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La sénatrice Petitclerc et le sénateur Seidman exhortent la ministre de la Santé à renforcer la réglementation sur le vapotage

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Madame la Ministre,

Presque chaque semaine, des preuves alarmantes des risques associés à l’usage de la cigarette électronique font les manchettes.

De plus en plus, nous nous rendons compte de ses effets néfastes, surtout chez les jeunes : il y a un lien étroit entre le vapotage et le début du tabagisme, et les maladies liées au vapotage envoient de plus en plus de gens à l’hôpital.

Comme vous le savez, les produits de vapotage sont relativement nouveaux sur le marché canadien. Depuis leur arrivée, en 2007, les experts en santé, les législateurs, les éducateurs et la population tiennent un débat animé au sujet des dangers et des avantages éventuels de ces produits. 

Les chercheurs ont beaucoup avancé dans leur compréhension des tendances d’utilisation de ces produits, soit de leur valeur potentielle pour la réduction du tabagisme, mais aussi de leur consommation, qui augmente rapidement chez les adolescents.

Pour réduire et éliminer les préjudices causés par le tabagisme au Canada, le gouvernement fédéral a dû établir un cadre réglementaire solide, qui permet aux adultes d’avoir accès à des solutions légales pour remplacer les produits du tabac, tout en faisant en sorte que les consommateurs mineurs restent à l’écart des produits nocifs.

Tel était le principal objet de la Loi sur le tabac et les produits de vapotage, qui est entrée en vigueur en mai 2018. Cette loi visait à donner au gouvernement de nouveaux pouvoirs de réglementer la cigarette électronique et les produits de vapotage, car le marché de ces produits connaît une croissance rapide.

Comme législateurs, nous nous attendions à ce que le gouvernement utilise rapidement ses nouveaux pouvoirs pour veiller à ce que les produits de vapotage soient soigneusement réglementés.

Les preuves dont nous disposons aujourd'hui sont claires; elles nous obligent à prendre des mesures immédiates pour réglementer ces produits.

Il existe un lien important entre le vapotage et le tabagisme chez les jeunes. Les données montrent également que les effets à long terme de l’exposition à de fortes doses de nicotine sur le cerveau des adolescents sont semblables à ceux de l’alcool ou du cannabis : des pertes de mémoire et une baisse de la capacité de concentration.

Fait plus alarmant encore, Santé Canada a confirmé l’existence au pays de 13 cas de maladies pulmonaires graves liées au vapotage, dont un cas potentiellement mortel (en anglais seulement), qui ont des liens avec les composés aromatisés du liquide à vapoter.

Le temps presse. Au 20e siècle, à cause de décennies de règles laxistes en ce qui concerne la publicité des cigarettes, beaucoup trop de jeunes sont devenus dépendants du tabac, ce qui a eu des conséquences à long terme sur leur santé, qui perdurent même actuellement.

Nous ne pouvons pas nous permettre de commettre les mêmes erreurs qu’à l’époque.

Ce qui nous laisse avec la question: que faire?

Santé Canada est en train de mettre la dernière main à la réglementation des produits de vapotage. Vous avez donc l’occasion parfaite d’adopter d’autres mesures de protection.

Des experts et des défenseurs de la santé tels que l’Association médicale canadienne, la Fondation des maladies du cœur et la Société canadienne du cancer exhortent à adopter les mesures suivantes :

  1. L’interdiction de la vente de produits de vapotage aromatisés qui visent les jeunes, car des données récentes révèlent que la hausse du vapotage chez les adolescents s’explique en partie par la disponibilité de ces produits. (La Nouvelle-Écosse a déjà annoncé que les produits de vapotage aromatisés (en anglais seulement) seraient interdits à compter du 1eravril prochain.)
  2. L’interdiction de la publicité sur le vapotage et les cigarettes électroniques dans les endroits où les jeunes se rassemblent, comme les centres commerciaux et les dépanneurs, ainsi que sur les médias sociaux. Les règles devraient être semblables à celles qui concernent le tabac.
  3. La diminution de 66 à 20 mg/ml de la concentration maximale de nicotine des liquides à vapoter, car de récentes études démontrent que des concentrations élevées de nicotine donnent lieu à des taux plus élevés de dépendance à cette substance, en particulier chez les jeunes consommateurs.

Des provinces et des municipalités d’un bout à l’autre du pays luttent déjà contre ce fléau.

Il est maintenant temps que le gouvernement fédéral se joigne à elles.

La santé de nos enfants en dépend.

 

La sénatrice Chantal Petitclerc est championne paralympique et défenseure de la santé. Le sénateur Judith G. Seidman est épidémiologiste et chercheuse en santé. Elles ont servi respectivement de marraine et de critique du projet de loi S-5, Loi sur le tabac et les produits de vapotage.

