Vivre ensemble, le droit à la ville — comment construire des villes inclusives : Sénatrice Omidvar
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La migration et la diversité qui en découle figurent parmi les forces les plus contestées de la planète. Elles façonnent nos politiques nationales et mondiales de manières différentes, portent le poids du populisme et donnent lieu à une forme de xénophobie particulièrement nocive. Pourtant, elles sont aussi la source de talents et de travailleurs nécessaires, ainsi que la seule façon de soutenir des populations vieillissantes dans de nombreuses parties du monde occidental. Par ailleurs, bien qu’elles fassent l’objet de discussions à l’échelle mondiale et nationale, leur manifestation la plus viscérale survient dans les villes.
Puisque cette manifestation est peut-être plus utile que des débats abstraits, nous devrions nous concentrer sur la capacité des villes à prendre l’initiative de trouver des solutions relatives à l’inclusion, de les mettre à l’essai et de les intensifier. Je sais que ces solutions existent dans vos parcs, vos écoles et vos lieux publics, mais je ne suis pas naïve. J’ai également conscience que les villes se trouvent en première ligne lorsque l’exclusion l’emporte.
Permettez-moi donc de formuler quelques observations centrales à propos de la migration et de la diversité.
La première est que si la migration est une expérience de nature particulièrement nationale et régionale — étant donné que les gens migrent de la Chine aux États-Unis ou de l’Inde à l’Australie —, l’expérience des gens en matière d’inclusion ou d’exclusion sera particulièrement locale puisqu’en réalité, ils déménageront de Pékin à Chicago ou de Bangalore à Adélaïde. Leur première expérience de l’inclusion, qui parfois restera longtemps en eux, surviendra dans les écoles, les autobus et les bibliothèques de la municipalité.
Ma deuxième observation est que la diversité et l’inclusion sont des concepts différents. L’un d’eux est une réalité démographique, et l’autre est un processus qui mène à l’équité et à l’égalité d’opportunité, indépendamment du moment où vous êtes arrivé ou de l’endroit d’où vous venez. La diversité est un accident démographique. L’inclusion est ce que vous en faites.
Ma troisième observation est que l’inclusion ne se produit pas de façon accidentelle — elle requiert une intention, une décision et un leadership. Votre leadership. Un leadership qui permet de tirer des avantages économiques latents en matière de commerce et d’innovation. Un leadership qui permet de développer de nouvelles pensées, même des pensées déstabilisantes qui contribuent à résoudre d’anciens problèmes pernicieux. Comme Einstein l’a si bien dit, lorsque tout le monde pense de la même manière, il est probable que personne ne réfléchit beaucoup.
Toutefois, je crois qu’une ville inclusive est plus que prospère, car la prospérité n’est pas nécessairement inclusive. Une ville inclusive est une ville paisible où règne l’ordre public. C’est un endroit où les gens se sentent en sécurité et inclus. Ils savent que leurs points de vue sont entendus et que les réponses à leurs besoins leur sont renvoyées sous forme de politiques ou de pratiques municipales. Donc, même si je sais que ces avantages peuvent être plus intangibles et difficiles à exposer, je soutiens que ce sont les raisons pour lesquelles les maires devraient prêter attention au développement mûrement réfléchi de stratégies et de démarches préventives et ciblées visant l’inclusion.
Ratna Omidvar est une sénatrice de l’Ontario. Elle est membre du Comité sénatorial des droits de la personne et du Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles.
Cet article est basé sur un discours que la sénatrice Ratna Omidvar a prononcé le 21 juin 2017 dans le cadre du XIIe Congrès mondial de Métropolis tenu à Montréal, un événement au cours duquel elle a partagé son point de vue à l’égard de la migration, de l’inclusion et des villes. L’événement a réuni plusieurs maires célèbres de villes du monde entier, ainsi que des intervenants et des experts dans le domaine des politiques urbaines.
Avis aux lecteurs : L’honorable Ratna Omidvar a pris sa retraite du Sénat du Canada en novembre 2024. Apprenez-en advantage sur son travail au Parlement.
