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DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Les victimes de la tragédie dans la nation crie James Smith et à Weldon, en Saskatchewan

Hommages

21 septembre 2022


L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) [ - ]

Honorables sénateurs, le 4 septembre, la population d’une petite collectivité saskatchewanaise a été atterrée lorsqu’elle a perdu 10 de ses résidants et que 18 autres ont été blessés dans un acte de violence horrible et insensé. La sœur de l’une des victimes a dit avoir eu le sentiment de « gravir une montagne de dévastation ». Ces mots traduisent le sentiment de toutes les personnes qui vivent sur le territoire de la nation crie James Smith.

On ne peut sous-estimer les conséquences de cette tragédie sur cette collectivité de 1 900 âmes. Une équipe médiatique arrivée sur les lieux pour couvrir la tragédie a exprimé son étonnement face à la résilience, la compassion et la générosité observées chez les résidants qui ont insisté pour que le reporter et l’équipe qui l’accompagnait partagent un repas avec eux pour entendre l’histoire des personnes tuées.

Carol Burns avait 46 ans. On dit qu’elle avait un rire contagieux et un sens de l’humour haut en couleur.

Thomas Burns avait 23 ans. Il était le fils de Carol. Voici ce qu’un ami a publié sur sa page Facebook à son sujet : « Tu étais vraiment drôle et gentil; tu ne méritais pas du tout ce qui est arrivé. »

Gregory Burns avait 28 ans. Il était père de deux jeunes enfants et en attendait un troisième.

Lydia Gloria Burns avait 61 ans. Elle était première intervenante dans la réserve et elle est morte en répondant à une crise lors des attaques.

Bonnie Goodvoice-Burns avait 48 ans. Elle était la matriarche de sa famille et elle a perdu la vie à l’extérieur de sa maison en essayant de protéger ses enfants.

Earl Burns avait 66 ans. Il était un ancien combattant qui avait servi au sein du Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, et il était un père et un grand-père aimant qui est aussi mort en protégeant sa famille.

Lana Head avait 49 ans. Elle était une agente de sécurité et la mère de deux filles.

Christian Head avait 54 ans. Il était un golfeur passionné, aimait aller à des expositions de voitures et adorait enseigner à ses petits‑enfants à parler.

Robert Sanderson avait 49 ans. Il était cuisinier et voulait devenir un traiteur.

Wesley Petterson avait 78 ans et il habitait à Weldon, qui se trouve à environ 30 kilomètres de là. Il aimait ses chats et était très fier de sa confiture d’amélanches faite maison.

Dix-huit personnes ont été blessées et se rétablissent.

Honorables sénateurs, cette petite communauté très soudée a été fortement touchée. Tout le monde — littéralement tout le monde — a été touché par cette tragédie : parents, frères, sœurs, partenaires, conjoints, enfants, petits-enfants, amis et collègues de travail. Le nombre de vies perturbées est inimaginable. Cependant, cette petite communauté très soudée ne permettra pas non plus que ces gens soient oubliés. Le nombre incroyable de vies qu’ils ont touchées sera le nombre incroyable de personnes qui se souviendront.

Au nom du Sénat du Canada, j’offre mes plus sincères condoléances à tous les gens qui connaissaient les victimes et je souhaite un prompt rétablissement aux personnes qui ont été blessées. Sachez que le pays partage votre deuil.

L’honorable Raymonde Saint-Germain [ - ]

C’est avec grande tristesse que je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage aux victimes et aux survivants des violentes attaques qui ont eu lieu en Saskatchewan il y a à peine quelques jours, le 4 septembre.

Je tiens tout d’abord à offrir, au nom du Groupe des sénateurs indépendants, nos plus sincères condoléances aux proches des victimes, à l’ensemble de la nation crie James Smith et aux habitants de la ville de Weldon qui souffrent aujourd’hui. Nous souffrons avec vous.

C’est une tragédie inconcevable, l’une des pires à survenir dans notre pays, une tragédie qui nous laisse avec de nombreuses questions sans réponse et une profonde tristesse, mais surtout une tragédie qui nous oblige à être solidaires avec les communautés touchées.

Chaque fois qu’un tel événement se produit, nous sommes tous touchés. Tout ce que je peux dire en ce moment, c’est que nous sommes de tout cœur avec les habitants de la Saskatchewan et les membres de la nation crie James Smith.

