PÉRIODE DES QUESTIONS — Le ministère de la Justice
La prévention de la criminalité
19 novembre 2025
Monsieur le ministre, bienvenue au Sénat.
Plus tôt cette semaine, les Canadiens ont été stupéfaits d’apprendre que, dans la région du Grand Toronto, la police avait entrepris une opération visant à perturber les activités d’un duo responsable des vols de tombes et de mausolées. La police a recensé plus de 300 vols à ce jour, y compris des bijoux contenant des restes humains.
Monsieur le ministre, il est inimaginable que, après une décennie de gouvernements libéraux, le Canada ait atteint un point où même les morts ne sont pas à l’abri des activités criminelles. Les familles qui pleurent déjà leurs pertes doivent maintenant craindre la profanation des lieux de repos de leurs proches. C’est vraiment bouleversant. Monsieur le ministre, appelons cette affaire par son nom : un échec total de la sécurité publique et du système de justice pénale.
Pourquoi le gouvernement ne prend-il pas la sécurité des Canadiens au sérieux et ne prend-il pas enfin des mesures afin de lutter contre la crise de la criminalité qui sévit d’un bout à l’autre du pays?
Je vous remercie sincèrement de votre question, monsieur le sénateur. Je vous remercie tous aussi de m’avoir cordialement invité à participer à cette importante conversation avec vous aujourd’hui.
La sécurité publique est évidemment une priorité urgente pour le gouvernement du Canada. Bien franchement, c’est aussi une priorité urgente pour les Canadiens de toutes les régions du pays. La situation que vous avez décrite constitue clairement un exemple odieux de comportement criminel qui doit être sanctionné au moyen de peines sévères, mais, idéalement, au moyen de mesures préventives qui empêchent les crimes d’être commis.
La stratégie que nous mettons en œuvre repose sur plusieurs piliers. Le premier consiste à renforcer les lois pour que les auteurs de crimes graves soient passibles de peines sévères. Monsieur le sénateur, le deuxième pilier consiste à fournir des ressources adéquates aux intervenants de première ligne. Pour notre part, nous estimons que l’embauche de 1 000 nouveaux agents de la GRC et 1 000 nouveaux agents frontaliers contribuera à grandement améliorer la situation.
Enfin, nous devons investir en amont, que ce soit dans les services de santé mentale et de toxicomanie ou dans les logements abordables et supervisés, qui sont des programmes importants destinés aux jeunes à risque et visant à empêcher les gens de sombrer dans la criminalité.
Ce ne sont pas des solutions faciles, mais je suis profondément convaincu que, si nous donnons aux forces de l’ordre les outils dont elles ont besoin pour faire leur travail et si nous collaborons avec tous les ordres de gouvernement et tous les partis politiques, nous pourrons mener des réformes importantes qui permettront non seulement de punir les auteurs de ce genre d’actes odieux, mais aussi de prévenir la criminalité.
Monsieur le ministre, quand les criminels sont tellement sûrs d’eux qu’ils profanent des tombes des centaines de fois sans craindre les conséquences, cela nous dit tout ce que nous devons savoir sur la situation de la loi et de l’ordre sous le gouvernement actuel. Voilà le résultat d’une décennie de peines moins sévères, de laxisme dans l’application de la loi et de justice fondée sur l’arrestation et la remise en liberté.
Monsieur le ministre, vous devez admettre que votre approche au cours de la dernière décennie ne fonctionne pas. Nous devons nous engager à rétablir des conséquences réelles pour les crimes et les criminels avant que les Canadiens ne perdent toute confiance dans notre système de justice.
Sénateur, vous serez peut-être surpris de constater que nous sommes d’accord sur un certain nombre de points : nous estimons que lorsque des crimes graves sont commis, les auteurs de ces crimes doivent être punis sévèrement. Il ne s’agit pas seulement de paroles de ma part, mais aussi d’actions concrètes, y compris la présentation du projet de loi C-14, qui prévoit des mesures de mise en liberté sous caution plus strictes pour les récidivistes violents, des peines plus sévères pour les auteurs de crimes graves, ainsi que des circonstances aggravantes pour les personnes qui commettent des actes susceptibles de nuire à l’ensemble d’une collectivité.
Je conviens tout à fait que des peines sévères peuvent avoir un effet dissuasif et contribuer à prévenir la criminalité à l’avenir. Cependant, ce n’est qu’une partie de l’équation. Nous devons veiller à ce que les travailleurs en première ligne bénéficient d’un soutien adéquat et nous devons réaliser les investissements nécessaires en amont si nous voulons apporter des changements non seulement au cours des deux prochaines années — même si nous constatons une baisse des taux de criminalité depuis un an —, mais aussi résoudre ce type de problèmes d’ici la prochaine génération.