La migration et la diversité qui en découle figurent parmi les forces les plus contestées de la planète. Elles façonnent nos politiques nationales et mondiales de manières différentes, portent le poids du populisme et donnent lieu à une forme de xénophobie particulièrement nocive. Pourtant, elles sont aussi la source de talents et de travailleurs nécessaires, ainsi que la seule façon de soutenir des populations vieillissantes dans de nombreuses parties du monde occidental. Par ailleurs, bien qu’elles fassent l’objet de discussions à l’échelle mondiale et nationale, leur manifestation la plus viscérale survient dans les villes.
Puisque cette manifestation est peut-être plus utile que des débats abstraits, nous devrions nous concentrer sur la capacité des villes à prendre l’initiative de trouver des solutions relatives à l’inclusion, de les mettre à l’essai et de les intensifier. Je sais que ces solutions existent dans vos parcs, vos écoles et vos lieux publics, mais je ne suis pas naïve. J’ai également conscience que les villes se trouvent en première ligne lorsque l’exclusion l’emporte.
Permettez-moi donc de formuler quelques observations centrales à propos de la migration et de la diversité.
La première est que si la migration est une expérience de nature particulièrement nationale et régionale — étant donné que les gens migrent de la Chine aux États-Unis ou de l’Inde à l’Australie —, l’expérience des gens en matière d’inclusion ou d’exclusion sera particulièrement locale puisqu’en réalité, ils déménageront de Pékin à Chicago ou de Bangalore à Adélaïde. Leur première expérience de l’inclusion, qui parfois restera longtemps en eux, surviendra dans les écoles, les autobus et les bibliothèques de la municipalité.
Ma deuxième observation est que la diversité et l’inclusion sont des concepts différents. L’un d’eux est une réalité démographique, et l’autre est un processus qui mène à l’équité et à l’égalité d’opportunité, indépendamment du moment où vous êtes arrivé ou de l’endroit d’où vous venez. La diversité est un accident démographique. L’inclusion est ce que vous en faites.
Ma troisième observation est que l’inclusion ne se produit pas de façon accidentelle — elle requiert une intention, une décision et un leadership. Votre leadership. Un leadership qui permet de tirer des avantages économiques latents en matière de commerce et d’innovation. Un leadership qui permet de développer de nouvelles pensées, même des pensées déstabilisantes qui contribuent à résoudre d’anciens problèmes pernicieux. Comme Einstein l’a si bien dit, lorsque tout le monde pense de la même manière, il est probable que personne ne réfléchit beaucoup.
Toutefois, je crois qu’une ville inclusive est plus que prospère, car la prospérité n’est pas nécessairement inclusive. Une ville inclusive est une ville paisible où règne l’ordre public. C’est un endroit où les gens se sentent en sécurité et inclus. Ils savent que leurs points de vue sont entendus et que les réponses à leurs besoins leur sont renvoyées sous forme de politiques ou de pratiques municipales. Donc, même si je sais que ces avantages peuvent être plus intangibles et difficiles à exposer, je soutiens que ce sont les raisons pour lesquelles les maires devraient prêter attention au développement mûrement réfléchi de stratégies et de démarches préventives et ciblées visant l’inclusion.
Ratna Omidvar est une sénatrice de l’Ontario. Elle est membre du Comité sénatorial des droits de la personne et du Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles.
Cet article est basé sur un discours que la sénatrice Ratna Omidvar a prononcé le 21 juin 2017 dans le cadre du XIIe Congrès mondial de Métropolis tenu à Montréal, un événement au cours duquel elle a partagé son point de vue à l’égard de la migration, de l’inclusion et des villes. L’événement a réuni plusieurs maires célèbres de villes du monde entier, ainsi que des intervenants et des experts dans le domaine des politiques urbaines.
Avis aux lecteurs : L’honorable Ratna Omidvar a pris sa retraite du Sénat du Canada en novembre 2024. Apprenez-en advantage sur son travail au Parlement.