. Que son âme repose en paix!

Honorables collègues, les funérailles de Son Altesse Royale le prince Philip, duc d’Édimbourg, ont eu lieu le samedi 17 avril, à la chapelle Saint-Georges, dans l’enceinte du château de Windsor. Le prince Philip avait lui-même planifié en grande partie les arrangements funéraires, notamment en ce qui a trait aux pièces musicales choisies, qui comprenaient plusieurs pièces étroitement liées à son service dans la marine, dont la pièce « Père éternel, Sauveur tout-puissant ». Au Canada, la carillonneuse du Dominion a joué cet hymne au carillon de la tour de la Paix. Voici le premier couplet :

Père éternel, Sauveur tout-puissant,

Toi qui as maîtrisé les eaux tumultueuses de l’océan

Et ses vagues redoutables, que tu as pu contenir,

En leur imposant les limites à ne pas franchir,

Écoute ceux qui t’implorent de les aider

Quand en pleine mer ils courent un grave danger.

Cet hymne n’est pas sans rappeler de bien des façons la période que nous vivons et la vie qu’a menée Son Altesse Royale, car le prince Philip a commencé sa vie en exil, il a servi dans la Marine royale, et pendant 73 ans, il a été un appui solide pour notre monarque, Sa Majesté la reine.

Lors de la cérémonie commémorative à Ottawa, on a pu entendre une pièce musicale intitulée « Son service royal prend fin », composée expressément pour l’occasion par Nadia Pona, maître de 2e classe de la Marine royale canadienne. La pièce célèbre la vie du prince Philip et rend hommage à la carrière de Son Altesse Royale dans la marine et à ses liens particuliers avec les Forces armées canadiennes.

Toujours dans le domaine maritime, rappelons que le prince Philip a contribué à la création du Musée maritime de la Colombie-Britannique. En effet, après sa première visite dans la province en 1951, il a communiqué avec le musée de Greenwich pour lui demander d’envoyer une collection d’objets à la Colombie-Britannique afin qu’elle mette sur pied un nouveau musée maritime.

Le prince Philip est venu 12 fois dans ma province, la Colombie-Britannique. Voici quelques-unes de ses visites les plus marquantes. En 1954, il est venu à Victoria; il a assisté aux Jeux de l’Empire britannique et du Commonwealth à Vancouver, où un coureur a pour la première fois couru un mille en moins de quatre minutes; et il a versé le premier lingot d’aluminium à la nouvelle fonderie de Kitimat. En 1971, alors que la Colombie-Britannique célébrait ses 100 ans dans la Confédération, les visiteurs royaux ont navigué de Vancouver à Victoria sur le yacht royal Britannia. En 2002, le prince Philip est venu pour la dernière fois en Colombie-Britannique. Ce séjour de 11 jours au Canada concluait une grande tournée autour du Commonwealth à l’occasion du jubilé d’or de la reine, qui célébrait 50 ans de règne. La reine avait alors dévoilé un vitrail placé dans l’édifice de l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique à Victoria. Elle avait aussi fait une mise au jeu pendant un match hors concours de la LNH à Vancouver, match remporté bien sûr par les Canucks. Nous offrons à Sa Majesté la reine et à la famille royale nos plus sincères condoléances.

L’honorable Jane Cordy [ - ]

Honorables sénateurs, nous célébrons et commémorons aujourd’hui la vie de Son Altesse Royal le prince Philip, duc d’Édimbourg.

Le prince Philip est resté aux côtés de la reine Elizabeth pendant plus de 70 ans, ce qui en fait la personne ayant occupé le plus longtemps les fonctions de consort d’un souverain britannique. Il s’est consacré au service public durant toutes ces années. Au cours de sa vie, il s’est associé à plus de 900 organismes de bienfaisance, encourageant tout particulièrement ceux qui visaient la protection de l’environnement, la santé mentale et le bien-être des jeunes, et le sport. De toutes ses œuvres de bienfaisance, le Prix du Duc d’Édimbourg, qu’il a lui-même fondé, en est peut-être l’exemple le plus remarquable. Il s’agit d’un programme international qui permet aux jeunes âgés de 14 à 24 ans de surmonter des défis, de les encourager et de reconnaître leur accomplissement. Le prix est décerné au Canada depuis 1963 et a aidé plus de 500 000 jeunes Canadiens à réaliser leur potentiel. Deux de nos anciens collègues du Sénat, Trevor Eyton et Joseph Day, ont siégé au conseil d’administration du Prix du Duc d’Édimbourg.

Selon beaucoup de gens, un des plus grands accomplissements du prince Philip était son soutien sans failles pour la reine au cours de son règne. En rendant hommage à son mari lors de leur 50e anniversaire de mariage, la reine Elizabeth II a déclaré ceci :

C’est une personne qui n’accepte pas facilement les compliments, mais, tout simplement, il a été ma force et mon point d’ancrage pendant toutes ces années. Nous avons tous — l’ensemble de sa famille, ce pays et bien d’autres, et moi-même — envers lui une dette plus grande qu’il ne le prétendrait jamais, ou que nous ne le saurons jamais.