Mes pensées sont maintenant tournées vers la bravoure de certaines des victimes. Des gens comme Bonnie Goodvoice-Burns, une mère de cinq enfants qui est morte en protégeant héroïquement ses enfants des assaillants; ou comme Lydia Gloria Burns, qui, à 61 ans, était encore une première intervenante et une conseillère en toxicomanie au sein de la collectivité. On se souviendra d’elle pour son sens du devoir et son engagement envers les membres de la nation crie James Smith. Dans une récente entrevue, son frère, Darryl Burns, s’est fait l’écho des mêmes valeurs que sa défunte sœur en déclarant : « Elle est morte en aidant les gens. Nous devons reprendre ce flambeau et le porter. » Comment ne pas admirer ce sens de l’altruisme?

Les survivants de cet événement horrible, en particulier les enfants, auront besoin d’un appui à long terme et soutenu; assurons‑nous qu’ils l’obtiennent. Assurons-nous de ne pas oublier.

En conclusion, je tiens à réitérer notre solidarité avec les citoyens de la Saskatchewan et notre compassion envers les peuples autochtones et toutes les collectivités touchées par cette tragédie.

Merci, meegwetch.

L’honorable Denise Batters [ - ]

Honorables sénateurs, c’est avec une profonde tristesse que je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage aux victimes des horribles meurtres qui ont eu lieu un peu plus tôt ce mois-ci dans la nation crie James Smith et à Weldon, qui se trouvent dans ma province, la Saskatchewan.

Il est important que le Sénat se souvienne des noms de ces victimes dont la vie a été abrégée sans raison lors de cette tragédie et leur rende hommage.

La plus jeune des victimes est Thomas Burns, qui avait 23 ans. Ses amis l’ont décrit comme une personne « bonne » et « drôle ».

Les collègues de Carol Burns, 46 ans, ont dit qu’elle était « enjouée, avec un rire contagieux », et qu’elle avait un « immense amour pour la famille ». Elle était « le genre de personne qui rendait le travail amusant pour ses collègues sans même essayer ».

Bonnie Burns, 48 ans, était une épouse, une mère et une belle‑mère attentionnée et active dans sa communauté. On se souviendra d’elle pour son amour de son foyer et de sa famille, son rire et les histoires qu’elle racontait. Bonnie est morte en protégeant ses fils.

Gregory « Jonesy » Burns, 28 ans et fils de Bonnie, a été retrouvé à ses côtés. Père de deux enfants, il en attendait un troisième au moment de sa mort. Son oncle, Mark Arcand, a décrit Jonesy comme « un garçon super » qui « faisait tout ce qu’il pouvait pour sa famille. »

Gloria Burns, une aînée autochtone de 61 ans, était une conseillère en toxicomanie qui a consacré sa vie à aider autrui. Première intervenante au sein d’une équipe de gestion de crise communautaire, Gloria a été tuée en répondant à l’appel d’urgence.

Earl Burns, 66 ans, un vétéran qui avait servi au sein du régiment Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, se décrivait comme « un cow-boy, un éleveur de bétail, un maçon et un chauffeur d’autobus ». Sa sœur a dit qu’il a agi comme « un vrai héros » en « se battant jusqu’à la mort pour protéger sa famille ».

Lana Head, 49 ans, mère de deux filles, était décrite par ses amies comme « une âme gentille et charitable ». Elle était agente de sécurité au casino Northern Lights et commissionnaire.

Christian Head, 54 ans, était un adepte des sports qui adorait se promener en VTT et visiter les expositions de voiture. Ses petits‑enfants l’appelaient « Papa Chicken ».

Robert Sanderson, 49 ans, plus communément appelé « Bobby », était chef cuisinier. La majorité de ses publications sur Facebook portaient sur la cuisine et le métier de traiteur.

Wesley Petterson, un veuf de 78 ans, habitait à Weldon, en Saskatchewan. Ses voisins l’ont décrit comme un homme gentil avec un grand cœur, un amoureux de la nature très attaché aux animaux et aux personnes. Dans sa collectivité, on le reconnaissait grâce aux fleurs qu’il portait à son chapeau. Chaque jour, il se joignait à un groupe d’aînés pour prendre un café au Silvertone Club, dans son village.

Honorables sénateurs, rendons hommage à chacune de ces personnes uniques en les gardant à notre mémoire et en reconnaissant le vide que leur départ crée pour leur famille, leur collectivité et notre pays.

Je me joins aux gens de ma province, la Saskatchewan, de partout au Canada et du monde entier pour transmettre mes condoléances et exprimer mon soutien aux proches des personnes tuées pendant ces agressions, à celles qui ont été blessées et à tous les gens qui peinent à se remettre de ces terribles événements. Qu’ils puissent trouver du réconfort, maintenant et toujours, dans les souvenirs chaleureux et les prières, entourés de leur communauté.

