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Ce que 2021 m’a appris jusqu’à présent : sénatrice Marty Deacon

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J’imagine que je ne suis pas la seule personne à m’étonner de n’être qu’en février. Nous avons vécu ce long mois de janvier au rythme des espoirs et des attentes que bon nombre d’entre nous avaient formés en décembre.

La réalité a été bien différente. Les cas de COVID-19 ont explosé dans tout le pays. L’annonce de nouvelles souches infectieuses et l’inexorabilité de leur prolifération ont accentué l’urgence d’obtenir des vaccins, des vaccins dont la distribution a rapidement été freinée par des retards au Canada et dans le monde entier.

Les images de la violente émeute du 6 janvier à Washington n’ont fait qu’exacerber notre sentiment de malaise collectif. Les images de vitres brisées et de policiers impuissants devant l’assaut d’une foule déchaînée contre un symbole de la démocratie n’ont fait que nourrir la crainte que nous ne voyions pas la lumière au bout du tunnel en 2021.

Toutefois, deux semaines plus tard, une jeune femme du nom d’Amanda Gorman s’est avancée au micro pour faire un discours chargé d’espoir et de promesse qui nous a éblouis. Vous êtes sans doute nombreux à avoir entendu son poème — je vous encourage à l’écouter si ce n’est pas déjà fait. Pour ma part, j’ai été sensible aux vers suivants :

Et pourtant l’aube nous appartient avant de l’affronter.
D’une manière ou d’une autre, nous traversons l’épreuve.
D’une manière ou d’une autre, nous survivons et voyons
une nation qui n’est pas brisée,
mais seulement inachevée.

Ces mots, empreints de sagesse et d’universalité, ont renforcé ma détermination à accueillir de pied ferme les mois, sinon les années à venir, où se mêleront espoir et incertitude. Je suis pleine d’espoir et de reconnaissance.

Il est vrai que le Canada n’est pas brisé, mais il reste inachevé pour nombre de nos citoyens depuis un certain temps déjà. La pandémie a plus que jamais mis en évidence l’inégalité des normes sur la santé et les conditions de vie appliquées dans plusieurs communautés autochtones. Le débat actuel au Sénat sur l’aide médicale à mourir m’a ouvert les yeux sur le manque de soutien offert aux Canadiens handicapés et sur les préoccupations des personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale importants.

Nous devons commencer dès maintenant à bâtir notre avenir. Certes, la priorité actuelle demeure la vaccination et le maintien des mesures d’aide financière, mais nous ne devons pas négliger les problèmes qui subsisteront, ou ceux qui surgiront, lorsque la pandémie s’atténuera. Des milliers de Canadiens continueront de pâtir des effets à long terme de la COVID-19 sur leur santé et gonfleront les rangs de ceux qui ne reçoivent pas le soutien dont ils ont besoin. Des milliers d’autres Canadiens qui auront perdu leurs moyens de subsistance auront toujours besoin d’une aide financière pour se remettre sur pied et reconstruire leur vie.

Nous ne pourrons pas relever ces défis si les dirigeants et les politiciens tombent dans le piège des divisions politiques et ne font que s’affronter. Il faut travailler ensemble, s’écouter, respecter les différents points de vue et trouver des terrains d’entente. Nous ne pourrons pas donner aux Canadiens le soutien dont ils ont besoin si nos journées se résument à des mesquineries et à des manœuvres politiques cyniques. La pandémie a montré qu’aucun homme politique n’est parfait. Des erreurs ont été commises sur les plans politique et personnel. Le moment venu, les électeurs et les pairs élus décideront si ces erreurs peuvent être pardonnées ou s’il doit y avoir du changement. Quoi qu’il en soit, l’importance des jours et des mois à venir est bien trop grande pour que nous perdions notre temps en joutes politiques où le seul but est de triompher de l’adversaire.

Les différences d’opinions sont salutaires. La santé de notre démocratie en dépend. Toutefois, elles peuvent céder la place à l’antipathie, et la révolte de janvier chez nos voisins du Sud nous montre bien jusqu’où cela peut mener. Compte tenu de l’importance des prochaines années, nous n’avons pas le luxe de nous monter les uns contre les autres. Quelles que soient ses positions, un gouvernement doit parler au nom de tous les citoyens pour que ses politiques et ses actions soient considérées comme légitimes et dans l’intérêt de tous. Les partis d’opposition doivent demander des comptes aux gouvernements, mais ils doivent aussi leur proposer des solutions. Ils doivent remettre en question les politiques, et non les motifs. S’ils effritent la confiance du public en son gouvernement, ils ne porteront pas seulement préjudice au parti au pouvoir, mais aussi aux futurs gouvernements. Et la confiance n’a jamais été aussi importante qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Nous sommes tous des Canadiens, et il nous faut dès maintenant travailler main dans la main et dialoguer si nous voulons relever ceux pour qui le Canada est encore « inachevé ». Alors, ensemble, mettons-nous à l’ouvrage!

