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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — La Journée des réfugiés juifs

30 novembre 2022


Honorables sénateurs, nous avons souligné hier un événement marquant. C’était le 75e anniversaire de l’adoption de la résolution 181 de l’ONU par le Canada et la majeure partie de la communauté internationale. Ce vote historique a été le début de la renaissance d’Israël en tant qu’État moderne. La résolution reconnaît le droit du peuple juif à l’autodétermination dans la patrie historique où il a toujours habité.

Cet heureux jour n’a pas été bien accueilli par tous. D’ailleurs, encore aujourd’hui, des gens se livrent à des actes terroristes pour tenter de détruire Israël. Pas plus tard que la semaine dernière, un adolescent canadien a été tué dans un attentat à la bombe qui est survenu à un arrêt de bus de Jérusalem.

Israël était un petit État pauvre le jour de son indépendance. Aujourd’hui, c’est un pays fier et démocratique, un allié du Canada et du monde occidental, une véritable histoire de réussite économique, et un ami des pays en développement.

La recherche-développement israélienne a permis d’améliorer la vie de milliards de personnes partout dans le monde et de réaliser des avancées majeures dans les domaines de l’agriculture écologique, de la médecine et de la technologie.

Si l’anniversaire d’hier était une joyeuse occasion, celui d’aujourd’hui est plus triste. En effet, c’est aujourd’hui la Journée des réfugiés juifs, qui souligne le départ et l’expulsion de 1 million de Juifs de leurs foyers au Moyen-Orient, en Iran et en Afrique du Nord. Nous ne devrions pas oublier que les communautés juives avaient vécu dans la région pendant des millénaires, et qu’elles avaient énormément contribué à la croissance et au succès de l’Iran et des pays arabes.

En réaction au vote massif des Nations unies en faveur de l’indépendance d’Israël, les États arabes ont déclenché une guerre qu’ils ont rapidement perdue malgré une supériorité numérique écrasante. Ils se sont alors lancés dans une campagne de haine contre les populations juives à l’intérieur de leurs frontières.

Nous ne devrions pas oublier que des pays comme l’Irak, l’Iran, l’Égypte, la Libye, l’Algérie, le Maroc et la Syrie comptaient d’importantes populations juives. De nos jours, ces populations n’existent pour ainsi dire plus. Alors qu’elles comptaient des centaines de milliers de personnes, aujourd’hui il n’y en a presque plus.

Entre 1947 et le milieu des années 1970, l’Iran et les États arabes ont fomenté des actes de violence et de discrimination contre leurs citoyens juifs. Beaucoup d’entre eux ont été assassinés, et un million d’autres sont devenus des réfugiés. Israël en a accueilli un grand nombre, mais je note que le Canada en a aussi accueilli beaucoup. Ils ont énormément apporté au Canada.

L’expulsion des Juifs de l’Iran et des États arabes représente une crise des réfugiés qui n’est toujours pas résolue. Des dizaines de milliards de dollars de biens ont été volés aux réfugiés juifs et aucune compensation ne leur a jamais été offerte en retour. En cette Journée des réfugiés juifs, je suis fier d’avoir fait partie d’un gouvernement qui, en 2014, a fait du Canada le deuxième pays, après les États-Unis, à « [...] reconna[îtr]e officiellement l’expérience des réfugiés juifs qui ont été déplacés des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord [...] »

À cette fin, j’exhorte le gouvernement actuel à sensibiliser les Canadiens à cette histoire tragique, mais trop peu connue. Je demande au Canada d’exercer des pressions sur les États arabes et sur l’Iran afin qu’ils indemnisent les victimes et leurs descendants pour les richesses qui leur ont été volées.

Hier soir, à Ottawa, les communautés séfarades de Montréal et d’Ottawa, ainsi que l’ambassade d’Israël et la Fédération juive, ont souligné cet anniversaire.

Ce soir, le plus ancien organisme de défense des juifs du Canada, B’nai Brith, organisera une cérémonie virtuelle de commémoration de l’histoire des juifs des pays arabes et d’Iran. Je crois comprendre que certaines des victimes y raconteront leur histoire.

Chers collègues, même s’ils avancent en âge, leurs histoires personnelles demeurent aussi touchantes que jamais.

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