Cet article a été publié le 12 décembre 2019 dans le journal La Presse.

Madame la Ministre,

Presque chaque semaine, des preuves alarmantes des risques associés à l’usage de la cigarette électronique font les manchettes.

De plus en plus, nous nous rendons compte de ses effets néfastes, surtout chez les jeunes : il y a un lien étroit entre le vapotage et le début du tabagisme, et les maladies liées au vapotage envoient de plus en plus de gens à l’hôpital.

Comme vous le savez, les produits de vapotage sont relativement nouveaux sur le marché canadien. Depuis leur arrivée, en 2007, les experts en santé, les législateurs, les éducateurs et la population tiennent un débat animé au sujet des dangers et des avantages éventuels de ces produits. 

Les chercheurs ont beaucoup avancé dans leur compréhension des tendances d’utilisation de ces produits, soit de leur valeur potentielle pour la réduction du tabagisme, mais aussi de leur consommation, qui augmente rapidement chez les adolescents.

Pour réduire et éliminer les préjudices causés par le tabagisme au Canada, le gouvernement fédéral a dû établir un cadre réglementaire solide, qui permet aux adultes d’avoir accès à des solutions légales pour remplacer les produits du tabac, tout en faisant en sorte que les consommateurs mineurs restent à l’écart des produits nocifs.

Tel était le principal objet de la Loi sur le tabac et les produits de vapotage, qui est entrée en vigueur en mai 2018. Cette loi visait à donner au gouvernement de nouveaux pouvoirs de réglementer la cigarette électronique et les produits de vapotage, car le marché de ces produits connaît une croissance rapide.

Comme législateurs, nous nous attendions à ce que le gouvernement utilise rapidement ses nouveaux pouvoirs pour veiller à ce que les produits de vapotage soient soigneusement réglementés.

Les preuves dont nous disposons aujourd'hui sont claires; elles nous obligent à prendre des mesures immédiates pour réglementer ces produits.

Il existe un lien important entre le vapotage et le tabagisme chez les jeunes. Les données montrent également que les effets à long terme de l’exposition à de fortes doses de nicotine sur le cerveau des adolescents sont semblables à ceux de l’alcool ou du cannabis : des pertes de mémoire et une baisse de la capacité de concentration.

Fait plus alarmant encore, Santé Canada a confirmé l’existence au pays de 13 cas de maladies pulmonaires graves liées au vapotage, dont un cas potentiellement mortel (en anglais seulement), qui ont des liens avec les composés aromatisés du liquide à vapoter.

Le temps presse. Au 20e siècle, à cause de décennies de règles laxistes en ce qui concerne la publicité des cigarettes, beaucoup trop de jeunes sont devenus dépendants du tabac, ce qui a eu des conséquences à long terme sur leur santé, qui perdurent même actuellement.

Nous ne pouvons pas nous permettre de commettre les mêmes erreurs qu’à l’époque.

Ce qui nous laisse avec la question: que faire?

Santé Canada est en train de mettre la dernière main à la réglementation des produits de vapotage. Vous avez donc l’occasion parfaite d’adopter d’autres mesures de protection.

Des experts et des défenseurs de la santé tels que l’Association médicale canadienne, la Fondation des maladies du cœur et la Société canadienne du cancer exhortent à adopter les mesures suivantes :

  1. L’interdiction de la vente de produits de vapotage aromatisés qui visent les jeunes, car des données récentes révèlent que la hausse du vapotage chez les adolescents s’explique en partie par la disponibilité de ces produits. (La Nouvelle-Écosse a déjà annoncé que les produits de vapotage aromatisés (en anglais seulement) seraient interdits à compter du 1eravril prochain.)
  2. L’interdiction de la publicité sur le vapotage et les cigarettes électroniques dans les endroits où les jeunes se rassemblent, comme les centres commerciaux et les dépanneurs, ainsi que sur les médias sociaux. Les règles devraient être semblables à celles qui concernent le tabac.
  3. La diminution de 66 à 20 mg/ml de la concentration maximale de nicotine des liquides à vapoter, car de récentes études démontrent que des concentrations élevées de nicotine donnent lieu à des taux plus élevés de dépendance à cette substance, en particulier chez les jeunes consommateurs.

Des provinces et des municipalités d’un bout à l’autre du pays luttent déjà contre ce fléau.

Il est maintenant temps que le gouvernement fédéral se joigne à elles.

La santé de nos enfants en dépend.

 

La sénatrice Chantal Petitclerc est championne paralympique et défenseure de la santé. Le sénateur Judith G. Seidman est épidémiologiste et chercheuse en santé. Elles ont servi respectivement de marraine et de critique du projet de loi S-5, Loi sur le tabac et les produits de vapotage.

Cet article a été publié le 12 décembre 2019 dans le journal La Presse.

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