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Nous devons faciliter la vaccination des enfants : Sénateurs Raymonde Gagné et Mohamed-Iqbal Ravalia

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Une mort évitable ne devrait jamais être le destin d’un enfant. C’est pourtant encore une réalité.

Les éclosions de rougeole, par exemple, sont à la hausse partout dans le monde et au Canada, malgré la disponibilité d’un vaccin sûr et efficace. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, plus de 110 000 décès ont été attribués à la rougeole en 2017 seulement. La plupart des victimes étaient de jeunes enfants.

Il y a grandement place à l’amélioration au Canada. Même si la vaste majorité des parents canadiens vaccinent leurs enfants, le Canada affiche toujours l’un des taux de vaccination les plus faibles du monde développé. Près d’un dixième des enfants ne sont pas vaccinés et demeurent vulnérables à une foule de maladies potentiellement mortelles et évitables par la vaccination.

Selon une étude récente, un tiers des Canadiens font preuve d’« hésitation vaccinale », qui désigne la réticence ou le refus de se faire vacciner malgré la disponibilité des vaccins. Que se passe-t-il donc?

En premier lieu, comme l’a signalé la sénatrice Mégie, nous luttons contre une « amnésie générationnelle », qui fait en sorte que ceux qui bénéficient de la protection qu’offrent les vaccins n’ont jamais été témoins des ravages que peuvent causer des maladies évitables comme la rougeole ou la polio.

Lors du Caucus ouvert sur la réticence envers la vaccination, — organisé en collaboration avec les sénateurs Stan Kutcher, Marie-Françoise Mégie, et Rosemary Moodie — la Dre MacDonald a résumé cette hésitation à une combinaison de « complaisance, de commodité et de confiance ». Complaisance, parce que souvent, les parents occupés ont d’autres priorités que la vaccination; commodité, parce qu’il est trop difficile de se faire vacciner; et confiance, parce que le public est de plus en plus méfiant à l’égard des institutions, des gouvernements et des fournisseurs de soins.

Puis il y a le fléau de la désinformation en ligne. Timothy Caulfield, titulaire d’un doctorat et professeur à la Faculté de droit et à l’École de la santé publique de l’Université de l’Alberta, parle de l’effet de la simple exposition aux réseaux sociaux : « Le simple fait d’être exposé à des absurdités... finit par les rendre crédibles. »

La culture scientifique est essentielle pour lutter contre les « fausses nouvelles » et le discours polarisé des médias sociaux, a-t-il déclaré au Caucus ouvert. Nous devons travailler avec les éducateurs pour enseigner la pensée critique et il faut commencer jeune. Selon lui, il est possible d’apprendre à repérer les illusions causales.

Nous devons également nous attaquer à la désinformation véhiculée sur les plateformes comme YouTube, Twitter et Facebook, a-t-il souligné. Il est important de « recourir à des stratégies de communication créatives... et aux outils qu’emploie la culture de la célébrité, qui réussit entre autres à créer des récits palpitants. »

La Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, a déclaré que la santé publique doit miser davantage sur des interventions ciblées et adaptées afin de rejoindre des groupes précis. Nous devons également mieux comprendre les techniques employées sur les réseaux sociaux pour diviser la population et miner sa confiance à l’égard des vaccins. La santé publique doit rallier anecdotes, analyses comportementales et influenceurs des médias sociaux pour neutraliser la désinformation. « Le volet émotionnel mérite autant notre attention que le volet factuel », a-t-elle insisté.

La Dre Tam a également laissé entendre que la discussion entourant la vaccination devrait avoir lieu dès la grossesse, alors que la femme a plus de temps à consacrer à ses rendez-vous médicaux.

André Picard, chroniqueur et auteur spécialisé en santé publique, a dit au groupe qu’au lieu de démoniser ou de punir les militants anti-vaccins, nous devrions « tâcher de les convaincre, pas les poursuivre », même si c’est plus difficile.

Il est d’avis que nous devrions promouvoir la réduction de la douleur. Nous pourrions d’abord « éliminer de l’équation la douleur liée à l’injection », grâce à des campagnes comme « It Doesn’t Have to Hurt ». Nos dirigeants devraient prêcher, par l’exemple, entre autres, en publiant des photos d’eux en train de se faire vacciner. Et nous devrions contrer les faussetés chaque fois que nous en avons l’occasion.

Il a qualifié la politique publique de parodie, indiquant que le Canada n’a pas de calendrier de vaccination unique pour l’ensemble des provinces et territoires, ni même de registres complets de vaccination. André Picard a laissé entendre - à la blague (on suppose) - qu’il faudrait enfermer tous les ministres de la Santé dans une pièce et ne les laisser sortir qu’une fois qu’ils auront établi un calendrier de vaccination unique. Ce n’est pas une mauvaise idée.

Il faut qu’il soit plus facile pour les parents de faire vacciner leurs enfants. Comme la Dre Tam l’a indiqué, « il est totalement inacceptable de laisser mourir un enfant ». Il est grand temps que nous soyons tous des champions de la vaccination.

 

La sénatrice Raymonde Gagné représente le Manitoba. Elle est membre du Comité des langues officielles, du Comité des transports et des communications.

Le sénateur Mohamed-Iqbal Ravalia représente Terre-Neuve-et-Labrador. Il est membre du Comité des affaires sociales, des sciences et de la technologie.