Merci.

L’honorable Brent Cotter [ - ]

Honorables sénateurs, une terrible tragédie s’est produite en Saskatchewan le 4 septembre, aux petites heures du matin, d’abord dans la nation crie James Smith, puis peu après dans la petite municipalité de Weldon. L’onde de choc s’est fait sentir dans l’ensemble de la province et du pays, et plus loin encore.

J’ai reçu un message de condoléances d’amis qui vivent en Ouganda et dont je n’avais pas eu de nouvelles depuis des années.

Onze personnes, peut-être douze, ont été tuées par une personne profondément perturbée et encline à une grande violence, et 18 autres ont été gravement blessées.

Le sénateur Gold et la sénatrice Batters ont prononcé des paroles réfléchies, empreintes de beauté et de chaleur pour parler de chaque victime. Je ne répéterai pas ce qu’ils ont dit, mais je tiens à transmettre mes condoléances et celles de ma famille aux personnes qui ont perdu un être cher, aux blessés qui doivent se rétablir et à leur famille, ainsi qu’aux communautés si durement touchées par ces terribles événements.

Cette situation a soulevé des questions : certains se demandent comment elle aurait pu être évitée et s’interrogent sur l’efficacité du travail policier pendant les événements. Leurs questions sont légitimes, et nous en apprendrons davantage sur ces sujets en temps et lieu grâce aux enquêtes qui feront suite à cette tragédie, notamment aux enquêtes du coroner qui ont été annoncées aujourd’hui.

Je connais des membres de la nation crie James Smith depuis longtemps. J’ai un grand respect pour leurs dirigeants ainsi que pour l’engagement dont ils font montre envers leur communauté et les intérêts des Autochtones de la Saskatchewan. Certains grands dirigeants autochtones de la province viennent de la nation crie James Smith. À ce jour, le chef Mark Arcand et ses collègues ont maintenu leur engagement à offrir leur soutien. Nous devrions être fiers de leur courage et de la responsabilité dont ils ont fait preuve envers leur communauté face à une tragédie aussi horrible.

Nous devrions aussi écouter leur message concernant les besoins de leur communauté et de beaucoup d’autres communautés autochtones du pays. Selon ma propre expérience, et à mon avis, un grand nombre de communautés autochtones ont désespérément besoin de pouvoirs et de ressources pour bâtir elles-mêmes, pierre par pierre, des communautés en santé, tout comme certaines Premières Nations ont désespérément besoin d’eau potable. J’espère que nous saurons les écouter.

En conclusion, je rappelle que le gouvernement du Canada est directement responsable des Premières Nations et des peuples autochtones. Une réponse globale et pangouvernementale est nécessaire pour que les Premières Nations puissent bâtir leurs communautés et s’occuper de leurs membres avec des moyens corrects, des moyens qui sont accessibles à tant d’entre nous dans le reste du pays.

Merci, hiy hiy.

L’honorable Marty Klyne [ - ]

Honorables sénateurs, je prends la parole en tant que sénateur de la Saskatchewan et je le fais le cœur gros en cette période de deuil et de guérison qui suit les événements du 4 septembre à la nation crie James Smith et au village de Weldon, en Saskatchewan.

Comme les gens du monde entier le savent, une série de meurtres à l’arme blanche a eu lieu, dont le bilan est de 10 morts et 18 blessés, dont un jeune adolescent, en plus du décès des deux suspects. C’est l’une des pires tueries de l’histoire du Canada.

Dans la foulée de cette manifestation de violence, nous nous souvenons des victimes et nous soutenons les personnes et les communautés touchées. Nous nous souvenons des vies perdues : Bonnie Goodvoice-Burns, 48 ans; Gregory « Jonesy » Burns, 28 ans; Lydia Gloria Burns, 61 ans; Earl Burns, 66 ans; Lana Head, 49 ans; Robert Sanderson, 49 ans; Thomas Burns, 23 ans seulement; Carol Burns, 46 ans; Christian Head, 54 ans; et Wesley Petterson, 78 ans.

Sénateurs, nous nous souvenons d’eux tous et pensons à leurs proches, ainsi qu’aux blessés, en leur souhaitant un rétablissement rapide et complet.

Ces communautés sont résilientes et elles se serreront les coudes et trouveront collectivement la force de surmonter ce traumatisme.

