DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le décès de François L'Heureux, c.r.
27 avril 2022
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à un cher ami, un pilier de la communauté montréalaise, qui est décédé le 4 avril dernier; un être humain exceptionnel qui nous a quittés beaucoup trop tôt. Il s’agit de François L’Heureux, que le sénateur Loffreda et moi avions eu le plaisir de rencontrer il y a plus de 10 ans. Cet homme était un éminent avocat de société et un membre très respecté du Parti libéral du Canada. Comme vous pouvez l’imaginer, nous nous taquinions souvent sur le fait que nous étions à l’opposé dans nos allégeances politiques. Pourtant, nous avons passé outre la partisanerie. Je saisis cette occasion pour rappeler à quel point il est important de surmonter nos divergences politiques afin d’apprécier la véritable nature d’une personne et sa valeur en tant qu’être humain.
Chers collègues, j’ai abordé à maintes reprises au Sénat le sujet de l’autisme et de son impact sur les familles canadiennes. En particulier, j’ai parlé d’un organisme formidable qui sert les personnes touchées par l’autisme, le centre d’autisme et l’école À pas de géant, à Montréal. C’est grâce à mon engagement envers cette cause que j’ai fait la connaissance de François L’Heureux en tant qu’avocat et leader, mais surtout en tant qu’être humain, père de famille, militant et philanthrope. François a siégé au conseil d’administration de l’école À pas de géant pendant plus de 20 ans — les 10 dernières années à titre de vice-président.
Champion de l’autisme très respecté au Québec et comptant des amis et des collègues partout au pays, François était aussi très dévoué à sa charmante épouse, Marie Brouillet, et à ses deux fils, Philippe et Marc, qui sont tous les deux autistiques et ont fréquenté À pas de géant. Inspiré par ses fils, mon bon ami a lutté sans relâche pour le programme offert par À pas de géant ainsi que pour une société plus ouverte et plus inclusive. Il croyait passionnément au concept de la neurodiversité et en la valeur inhérente de chaque personne.
En collaborant étroitement et inlassablement avec l’équipe dynamique de l’école À pas de géant, François L’Heureux a joué un rôle déterminant, en contribuant non seulement à guider l’école au fil des ans par son travail bénévole, mais aussi à fonder le nouveau centre d’autisme À pas de géant, un projet visionnaire de 51,4 millions de dollars actuellement en construction, qui sera terminé dans un an environ.
Bien que ce projet repose, bien entendu, sur les efforts d’une grande équipe coordonnée, François a joué un rôle inestimable chez À pas de géant, ce que cette communauté reconnaît très certainement. J’ai eu le privilège non seulement de considérer François L’Heureux comme un ami, mais aussi de l’entendre parler avec passion d’À pas de géant et, plus important encore, de ses deux magnifiques fils et de ce qu’ils représentaient pour lui.
Il parlait aussi avec grande admiration de l’équipe de l’école, de ce qu’elle représentait pour la réussite et le bonheur de sa famille, et de ce que le nouveau centre signifierait pour une foule d’autres personnes. Même si François n’a pu voir de ses propres yeux le projet achevé, il laisse un héritage digne de fierté. J’espère très sincèrement que mon ami observe depuis les cieux l’achèvement du projet qu’il a tant chéri et, de surcroît, qu’il constate à quel point il aide ses fils et tant d’autres Canadiens.
J’offre mes plus sincères condoléances à ses amis et à sa famille. Nous avons perdu un grand Canadien, un grand Québécois et un grand Montréalais. Puisse-t-il reposer en paix.