Une version de cet article a été publiée le 22 mai dans le journal Le Droit.

Une mort évitable ne devrait jamais être le destin d’un enfant. C’est pourtant encore une réalité.

Les éclosions de rougeole, par exemple, sont à la hausse partout dans le monde et au Canada, malgré la disponibilité d’un vaccin sûr et efficace. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, plus de 110 000 décès ont été attribués à la rougeole en 2017 seulement. La plupart des victimes étaient de jeunes enfants.

Il y a grandement place à l’amélioration au Canada. Même si la vaste majorité des parents canadiens vaccinent leurs enfants, le Canada affiche toujours l’un des taux de vaccination les plus faibles du monde développé. Près d’un dixième des enfants ne sont pas vaccinés et demeurent vulnérables à une foule de maladies potentiellement mortelles et évitables par la vaccination.

Selon une étude récente, un tiers des Canadiens font preuve d’« hésitation vaccinale », qui désigne la réticence ou le refus de se faire vacciner malgré la disponibilité des vaccins. Que se passe-t-il donc?

En premier lieu, comme l’a signalé la sénatrice Mégie, nous luttons contre une « amnésie générationnelle », qui fait en sorte que ceux qui bénéficient de la protection qu’offrent les vaccins n’ont jamais été témoins des ravages que peuvent causer des maladies évitables comme la rougeole ou la polio.

Lors du Caucus ouvert sur la réticence envers la vaccination, — organisé en collaboration avec les sénateurs Stan Kutcher, Marie-Françoise Mégie, et Rosemary Moodie — la Dre MacDonald a résumé cette hésitation à une combinaison de « complaisance, de commodité et de confiance ». Complaisance, parce que souvent, les parents occupés ont d’autres priorités que la vaccination; commodité, parce qu’il est trop difficile de se faire vacciner; et confiance, parce que le public est de plus en plus méfiant à l’égard des institutions, des gouvernements et des fournisseurs de soins.

Puis il y a le fléau de la désinformation en ligne. Timothy Caulfield, titulaire d’un doctorat et professeur à la Faculté de droit et à l’École de la santé publique de l’Université de l’Alberta, parle de l’effet de la simple exposition aux réseaux sociaux : « Le simple fait d’être exposé à des absurdités... finit par les rendre crédibles. »

La culture scientifique est essentielle pour lutter contre les « fausses nouvelles » et le discours polarisé des médias sociaux, a-t-il déclaré au Caucus ouvert. Nous devons travailler avec les éducateurs pour enseigner la pensée critique et il faut commencer jeune. Selon lui, il est possible d’apprendre à repérer les illusions causales.

Nous devons également nous attaquer à la désinformation véhiculée sur les plateformes comme YouTube, Twitter et Facebook, a-t-il souligné. Il est important de « recourir à des stratégies de communication créatives... et aux outils qu’emploie la culture de la célébrité, qui réussit entre autres à créer des récits palpitants. »

La Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, a déclaré que la santé publique doit miser davantage sur des interventions ciblées et adaptées afin de rejoindre des groupes précis. Nous devons également mieux comprendre les techniques employées sur les réseaux sociaux pour diviser la population et miner sa confiance à l’égard des vaccins. La santé publique doit rallier anecdotes, analyses comportementales et influenceurs des médias sociaux pour neutraliser la désinformation. « Le volet émotionnel mérite autant notre attention que le volet factuel », a-t-elle insisté.

La Dre Tam a également laissé entendre que la discussion entourant la vaccination devrait avoir lieu dès la grossesse, alors que la femme a plus de temps à consacrer à ses rendez-vous médicaux.

André Picard, chroniqueur et auteur spécialisé en santé publique, a dit au groupe qu’au lieu de démoniser ou de punir les militants anti-vaccins, nous devrions « tâcher de les convaincre, pas les poursuivre », même si c’est plus difficile.

Il est d’avis que nous devrions promouvoir la réduction de la douleur. Nous pourrions d’abord « éliminer de l’équation la douleur liée à l’injection », grâce à des campagnes comme « It Doesn’t Have to Hurt ». Nos dirigeants devraient prêcher, par l’exemple, entre autres, en publiant des photos d’eux en train de se faire vacciner. Et nous devrions contrer les faussetés chaque fois que nous en avons l’occasion.

Il a qualifié la politique publique de parodie, indiquant que le Canada n’a pas de calendrier de vaccination unique pour l’ensemble des provinces et territoires, ni même de registres complets de vaccination. André Picard a laissé entendre - à la blague (on suppose) - qu’il faudrait enfermer tous les ministres de la Santé dans une pièce et ne les laisser sortir qu’une fois qu’ils auront établi un calendrier de vaccination unique. Ce n’est pas une mauvaise idée.

Il faut qu’il soit plus facile pour les parents de faire vacciner leurs enfants. Comme la Dre Tam l’a indiqué, « il est totalement inacceptable de laisser mourir un enfant ». Il est grand temps que nous soyons tous des champions de la vaccination.

 

La sénatrice Raymonde Gagné représente le Manitoba. Elle est membre du Comité des langues officielles, du Comité des transports et des communications.

Le sénateur Mohamed-Iqbal Ravalia représente Terre-Neuve-et-Labrador. Il est membre du Comité des affaires sociales, des sciences et de la technologie.

Une version de cet article a été publiée le 22 mai dans le journal Le Droit.

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