Les dirigeants et les citoyens se demanderont également : « Quelles leçons avons-nous tirées de cette tragédie et comment pouvons-nous prévenir de tels événements? »

Dans une déclaration, le chef Bobby Cameron de la Federation of Sovereign Indigenous Nations a déclaré :

C’est la destruction à laquelle nous devons faire face lorsque des drogues illégales envahissent nos communautés, et nous demandons que toutes les autorités écoutent les chefs, les conseils et leurs membres pour créer des communautés plus sécuritaires pour nos gens.

Le chef de la nation crie James Smith, Wally Burns, demande d’avoir les moyens de financer des centres de traitement de la toxicomanie dans les réserves. Un autre appel à l’aide vise les services policiers autochtones.

Dans le cas qui nous occupe, la GRC est intervenue rapidement et deux agents du détachement de Melfort, situé à 45 kilomètres, sont arrivés 38 minutes après l’appel. Cependant, nous pouvons faire mieux que cela.

Nous devons tous appuyer le travail de collaboration qui est en cours pour établir plus de programmes de services policiers autochtones, avec l’objectif bien défini de mettre au point des services de police spécialisés dans les communautés autochtones pour qu’on puisse y bénéficier des mêmes droits à la sécurité personnelle et à la sécurité publique, peu importe où se retrouvent les communautés.

Ainsi, nous pouvons faire en sorte que les services de police communautaires connaissent les gens du coin, comprennent leurs besoins et s’engagent à assurer un service à long terme.

Chers collègues, il y aura d’autres occasions à l’avenir pour une réflexion plus approfondie. Pour le moment, nous offrons nos prières et nos plus sincères condoléances. Merci. Hiy Kitatamîhin.

Honorables sénateurs, ce matin, des milliers de personnes étaient réunies à Toronto pour les funérailles de l’agent Andrew Hong, qui a été abattu parce qu’il portait l’uniforme. À la suite des événements horribles de Portapique, en Nouvelle-Écosse, où des meurtres ignobles et insensés ont été commis, des témoignages ont fait état de l’inaction, de la confusion, voire du déni, dont ont fait preuve les policiers face à ce qui s’est produit. Plus tôt ce mois-ci, les événements horribles qui se sont déroulés dans ma province ont causé des souffrances insupportables à un trop grand nombre de familles de Weldon et de la communauté crie James Smith.

Dans nombre de quartiers et de petites collectivités, les gens ont peur. Les aînés s’enferment à double tour chez eux et n’osent pas s’aventurer dehors pour faire l’épicerie ou aller à un rendez-vous médical. Les enfants ne peuvent pas marcher seuls pour aller à l’école, à des cours de danse ou à une pratique de football. Des concitoyens, des amis ou des enseignants ont vu les signes avant‑coureurs : les foyers brisés, la toxicomanie, les gangs. Cependant, ils ne savaient pas comment intervenir ou ils n’osaient pas le faire.

Au Canada, la police n’a pas souvent eu à faire face à des tueries ou à des gens qui ne craignaient pas les conséquences de leurs gestes. On dirait que trop peu de renseignements sont communiqués trop tard, et que la police tient trop souvent un discours qui se veut apaisant, mais qui ne rassure personne. Trop souvent, personne n’arrive à expliquer pourquoi tout cela se produit.

L’accusé, Myles Sanderson, avait un long passé de toxicomanie et d’alcoolisme, en plus d’avoir commis quelque 59 crimes en deux décennies et d’avoir été condamné pour agression, agression armée, voies de fait contre un policier, profération de menaces, méfait et vol. Même s’il se cachait à la vue de tous, son agent de libération conditionnelle n’avait pas réussi à le trouver depuis le mois de mai. Le chef Burns, de la nation crie James Smith, a promis d’agir et demandé plus d’argent pour des services de police autochtones et du soutien à long terme en matière de santé mentale. En outre, le chef Burns souhaite que l’enquête permette de déterminer pourquoi l’on a permis à Myles Sanderson de retourner dans la communauté. La Commission des libérations conditionnelles du Canada a libéré Myles Sanderson le 1er février en affirmant qu’il « ne présentait pas de risque excessif pour la société ».