Le duc d’Édimbourg a fait cinq visites officielles dans ma province, la Nouvelle-Écosse. La première a eu lieu en 1951, lorsqu’il a accompagné la princesse Elizabeth dans le cadre d’une tournée pancanadienne. Le couple avait été accueilli par des milliers de Néo-Écossais enthousiastes alors qu’il voyageait en train d’Amherst à Truro et Halifax. Bien que ce fût là sa première visite royale officielle en Nouvelle-Écosse, le prince Philip y était déjà venu plusieurs années auparavant. En effet, durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il était jeune officier dans la Marine royale, il s’était rendu à Halifax pendant la bataille de l’Atlantique. En tant qu’ancien officier de marine, il était tout indiqué que sa dernière visite officielle en Nouvelle-Écosse ait eu pour but de souligner le 100e anniversaire de la Marine royale canadienne en 2010.

Honorables sénateurs, au nom de tous les Néo-Écossais et du Groupe progressiste du Sénat, je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances à Sa Majesté la reine Elizabeth II et à tous les membres de la famille royale. Merci.

L’honorable Pamela Wallin [ - ]

Honorables sénateurs, la reine a déjà souligné affectueusement que le prince Philip était bien connu pour ne pas faire de compliments et ne pas souhaiter en recevoir. Pourtant, lorsqu’une jeune princesse Elizabeth a déclaré qu’elle était attirée par la franchise et l’indépendance de Philip, ce dernier lui a répondu :

Avoir été épargné pendant la guerre et avoir vu la victoire [...], être tombé amoureux complètement et sans réserve, fait que tous les problèmes personnels et même ceux du monde semblent petits et insignifiants.

Leur mariage était un choix. Il a volontairement renoncé à ses titres royaux et à sa carrière dans la marine pour assumer son rôle de prince consort, qu’il a développé et défini en dirigeant et en réformant les maisons royales et en gérant des personnes, y compris celles qui, en se mariant, accèdent à la famille royale et aux devoirs qui s’y rattachent.

Lorsqu’il était jeune homme, le prince Philip a surmonté beaucoup de traumatismes familiaux et de nombreuses pertes, la pire étant peut-être l’assassinat de son oncle lord Mountbatten. Par conséquent, lorsque mon ancien collègue de CTV, Norm Perry, a mentionné qu’une imposante escorte assurait la protection du prince, celui-ci s’est brusquement levé et a quitté le plateau de l’entrevue. Il estimait que les médias devaient comprendre la nécessité de cette protection, vu les menaces qui pèsent constamment sur sa famille.

Son Altesse Royale n’aimait pas être constamment pourchassée par les médias. Au cours d’une visite dans les Caraïbes, il a dit ceci à la directrice d’un hôpital : « Vous avez les moustiques. Moi, j’ai la presse ». Lors d’une réception organisée pour le jubilé de diamant, il a exigé de savoir pourquoi le rédacteur en chef d’un tabloïd était présent. L’homme a répondu que c’était parce qu’on l’avait invité, ce à quoi le prince Philip a répliqué : « Vous n’étiez pas obligé de venir ».

Il est vrai que cet homme était le digne représentant d’une époque révolue, et, parfois, ses propos pouvaient choquer, voire même offenser les gens. Cependant, cet homme était reconnu pour exprimer réellement le fond de sa pensée. Il n’était pas tendre avec les imbéciles. L’un des biographes de la reine a qualifié le prince Philip d’homme intelligent à « l’esprit avant-gardiste »; il a été l’un des premiers adeptes des ordinateurs et du courrier électronique. Il aimait la peinture et l’observation des oiseaux. En outre, il se consacrait à améliorer l’éducation, surtout l’enseignement des sciences et des technologies, et il s’intéressait à la sauvegarde des forêts tropicales des décennies avant que cela ne devienne à la mode. Il a exercé la présidence internationale du Fonds mondial pour la nature, et son programme international de reconnaissance a permis à plus de 6 millions de jeunes adultes de participer à des projets axés sur le service communautaire et le développement du leadership.

Le prince Philip a été l’un des membres de la famille royale les plus occupés avec plus de 22 000 apparitions publiques à titre individuel et des milliers d’autres en compagnie de son épouse. J’ai même eu l’honneur de les rencontrer tous les deux plus d’une fois. Le jour de son 90e anniversaire, la reine Elizabeth lui avait conféré le titre de Lord Grand Amiral, c’est-à-dire de commandant en chef de la Marine royale, de façon à boucler la boucle après qu’il eut renoncé à sa carrière dans la marine pour se marier avec sa belle princesse, qui a dit de lui qu’il était « sa force et son soutien ».

Demain, la reine célébrera son 95e anniversaire, son premier anniversaire sans son cher compagnon des 73 dernières années. Nous ne pouvons que vous remercier tous les deux très sincèrement pour vos vies de dévouement.

Son Honneur le Président [ - ]

Honorables sénateurs, je sais que, comme tous les Canadiens, nous avons été attristés d’apprendre le décès de Son Altesse Royale le duc d’Édimbourg. Nous partageons tous le deuil de Sa Majesté la reine et de la famille royale. J’inviterais maintenant le Sénat à observer une minute de silence en guise de respect pour feu Son Altesse Royale.

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