 

La sénatrice Marty Deacon représente l’Ontario (région de Waterloo).

J’imagine que je ne suis pas la seule personne à m’étonner de n’être qu’en février. Nous avons vécu ce long mois de janvier au rythme des espoirs et des attentes que bon nombre d’entre nous avaient formés en décembre.

La réalité a été bien différente. Les cas de COVID-19 ont explosé dans tout le pays. L’annonce de nouvelles souches infectieuses et l’inexorabilité de leur prolifération ont accentué l’urgence d’obtenir des vaccins, des vaccins dont la distribution a rapidement été freinée par des retards au Canada et dans le monde entier.

Les images de la violente émeute du 6 janvier à Washington n’ont fait qu’exacerber notre sentiment de malaise collectif. Les images de vitres brisées et de policiers impuissants devant l’assaut d’une foule déchaînée contre un symbole de la démocratie n’ont fait que nourrir la crainte que nous ne voyions pas la lumière au bout du tunnel en 2021.

Toutefois, deux semaines plus tard, une jeune femme du nom d’Amanda Gorman s’est avancée au micro pour faire un discours chargé d’espoir et de promesse qui nous a éblouis. Vous êtes sans doute nombreux à avoir entendu son poème — je vous encourage à l’écouter si ce n’est pas déjà fait. Pour ma part, j’ai été sensible aux vers suivants :

Et pourtant l’aube nous appartient avant de l’affronter.
D’une manière ou d’une autre, nous traversons l’épreuve.
D’une manière ou d’une autre, nous survivons et voyons
une nation qui n’est pas brisée,
mais seulement inachevée.

Ces mots, empreints de sagesse et d’universalité, ont renforcé ma détermination à accueillir de pied ferme les mois, sinon les années à venir, où se mêleront espoir et incertitude. Je suis pleine d’espoir et de reconnaissance.

Il est vrai que le Canada n’est pas brisé, mais il reste inachevé pour nombre de nos citoyens depuis un certain temps déjà. La pandémie a plus que jamais mis en évidence l’inégalité des normes sur la santé et les conditions de vie appliquées dans plusieurs communautés autochtones. Le débat actuel au Sénat sur l’aide médicale à mourir m’a ouvert les yeux sur le manque de soutien offert aux Canadiens handicapés et sur les préoccupations des personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale importants.

Nous devons commencer dès maintenant à bâtir notre avenir. Certes, la priorité actuelle demeure la vaccination et le maintien des mesures d’aide financière, mais nous ne devons pas négliger les problèmes qui subsisteront, ou ceux qui surgiront, lorsque la pandémie s’atténuera. Des milliers de Canadiens continueront de pâtir des effets à long terme de la COVID-19 sur leur santé et gonfleront les rangs de ceux qui ne reçoivent pas le soutien dont ils ont besoin. Des milliers d’autres Canadiens qui auront perdu leurs moyens de subsistance auront toujours besoin d’une aide financière pour se remettre sur pied et reconstruire leur vie.

Nous ne pourrons pas relever ces défis si les dirigeants et les politiciens tombent dans le piège des divisions politiques et ne font que s’affronter. Il faut travailler ensemble, s’écouter, respecter les différents points de vue et trouver des terrains d’entente. Nous ne pourrons pas donner aux Canadiens le soutien dont ils ont besoin si nos journées se résument à des mesquineries et à des manœuvres politiques cyniques. La pandémie a montré qu’aucun homme politique n’est parfait. Des erreurs ont été commises sur les plans politique et personnel. Le moment venu, les électeurs et les pairs élus décideront si ces erreurs peuvent être pardonnées ou s’il doit y avoir du changement. Quoi qu’il en soit, l’importance des jours et des mois à venir est bien trop grande pour que nous perdions notre temps en joutes politiques où le seul but est de triompher de l’adversaire.

Les différences d’opinions sont salutaires. La santé de notre démocratie en dépend. Toutefois, elles peuvent céder la place à l’antipathie, et la révolte de janvier chez nos voisins du Sud nous montre bien jusqu’où cela peut mener. Compte tenu de l’importance des prochaines années, nous n’avons pas le luxe de nous monter les uns contre les autres. Quelles que soient ses positions, un gouvernement doit parler au nom de tous les citoyens pour que ses politiques et ses actions soient considérées comme légitimes et dans l’intérêt de tous. Les partis d’opposition doivent demander des comptes aux gouvernements, mais ils doivent aussi leur proposer des solutions. Ils doivent remettre en question les politiques, et non les motifs. S’ils effritent la confiance du public en son gouvernement, ils ne porteront pas seulement préjudice au parti au pouvoir, mais aussi aux futurs gouvernements. Et la confiance n’a jamais été aussi importante qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Nous sommes tous des Canadiens, et il nous faut dès maintenant travailler main dans la main et dialoguer si nous voulons relever ceux pour qui le Canada est encore « inachevé ». Alors, ensemble, mettons-nous à l’ouvrage!

 

La sénatrice Marty Deacon représente l’Ontario (région de Waterloo).

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