Les criminels et leurs victimes en particulier ont besoin d’un accès prompt à la justice et de lois qui peuvent être appliquées uniformément. Les personnes qui commettent des crimes doivent assumer la responsabilité de leurs actes, et le système de justice de même que le système juridique doivent y veiller. Bien entendu, il sera utile d’injecter plus d’argent dans les programmes, les services de conseillers et les corps policiers, mais la question est tout autre. Il s’agit de la désintégration des familles et des normes sociales, ainsi que de nos responsabilités les uns envers les autres. Il faudra travailler dur et faire preuve d’honnêteté et de courage pour changer les circonstances qui se combinent et s’enchaînent pour aboutir à de tels actes de violence insensés. Nous devons agir pour notre bien à tous.

L’honorable Pierre-Hugues Boisvenu [ - ]

C’est rempli d’inquiétudes et de questionnements que je prends la parole aujourd’hui afin de rendre hommage aux 10 femmes et hommes qui ont tragiquement perdu la vie dans la tuerie survenue au sein de la nation crie James Smith, le 4 septembre dernier.

Ce drame touche directement toutes les Premières Nations du pays alors qu’il a bouleversé cette communauté du nord de la Saskatchewan, où les habitants vivaient paisiblement leur vie et où tout le monde se connaît et s’apprécie.

J’aimerais d’abord offrir mes plus sincères condoléances aux familles des victimes brutalement assassinées et un prompt rétablissement aux 15 autres personnes qui ont été blessées lors de ce drame. À ces familles meurtries qui ont subitement perdu un être cher, sachez que mes pensées et prières vous accompagnent. Je comprends trop bien la peine et la colère que vous éprouvez devant cette tragédie.

Malheureusement, la criminalité est un fléau humain et imprévisible qui peut nous frapper à n’importe quel moment de notre vie, mais qui pourrait être évité si notre système de justice était plus rigoureux.

Ces familles, chers collègues, seront traumatisées à jamais et devront survivre à ce que je qualifie d’innommable, tout comme les familles des victimes de la tuerie de Portapique.

Dans le cas de la tuerie de la communauté crie James Smith, l’un des deux assassins était âgé de 30 ans et il était multirécidiviste. Depuis l’âge de 18 ans, il avait accumulé 59 condamnations criminelles, ce qui représente une moyenne de six crimes par année sur une décennie. On le constate, le principe de la réhabilitation n’a pas fonctionné et l’incarcération était l’unique voie qui aurait pu garantir la sécurité à cette communauté.

Ce drame est survenu en raison de l’actuel dysfonctionnement de la Commission des libérations conditionnelles du Canada et du Service correctionnel du Canada. Pourtant, en 2018, dans un rapport, le vérificateur général mettait en lumière les importantes failles relatives à la surveillance dans la communauté des délinquants libérés et au rôle des agents correctionnels.

En 2020, le meurtre sordide de Marylène Levesque par un récidiviste en semi-liberté découlait d’une négligence commise par la Commission des libérations conditionnelles du Canada. Malheureusement, le ministère de la Sécurité publique n’a rien fait pour corriger les profondes lacunes de notre système correctionnel. Même l’étude du Comité de la sécurité publique de la Chambre des communes sur le meurtre de Marylène Levesque n’aura servi à rien.

Il est inacceptable que le délinquant ait été libéré avec l’accord de la commission qui a jugé que sa libération contribuerait à la protection de la société. Aujourd’hui, voici le résultat de cette décision : 10 personnes ont payé de leur vie pour cette incompétence institutionnalisée, car le système de justice et celui de la sécurité publique ont lamentablement échoué à protéger la population de ce dangereux criminel.

Honorables sénateurs, sachez que je suis las de faire des déclarations comme celle-ci, j’aimerais plutôt saluer de nouvelles mesures et parler de vies sauvées plutôt que de vies prématurément volées à des familles.

Je reste convaincu que vous êtes comme moi outrés, et d’accord pour que le Sénat agisse de façon urgente pour rappeler au gouvernement ses responsabilités et ses devoirs, afin que la protection de la population canadienne soit une vraie priorité, sans quoi la mort de ces victimes n’aura servi à rien.

Merci.

L’honorable Brian Francis [ - ]

Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie lors des horribles attentats perpétrés à la nation crie James Smith et à Weldon. Parmi eux, il y avait des pères et des mères, des frères et des sœurs, et des voisins et des amis profondément aimés qui manquent terriblement à leurs proches.

Je veux aussi rendre hommage à ceux qui ont été blessés et changés à jamais par cette tragédie. Il n’y a aucune parole qui puisse apaiser la douleur et le chagrin immenses ainsi que les nombreuses autres émotions ressenties. Cependant, nous pouvons prendre le temps d’écouter et d’agir.

