PÉRIODE DES QUESTIONS — Les finances
La gestion financière
29 septembre 2022
Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Sénateur Gold, cette question vient en fait de Justin, d’Ottawa, et porte spécifiquement sur les cotisations à l’assurance-emploi, que Justin décrit comme une taxe directe sur la masse salariale, une taxe que votre gouvernement augmentera dans quelques mois, à un moment où les Canadiens ne peuvent se permettre une autre hausse de taxe. Il demande : « Pourquoi le premier ministre a-t-il décidé d’augmenter les cotisations à l’assurance-emploi — une taxe directe sur la masse salariale — pour lui et tous les autres Canadiens? »
Bien sûr, monsieur le leader, c’était Justin Trudeau en 2013 à la Chambre des communes. En 2022, M. Trudeau essaie de prétendre que ce n’est pas une augmentation de taxe, mais je m’égare.
Ma question, sénateur Gold, est la suivante : pourquoi le premier ministre augmente-t-il les taxes pour les Canadiens qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts en raison de sa mauvaise gestion financière?
Les difficultés que vivent les Canadiens sont réelles. Elles ne sont pas le résultat de la mauvaise gestion du gouvernement. Au contraire, le gouvernement a été là pour les Canadiens et continuera de l’être grâce à des mesures très concrètes, comme je me suis efforcé de l’expliquer par-dessus un certain niveau de bruit de fond l’autre jour au Sénat.
Il n’en demeure pas moins que les mesures prises par le gouvernement sont là pour assurer l’intégrité et le bien-être de tous les Canadiens, y compris leur avenir.
Monsieur le leader, c’est exactement la réponse que j’attendais, parce que c’est celle que nous obtenons invariablement depuis des années.
En 2013, Justin Trudeau croyait en la responsabilité lorsqu’il était dans l’opposition. L’ironie, c’est qu’il essayait d’exiger des comptes d’un gouvernement qui avait fait en sorte que l’inflation se trouve à un bas niveau historique, qui était responsable sur le plan financier et qui a quitté le pouvoir en 2015 en laissant un budget équilibré. Sept ans plus tard, nous voici avec le premier ministre Justin Trudeau et une inflation record, des déficits records, une dette record et un coût de la vie qui déciment les Canadiens de la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie.
En fin de compte, pour en revenir à la question, ma question complémentaire est simple : dans le monde réel, il existe ce qu’on appelle le concept de la responsabilité. On le retrouve dans les entreprises, dans les établissements d’enseignement et dans presque toutes les sphères de la vie. Il existe peut-être une ou deux institutions qui n’utilisent pas ce concept. Qui allons-nous tenir pour responsables de cette catastrophe économique inflationniste que vivent les Canadiens de la classe moyenne et les pauvres? De toute évidence, d’après votre réponse, c’est la faute de tout le monde, sauf celle du gouvernement.
Devons-nous tenir la Banque du Canada pour responsable? Devons-nous demander à son gouverneur de démissionner? Faut-il blâmer les deux ministres des Finances libéraux, dont l’un a déjà été sacrifié à la suite du scandale de l’organisme UNIS? Est-ce la ministre des Finances actuelle? Rendus à un certain point, pouvons‑nous tenir le premier ministre pour responsable de la « justinflation »?
Sénateur Housakos, je crois que nous apprécions tous les deux certains aspects de la présente situation, mais si mes réponses sont prévisibles, en toute honnêteté, vos questions le sont tout autant.
Le gouvernement actuel a fait d’énormes efforts pour que le Sénat reprenne son rôle d’origine et qu’il ne soit pas simplement une chambre d’écho de la Chambre des communes. Hélas, ce message ne semble pas avoir été accepté par tous.
Le fait est que l’inflation et les difficultés auxquelles les Canadiens sont confrontés sont causées par de multiples facteurs. Nous avons un certain contrôle sur certains, mais aucun sur la plupart. Il est facile et simpliste, mais pas du tout objectif et sérieux, de vouloir blâmer quelqu’un pour quelque chose de bien plus complexe. C’est peut-être gratifiant, et c’est peut-être efficace dans des gazouillis, mais ce n’est pas la façon appropriée, oserai-je dire responsable, d’aider les Canadiens à comprendre la pénible situation dans laquelle ils se trouvent bel et bien et l’aide que tous les parlementaires devraient leur donner, et que le gouvernement fait de son mieux pour leur fournir.