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Perspectives — Du 3-7 décembre 2018

La semaine dernière au Sénat : désignation du 21 février comme Journée internationale de la langue maternelle; Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers; réaffirmation de l’importance des langues officielles du Canada.

Le gouvernement

Récemment, la sénatrice Julie Miville-Dechêne a déposé la motion 410, qui réaffirme l’importance des deux langues officielles comme fondement de notre fédération, qui rappelle au gouvernement du Canada qu’il lui incombe de défendre et de promouvoir les droits linguistiques tels qu’ils sont exprimés dans la Charte canadienne des droits et libertés et dans la Loi sur les langues officielles, et qui exhorte le gouvernement du Canada à prendre toutes les mesures nécessaires, dans les limites de ses compétences, pour garantir la vitalité et le développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire.

Avec bon nombre de mes collègues, j’appuie cette réaffirmation, étant donné qu’elle remplit un des rôles du Sénat, qui est de défendre les droits des minorités, de renforcer l’importance de la diversité linguistique et culturelle du Canada et de s’opposer aux forces adverses qui pourraient miner les gains obtenus à cet égard.

Dans ma province natale de l’Alberta, on ne saurait exagérer l’importance de la langue française au cours de l’histoire. Depuis son origine même, l’Alberta a été façonnée et enrichie par l’influence de la culture francophone, ce qui, à tous les égards, est une chance pour notre province.

Je suis fier que le gouvernement de l’Alberta ait récemment tenu à mettre en lumière, à reconnaître et à faire fructifier l’atout que représentent la langue française et la culture francophone pour tous les citoyens de l’Alberta et l’ensemble du Canada.

Les communautés francophones du Canada nous enrichissent de nombreuses façons. J’encourage le Sénat à adopter la motion 410 sans tarder, pour manifester son appui en faveur de la protection et de la promotion des droits des francophones dans tout le pays et pour défendre l’importance de la langue française et de la culture francophone qui aident à définir notre identité canadienne.


L’opposition

La semaine dernière, j’ai eu le plaisir de tenir une réunion avec des représentants de la Nation Nisga’a, située le long de la côte Nord de la Colombie‑Britannique. J’ai notamment rencontré Eva Clayton, présidente du gouvernement Nisga’a Lisims.

Les Nisga’a ont déclaré très clairement qu’ils n’appuient pas le projet de loi C‑48, Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers, dans sa forme actuelle.

Les Nisga’a nous ont dit qu’ils n’avaient pas été consultés, que le gouvernement n’avait pas procédé à une évaluation complète des incidences environnementales et que ce projet de loi compromettait gravement le futur de leur développement économique.

Ils estiment aussi que le moratoire relatif aux pétroliers transgresse les principes de leur traité et leur droit à l’autonomie gouvernementale, droits que le présent gouvernement prétend défendre.

Les représentants des Nisga’a nous ont dit la semaine dernière qu’ils ne comprennent pas pourquoi le moratoire ne vise qu’eux. Les installations de l’Est du Canada et du Sud de la Colombie‑Britannique gèrent en toute sécurité la circulation d’un très grand nombre de pétroliers.

Bien que le sénateur Harder ait prétendu dans son discours en deuxième lecture, le 11 décembre, que l’appui des Autochtones en faveur de ce projet de loi est généralisé, les Nisga’a ont clairement fait savoir que, selon eux, le moratoire proposé est discriminatoire et arbitraire.

La Nation Nisga’a craint que la meilleure possibilité lui étant offerte de se développer, de créer des richesses et de prospérer soit à jamais perdue si le projet de loi C‑48 est adopté.

Je crains que le gouvernement ne trace une ligne arbitraire entre les côtes Sud et Nord de la Colombie‑Britannique et qu’il force la main des gouvernements autochtones qui essaient d’améliorer leur niveau de vie. Les Premières Nations du Canada méritent mieux que cela.


Sénateurs libéraux

À ce jour, notre multiculturalisme n’a pas été reconnu. Il faut changer cela. Plus de 200 langues, y compris plus de 60 langues autochtones différentes, sont parlées au Canada, et nous pouvons célébrer ensemble nos atouts linguistiques.

Afin de montrer à quel point les langues sont précieuses, je vous communique ici une déclaration des Nations Unies :

« Les langues constituent les instruments les plus puissants pour préserver et développer notre patrimoine matériel et immatériel. Tout ce qui est fait pour promouvoir la diffusion des langues maternelles sert non seulement à encourager la diversité linguistique et l'éducation multilingue mais aussi à sensibiliser davantage aux traditions linguistiques et culturelles du monde entier et à inspirer une solidarité fondée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue. »

Le projet de loi S‑247 a pour objet de faire du 21 février la « Journée internationale de la langue maternelle ». Précisons ici qu’il ne s’agirait pas d’un jour férié ou d’un jour non juridique. Le projet de loi ne conteste pas que l’anglais et le français sont les langues officielles du Canada.

La Journée internationale de la langue maternelle mettrait en lumière les langues ancestrales au Canada, tout en servant à préserver son patrimoine culturel et linguistique. La diversité profite au Canada de bien des façons. Le multilinguisme préserve le patrimoine culturel et linguistique, il nous renforce en tant que Canadiens, car il est au cœur de notre identité, et il nous distingue d’autres pays du monde entier.

Par l’intermédiaire des langues, nous établissons des relations. Nous renforçons la confiance et la compréhension. Nous édifions l’histoire. Par elles, nous partageons nos histoires et nos récits, notre spiritualité, notre compassion et notre humanité. 

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