Chers collègues, le chef Wally Burns de la nation crie James Smith et d’autres dirigeants autochtones ont demandé un meilleur accès aux traitements de santé mentale et de toxicomanie, ainsi que la création de services de police gérés par les Premières Nations. Ces problèmes et d’autres qui nuisent au bien-être des peuples autochtones ne peuvent pas continuer à être traités à la petite semaine. Une action immédiate et efficace de la part de tous les ordres de gouvernement et de la société se fait attendre depuis longtemps.

Je n’ai aucun doute que les membres de la nation crie James Smith et des communautés environnantes continueront d’être là les uns pour les autres au cours des prochains mois. Nos peuples sont incroyablement forts, résilients et unis. Cependant, nous avons besoin d’aide pour non seulement survivre, mais aussi pour prospérer au Canada.

Il est important de reconnaître que cette tragédie s’inscrit dans un contexte. Elle est étroitement liée à la violence et aux traumatismes intergénérationnels subis par les peuples autochtones. Ces dernières années, on a énormément parlé de la réconciliation, mais il a été beaucoup moins question de vérité, de justice et de guérison, c’est pourtant le point de départ. Il n’est pas possible d’établir et d’entretenir une relation de respect mutuel avec les peuples autochtones quand un grand nombre d’entre nous sont en crise et perdent la vie.

J’espère de tout cœur que nous canaliserons, ici et ailleurs au pays, notre tristesse et notre indignation collectives devant cette tragédie déchirante pour apporter des changements concrets et durables. À mon avis, ce serait la meilleure façon d’honorer la mémoire des victimes et de prévenir d’autres blessures et morts.

Wela’lin. Merci.

L’honorable Kim Pate [ - ]

Honorables sénateurs, à la suite des tragédies qui ont frappé la nation crie James Smith et Weldon, des dirigeants comme le chef Wally Burns de la nation crie James Smith, le chef Brian Hardlotte du Grand conseil de Prince Albert, le chef Mark Arcand du Conseil tribal de Saskatoon et le professeur Niigaan Sinclair, ainsi que beaucoup d’autres proches et membres de la communauté, ont réclamé du soutien, y compris des ressources supplémentaires et une autonomie accrue pour garantir que tous les membres de la nation crie James Smith reçoivent les mesures de soutien qu’ils demandent et dont ils ont besoin.

L’un des membres de la communauté, Darryl Burns, qui est aussi le frère de l’une des victimes du meurtre, a exhorté sa communauté à se mobiliser, tout en invitant le reste de la population à s’attaquer aux racines de cette violence impensable. Il a indiqué que la longue histoire de traumatismes intergénérationnels découlant des pensionnats autochtones, dont vient juste de parler notre collègue le sénateur Francis, était à l’origine de la tragédie. Alors que nous réclamons une enquête pour déterminer comment la situation a dégénéré si horriblement, je tiens à préciser clairement que la communauté cherche en priorité à offrir un soutien à toutes les personnes touchées par cette tragédie pour qu’elles puissent s’en remettre.

Niigaan Sinclair nous a rappelé que presque toutes les familles autochtones ont en leur sein à la fois des victimes et des auteurs d’actes criminels. Il a dit que l’horrible tragédie survenue dans la nation crie James Smith était liée aux séquelles permanentes de la violence coloniale, perpétrée dans les pensionnats autochtones et perpétuée par les services de protection de l’enfance et le système de justice pénale.

Mark Arcand, le chef du conseil tribal dont la sœur et le neveu figuraient parmi les victimes, m’a prié de vous faire comprendre l’importance primordiale d’aider les familles à surmonter le traumatisme qu’elles subissent à cause de ce qu’elles ont vu et qu’elles continuent de revivre à la suite des meurtres. Il espère qu’on peut leur donner le soutien dont elles ont besoin pour guérir, ce qui pourrait améliorer leur qualité de vie et la qualité de vie dans leur communauté.

En cette période et à la suite de ces tragédies, il est impératif que nous écoutions les demandes de processus de guérison, ainsi que de ressources pour assurer le développement de services dans les communautés autochtones. Ces services doivent couvrir les questions de logement, d’éducation, d’économie et de santé et, bien sûr, les programmes de santé mentale et de traitement des dépendances.

Il faut soutenir les survivants de la nation crie James Smith et toutes les communautés autochtones en s’attaquant aux inégalités et en effectuant un travail de réinsertion, au lieu d’avoir des réactions qui exacerbent les inégalités et les injustices, rouvrent des blessures et entraînent encore plus de criminalisation.

Chi-meegwetch. Merci.

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